Bucarest. “Mais nous faisons face aux intérêts des banques et au manque de volonté des hommes politiques qui n’arrivent pas à comprendre qu’en dehors de la zone euro, on est en dehors de la zone de décision”.

Dans un entretien exclusif, celui qui fut le président de la Roumanie au moment de l’adhésion du pays à l’Union Européenne nous livre sa propre lecture des évènements qui se sont succédés depuis 2007, et qui ont façonné la trajectoire du pays.

Alors que les développements politiques dans l’Europe Centrale et de l’Est semblent de plus en plus en contradiction avec le besoin de réformer les institutions de l’Union Européenne (e.g., les pays Baltes s’opposent à la réforme de la zone euro, les pays de l’Europe Centrale ne veulent pas du partage des responsabilités en matière migratoire), la question d’une Europe à plusieurs vitesse devient de plus en plus présente.

Dans son entretien, Traian Băsescu va clairement dans ce sens, en affirmant “qu’en dehors de la zone euro, on est en dehors de la zone de décision”. Il poursuit, “à Bruxelles, on discute aujourd’hui de l’adoption d’un budget européen, et c’est normal. Mais personne n’attendra les décisions de Bucarest ou de Varsovie pour prendre les siennes”.

Ralentie par la réticence des hommes politiques, et non pas par les conditions économiques, l’adhésion de la Roumanie serait, d’après les mots du président, très possible. Néanmoins, la politique fiscale du gouvernement pourrait poser des problèmes à long terme, surtout pour maintenir le déficit public inférieur en dessous des 3 % du PIB.

Perspectives :

  • 24 avril, publications par Eurostat des données trimestrielles du déficit public T4/2017.

Sources :