Nos suggestions d’essais sont à retrouver à ce lien.

Giuliano Da Empoli, Le mage du Kremlin, Gallimard, 2022 

Normalement vous l’avez déjà lu, mais si vous ne l’avez pas encore lu, il faut le lire. — Gilles Gressani

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Javier Cercas, Terra Alta, 3. El Castillo de Barbazul(Terra Alta, 3. Le Château de Barbe bleue), Tusquets Editores, mars 2022

À la fin d’Indépendance, Melchor s’est finalement vengé. Avec ce nouveau volume, Javier Cercas pose une question à laquelle Dumas n’avait pas complètement répondu dans Monte Cristo : comment vit un vengeur après avoir touché au but. « Subtilement et génialement déguisé en roman d’aventure, El castillo de Barbazul révèle la série Terra Alta pour ce qu’elle est  : le projet littéraire le plus ambitieux de Javier Cercas ». — Baptiste Roger-Lacan

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Maylis de Kerangal et Joy Sorman, Seyvoz, Éditions Inculte, 2022

L’anthropocène a dévoré les paysages et la mémoire de ces paysages nous dévore à leur tour, parfois brutalement. Bref mais ambitieux, proche de la nouvelle fantastique, Seyvoz est le récit du passé et du présent d’une catastrophe – l’ennoiement programmé en 1952 du vieux Tignes sous la réserve du barrage du Chevril – et les quatre journées de Tomi Motz comme une plongée exploratoire, par bribes, de la vie humaine sous l’eau d’un lac artificiel. — Mathéo Malik

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Vesna Goldsworthy, Iron Curtain, Éditions Chatto & Windus, 2022

Que signifie grandir au-delà d’une frontière aussi étouffante que le rideau de fer et qui soudainement – du moins apparemment – disparaît ? On perd l’usage des mots pour parler de ce qui nous a formés. On ne sait pas comment parler avec ceux qui étaient séparés. Vesna Goldsworthy écrit un ouvrage très agréable à lire qui s’inscrit dans la nouvelle vague de mémoires et auto-fictions (on peut penser à Lea Ypi, Free ; Oana Lohan, Mars Violet) qui essayent de raconter cette histoire sans ressentiment ni nostalgie. Une expérience concrète qui nous rend plus intelligents. — Ramona Bloj

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Fabio Bacá, Nova, Adelphi, 2022

Voici un roman écrit dans une langue dense et sophistiquée sur la trahison la plus insupportable qui soit, celle de notre cerveau, et en même temps une clé pour tenter de comprendre la folie et la violence qui, sous une forme insoupçonnée, surgissent à l’improviste dans le monde pour le ridiculiser. — Andrea Marcolongo

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Annie Ernaux, Le Jeune Homme, Gallimard, 2022

« Souvent j’ai fait l’amour pour m’obliger à écrire » : c’est la toute première phrase du Jeune Homme d’Annie Ernaux. En quelques pages (37 au total), l’écrivaine raconte sa relation avec un homme de trente ans de moins qu’elle. Il s’agit d’amour bien sûr, mais aussi d’une profonde réflexion sur le temps qui passe et mêle des expériences déjà vécues. À travers son corps en train de vieillir à côté de celui de son jeune amant, Annie Ernaux nous livre un récit très dense sur la vie et sur l’écriture. Parce que si on ne les écrit pas, les choses ne sont pas allées jusqu’à leur terme, elles ont été seulement vécues. — Andrea Marcolongo

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Carlos Fonseca, Austral, 2022

Dans la lignée de Horacio Castellanos Moya et Roberto Bolaño, Carlos Fonseca est l’un des grands écrivains qui parviennent à rendre compte de l’expérience mondiale dans une perspective latino-américaine. — Félix Terrones

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Katerina Poladjan, Zukunftsmusik, Fischer Verlag, 2022

Dans Le Son du futur, Katerina Poladjan dresse un portrait de la société russe juste avant l’ère Gorbatchev. Le son du futur est déjà dans l’air, mais pour l’heure la vie continue dans un entre deux tantôt comique, tantôt tragique. — Katia Petrovic

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Jón Kalman Stefánsson, Ton absence n’est que ténèbres (roman traduit de l’islandais par Eric Boury), Grasset, 2022

« Ce que nous vivons, ce que nous inventons » est l’un des premiers aphorismes, tantôt loufoques, tantôt philosophiques, qui ponctuent le roman de Stefánsson. Le narrateur ne sait plus s’il rêve, s’il est déjà mort ou s’il a simplement perdu la mémoire. Une foule de personnages vont par la force de leur récit retracer une fourmillante fresque familiale à travers les époques. Ce roman d’une rare vitalité nous entraîne dans un tourbillon romanesque intense : une playlist de jazz, rock et blues partagée de père en fils ; des histoires d’amour et d’exil, d’épreuves et de deuil, de chevauchées à travers les fjords islandais… « Ce qui échappe à notre entendement rend le monde plus vaste ». — Garance Mazelier

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Marica Bodrožić, Die Arbeit der Vögel, Luchterhand, 2022

L’autrice perçoit, relève, se souvient, découvre nombre d’éléments et de signes : des « sténogrammes de l’âme » qui rappellent les « sténogrammes de rêves » évoqués un jour par Walter Benjamin. Seuls peut-être les oiseaux sont-ils capables d’en appréhender les liens invisibles. C’est la tâche qui leur revient, c’est là le « travail des oiseaux ». — Emmanuelle Terrones

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Clélia Anfray, Metropolis, Mercure de France, 2022

Joseph et Marion sont deux personnages que tout oppose. Le premier, trentenaire, colleur d’affiches dans le métro parisien, se morfond dans un quotidien qui semble lui offrir peu de perspectives, l’amenant à se questionner sur sa place dans la société. Marion, quant à elle, est une jeune femme brillante à qui tout semble sourire. Après une furtive rencontre sur un quai de métro qui obsède Joseph, sa quête pour retrouver Marion l’emmène à la découverte de la mystérieuse Metropolis, un projet dystopique mêlant neurosciences et marketing, que les deux protagonistes découvrent à tour de rôle. — Marin Saillofest

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Eva Baltasar, Mamut, Literatura Random House, 2022

Quand l’actualité européenne et mondiale semble imposer de nouvelles explorations esthétiques hors des sentiers battus de l’autofiction, des romans comme celui de Baltasar proposent un retour à une riche tradition tout en ayant une grande contemporanéité. C’est un mouvement qui ne cherche plus les terres promises ou les paradis perdus, mais qui met l’accent sur le désenchantement et la solitude. — Félix Terrones

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Tonino Benacquista, Porca miseria, Gallimard, 2022

« Artisan de la fiction » comme il se qualifie, Tonino Benacquista écrit enfin à la première personne. Reprenant un sujet classique, l’auteur italianise sa banlieue parisienne d’enfance, Vitry-sur-Seine. Plus intéressé par les BD que par Balzac, parlant italien avec des parents déprimés, c’est paradoxalement dans l’écriture qu’il apprend le français, la France (« c’est chez moi ») la littérature et bientôt le scénario. Cela lui vaudra un César, qui lui rappellera le prénom de son père. Un récit simple, honnête, sur la vocation précoce d’un écrivain immigré de 60 ans—Olivier Lenoir

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Isabel Bono, Los secundarios, Tusquets, 2022

Los Secundarios, le dernier roman d’Isabel Bono, publié aux éditions Tusquets, nous plonge dans la complexité de la vie moderne, la solitude et le ressentiment à travers l’histoire de deux personnages seuls qui se retrouvent à l’âge de la maturité—Lucía Tolosa

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