• Les prix de l’énergie pèsent à la fois sur les factures des particuliers, mais également sur celles des entreprises. Certaines, ne pouvant faire face aux niveaux historiques du prix du MWh atteints la semaine dernière en Allemagne, ont dû prendre la décision de stopper partiellement voire totalement leur production.
  • À l’occasion d’une conférence de presse donnée aux côtés du ministre des Finances, Christian Lindner, et du chancelier Olaf Scholz, Robert Habeck a reconnu que l’avantage industriel allemand repose en partie sur le gaz russe payé à bas coût, transporté directement par gazoduc. Habeck a confié que « cet avantage ne reviendra pas de sitôt, si tant est qu’il revienne », tandis que Gazprom a de nouveau suspendu ses livraisons de gaz via Nord Stream 11.
  • L’économie allemande, dont le modèle est fondé sur quatre piliers : la liberté de commercer, une économie chinoise forte, une main-d’œuvre qualifiée ainsi que sur de l’énergie à faible coût, montre des signes de faiblesse depuis plusieurs années2. Ainsi, celle-ci n’a presque pas progressé depuis cinq ans et, au second semestre 2022, un taux de croissance nul laissait présager un important risque de récession.
  • Un autre indicateur est également à prendre en considération dans cette « crise du modèle allemand » : l’accroissement de la dépendance à la Chine. Au cours du premier semestre 2022, la balance commerciale avec Pékin — le premier partenaire commercial de l’Allemagne — a atteint plus de 40 milliards d’euros. La part de la Chine dans les importations allemandes aurait quant à elle atteint 12,4 % — elle était de 3,4 % en 2000 —, selon une étude de l’Institut économique allemand3.
Sources
  1. Guy Chazan, « German companies halt production to cope with rising energy prices », The Financial Times, 31 août 2022.
  2. Tom Fairless, « How the German Economic Machine Broke Down », The Wall Street Journal, 28 juillet 2022.
  3. Klaus Lauer, « German dependence on China growing ‘at tremendous pace’, research shows », Reuters, 19 août 2022.