Hier, les Roumains ont été appelés aux urnes dans le cadre des élections législatives, afin de renouveler les deux chambres du Parlement.

  • Les résultats. Le Parti social démocrate (PSD, gauche conservatrice) est arrivé en tête avec 29  % des voix, suivi par le Parti national libéral (PNL, centre-droit) qui en a obtenu 25  %. 
  • Le taux de participation a été de 31,84 %, en baisse par rapport à 2016 (39 %). Plus de 250 000 Roumains ont voté à l’étranger. Il s’agit du plus faible taux de vote dans l’histoire post-communiste, ce qui contraste notamment avec la présence au vote (51,7 %) aux élections européennes de 2019. 
  • La grande surprise du scrutin est l’entrée de l’Alliance pour l’Unité des Roumains (AUR, extrême droite, proche de l’Église orthodoxe) au Parlement. Parti créé en septembre 2019, celui-ci milite pour l’unification de la Roumanie et de la Moldavie, « la protection de la famille, de la foi et de la patrie ». En ce qui concerne la politique étrangère, AUR se décrit comme étant pour une Europe des nations, opposée à une Europe fédérale. Fait à noter, AUR a recueilli 30 % des votes de la diaspora. 
  • La ligne politique de ce nouveau parti n’est pas sans rappeler celle du PiS polonais ou du Fidesz d’Orban. Est-ce la fin de l’exception roumaine ? 
  • Quelle coalition ? Ludovic Orban (PNL) va (probablement) rester Premier ministre à la tête d’une coalition (fragile) de centre-droit avec l’Alliance USR Plus et (peut-être) UDMR (Union démocrate magyare de Roumanie).  
  • Les prochaines élections auront lieu en 2024. Cela ouvre une opportunité pour la mise en place du plan de relance annoncé cet été, mais aussi pour l’héritage du président Klaus Iohannis dont le mandat a été marqué par des grandes périodes de cohabitation avec les sociaux-démocrates.