Moscou. Ce mardi, l’annexion de la Crimée par la Russie de Poutine aura 6 ans. L’occasion de faire un bilan des relations russo-européennes et de tracer les perspectives de la politique poutinienne à ce jour.

Poutine organise son maintien au pouvoir. Une réforme constitutionnelle a été lancée, qui abrogerait la limite de deux mandats consécutifs et lui permettrait de se représenter en 2024, pour deux nouveaux mandats. Sa stratégie géopolitique se déploie sur le long terme.1

Tactique et idéologie. Pour Pierre Vimont, diplomate et envoyé spécial du président de la République pour l’architecture de sécurité et de confiance avec la Russie, que nous recevions un mardi, la politique étrangère de Poutine en Syrie le montre « plus tacticien que visionnaire ». L’Ukraine reste cependant un cas à part dans la sphère d’influence russe : avec cette ancienne « possession » soviétique,  « on touche à ce qu’il considère comme un intérêt majeur ».

Quid de la relation Russie – Union ? La tactique poutinienne repose sur une analyse méthodique des forces qui s’y opposent et, selon Pierre Vimont, « l’annexion de la Crimée […] est liée certainement aux agissements de la Russie mais aussi à certains égards à la mauvaise gestion de tous ces dossiers de la part des européens, et notamment des institutions européennes dont on peut toujours regretter qu’elles n’aient pas la vision géopolitique qu’on est en droit d’attendre d’elles ». 

Annexion de la Crimée, la Russie conserve une image négative en Europe

Nota bene : La mission de coopération spatiale russo-européenne ExoMars qui devait être lancée en juillet a été reportée à 2022 à cause de difficultés techniques et de l’épidémie mondiale de coronavirus : les frontières de la coopération se ferment même au-dessus de nous.

Sources
  1. ACKERMAN Galia, L’Etat long de Poutine, Le Grand Continent, 13 octobre 2019