Rome. L’Italie a entamé le première réforme globale de son système portuaire depuis 24 ans, avec l’objectif stratégique d’attirer les investissements étrangers, notamment chinois, dans le secteur logistique et de servir de plate-forme centrale avec la Grèce pour le trafic de marchandises en Méditerranée.

La réforme, menée par l’ancien ministre des Transports Graziano Delrio, avait deux objectifs : simplifier le processus de prise de décision – une demande qui est venue directement d’investisseurs étrangers, époustouflés par le nombre d’institutions avec lesquelles ils ont été contraints de faire face (1) – et insérer les ports dans un système de transport intermodal efficace : plus de quais simples pour décharger des marchandises mais des plateformes logistiques.

Les 57 ports jugés d’importance nationale ont été réorganisés en 15 « autorités du système portuaire » (1) qui doivent se coordonner avec le ministère de l’Infrastructure. Dans le dernier document de planification économique et financière, la Def 2018, les investissements nécessaires ont été organisés pour construire un réseau de transport intermodal plus efficace autour des plateformes portuaires, en se concentrant principalement sur le transport ferroviaire.

Des interventions sont prévues pour le “développement infrastructurel des ports et des interports” (4) pour un total de 2 357 millions d’euros, dont 2 265 sont déjà financés. Mais les ports du Sud ont besoin de travaux pour une valeur de 990 millions. Les opérateurs considèrent qu’il s’agit d’une bonne réforme et s’attendent à ce qu’elle ne soit pas démantelée, à l’exception de corrections mineures. Le projet est à présent entre les mains du nouvel exécutif. Dans le “contrat de gouvernement” signé entre la Ligue et le Mouvement Cinq Étoiles, il est écrit que “ les principaux ports italiens doivent avoir la fonction de ports de gateway (dédouanement de marchandises) et non de ports de transbordement (simple passage entre un navire et l’autre), un statut fortement affecté par la récente législation sur la réorganisation portuaire”. Certes, les estimations de 2017 indiquent une croissance du mouvement dans les ports de la passerelle (Gênes, La Spezia, Livourne, Salerne, Naples, Ravenne, Venise et Trieste) de près de 10 % (2) et une diminution des ports de transbordement. Mais toutes les structures n’ont pas la capacité infrastructurelle pour devenir ports gateway (5) – tous ne sont pas à proximité des zones cibles de produits – et la réforme Delrio visait précisément à améliorer la spécificité de chaque port. Les projets de réforme du prochain exécutif devront prendre des mesures faisant face à ce constat.

Perspectives :

Sources  :

  1. Selon Graziano Delrio, ancien ministre des Transports, au forum de Cernobbio.
  2. Documento di economia e finanza 2018 , gouvernement italien.
  3. Mf Shipping Logistica , 22 décembre 2017.
  4. Autorità portuali, riorganizzazione, razionalizzazione e semplificazione della disciplina, Ministère des infrastructures et des transports.
  5. Entretien avec Graziano Delrio, ancien ministre des Transports , Porti Campani in Rete, novembre 2017.