L'extrême droite réalise le meilleur score de son histoire en Suède

À ce jour, plus de 94 % des suffrages relatifs aux élections qui se sont tenues hier ont été comptés, représentant 6 243 circonscriptions électorales sur 6 578. Le dépouillement des bulletins de 314 de ces circonscriptions restantes n’arrivera que mercredi et jeudi, et les résultats officiels ne devraient être annoncés qu’une semaine environ après la tenue des élections.

Ainsi, bien que les résultats qui nous sont parvenus ne sont que préliminaires pour le moment, une chose est certaine : l’extrême droite a réalisé un score historique, avec un résultat temporaire de 20,7 % pour le parti Démocrates de Suède (Sverigedemokraterna ). La ligne politique de ce dernier au cours de la campagne a principalement tourné autour des thématiques de la criminalité et d’un discours anti-migrants.

Le parti de la Première ministre actuelle (Sociaux-Démocrates), Magdalena Andersson, est arrivé en tête de ces élections avec un score provisoire de 30,5 %. Il a ainsi amélioré son score de 2018 (28,3 %) qui avait marqué les pires résultats obtenus par le parti à des élections législatives depuis plus d’un siècle.

Malgré cette victoire, qui devrait assurer 108 sièges au parti actuellement au pouvoir en Suède, le bloc de droite, formé par les Modérés (droite) et les Démocrates de Suède (extrême-droite) pourrait obtenir une majorité, avec un total de 39,7 % des voix d’après les résultats provisoires. Avec les projections actuelles, les deux partis obtiendraient 140 sièges : 67 pour les Modérés et 73 pour les Démocrates de Suède¹.

En amont des élections, le Premier secrétaire du parti des modérés, Ulf Kristersson, s’était déclaré être ouvert à la formation d’une coalition avec les deux autres partis de centre-droit, les Chrétiens-Démocrates (KD) et les Libéraux (L). Kristersson ne ferme pas la porte à une coopération avec le parti des Démocrates de Suède (SD) sur certains sujets, bien qu’il ait pour le moment écarté l’idée de former un gouvernement avec le parti de Jimmie Åkesson².

175 sièges sont requis au Riksdag pour obtenir une majorité absolue. Dans la configuration actuelle, une alliance entre le Parti de Magdalena Andersson (S), le Parti du centre (C), le Parti de gauche (V) ainsi que les Verts (MP) ne suffirait pas à construire une majorité, les différents partis ne cumulant que 174 sièges. Il faudra attendre l’annonce des résultats définitifs pour savoir si la Première ministre pourrait rester au pouvoir, ou si un homme politique de droite — Ulf Kristersson ou Jimmie Åkesson — prendra la tête d’un nouveau gouvernement de coalition.