Lundi 1er juin marque le deuxième anniversaire du gouvernement jaune-vert Conte I, qui rassemblait la Ligue et le Mouvement 5 étoiles.

  • Le premier gouvernement technopopuliste : lors des élections italiennes de 2018, les partis populistes avaient recueilli plus de 50 % des votes. Le gouvernement Conte I, issu d’une répartition des portefeuilles entre la Ligue et le M5S, mais aussi entre « politiques » et « techniciens », était l’incarnation même du « technopulisme ».1
  • Un an plus tard, le retour du PD : le gouvernement jaune-rouge PD-M5S, toujours dirigé par Conte, semblait davantage pro-européen. L’Italie redevenait une puissance avec laquelle se coordonner alors que le Royaume-Uni quittait l’Union.2
  • Ensuite, l’implosion du M5S : né « ni à droite ni à gauche », le Mouvement 5 étoiles a progressivement perdu des morceaux de son électorat, un peu à droite, un peu à gauche.3
  • Le retour en grâce face à la crise. La pandémie a temporairement masqué la faiblesse de la solution « Conte II » : l’effondrement électoral et politique du M5S, les tensions entre le M5S populiste et les démocrates de l’establishment sur les politiques industrielles, l’intempérance de Renzi pour un programme plus modéré, la croissance de l’opposition dans les sondages et les élections locales.
  • De plus, la pandémie a mis fin à la stratégie de l’opposition, qui appelait à des élections rapides si la majorité défectueuse s’effondrait.
  • L’instabilité menace toujours. Dans les mois à venir il est probable que le gouvernement Conte II survive, mais de nombreux risques s’accumulent pour la majorité. Si des élections ne sont pas envisageables, des changements de majorité pourraient se produire, ce qui aurait un impact sur l’avenir du Premier ministre.4
  • L’Italie serait la première bénéficiaire du plan de relance européen : 81,8 milliards d’euros de subventions directes seraient attribués à l’Italie, devant l’Espagne (77,3) et la France (38,8). En outre, elle obtiendrait 90,9 milliards d’euros de prêts.5

Nota bene  Comment expliquer l’échec du M5S au pouvoir ? « Le populisme, pour le rester, doit être en perpétuelle protestation : quand il se stabilise, […]  il cesse d’être du populisme », nous affirmait N. Urbinati.6

Sources
  1. CASTELLANI Lorenzo, L’ère du technopopulisme, Le Grand Continent, 16 mars 2018
  2. DE NUZZO Carlo, Le coup d’envoi du gouvernement jaune-rouge, un soupir de soulagement pour l’Europe ?, 5 septembre 2019
  3. LOTTERO Luca, L’implosion du Mouvement 5 étoiles, Le Grand Continent, 11 janvier 2020
  4. CASTELLANI Lorenzo, LUISS School of Government, En Italie, le coronavirus a (pour le moment) renforcé le gouvernement Conte II, mais des faiblesses sous-jacentes persistent, Le Grand Continent, 20 mai 2020
  5. LUMET Sébastien, Plan de relance européen, la Commission place ses pions, Le Grand Continent, 28 mai 2020
  6. FILL Alice, Les populistes au gouvernement en temps de pandémie, conversation avec Nadia Urbinati, Le Grand Continent, 18 mai 2020