Histoire

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Dans la nuit du 25 juillet 1943, le Grand Conseil du fascisme renversait Benito Mussolini. Ce moment clef pour l’histoire de l’Italie et de la Seconde Guerre mondiale reste enveloppé d’une épaisse couche d’interprétations contradictoires  : entreprise téméraire de patriotes, conspiration sournoise de traîtres, suicide conscient ou involontaire d’un régime ou encore «  euthanasie du Duce qui aurait perdu son charisme  ». L’un des principaux historiens du fascisme italien, Emilio Gentile vient de consacrer à cette sorte de Rashōmon au Palazzo Venezia sa dernière enquête magistrale. Nous publions le prologue en avant-première.

Si les politiques d’austérité ont pu être décrites comme des politiques irrationnelles manquant — en apparence — de remplir leurs objectifs économiques, on peut au contraire les comprendre comme des réactions visant à défendre le capitalisme lorsque celui-ci est en crise, lorsque ses piliers, la propriété privée et la relation salariale, sont menacés par la masse ouvrière. Telle est la thèse de cet ouvrage de Clara Mattei, qui explore ici la période des «  années rouges  » (1918-1920), qui voit l’émergence de ces politiques d’austérité, à travers les cas britanniques et italiens.

Ce dimanche marque le 75e anniversaire de la création de l’État d’Israël.

À partir d’archives inexploitées du Crif, Marc Hecker et Samuel Ghiles-Meilhac reviennent sur l’histoire du processus d’Oslo, bientôt trente ans après la poignée de main historique entre Yithzak Rabin et Yasser Arafat et alors qu’une nouvelle escalade meurtrière a fait plus de 35 morts en cinq jours la semaine dernière.

Les parallèles entre l’empire des Habsbourg et l’Union européenne sont troublants. Lorsqu’on étend la comparaison aux grands contextes géopolitiques, ils deviennent même inquiétants. La construction européenne s’est-elle structurellement enfermée dans un héritage qui parasite — voire condamne par avance — son destin politique  ?

Quelles structures ont permis l’émergence des fascistes  ? Selon Michael Mann, sociologue du pouvoir de l’État et du pouvoir social, c’est parce qu’il a réussi a utiliser la violence en prétendant transcender la lutte des classes que le fascisme a pu s’imposer au XXe siècle. Nous publions une longue conversation sur son origine et ses échos contemporains — à lire avec notre entretien à Emilio Gentile.

Alors que l’Italie, gouvernée par Giorgia Meloni, est en proie à des débats sur la célébration du 25 avril, nous nous entretenons longuement avec Emilio Gentile, le plus grand historien du fascisme italien. À une époque où il est de plus en plus difficile de définir les phénomènes politiques, il appelle à en revenir à la rigueur de l’enquête pour éviter le risque d’une «  démocratie confuse  ».

Islam, christianisme et bouddhisme représentent aujourd’hui environ 4,8 milliards d’humains — ce sont des créations d’empires. Pourtant, selon Gabriel Martinez-Gros les trois religions milliardaires se cristallisent précisément lorsque l’impuissance croissante des empires dissocie leur action politique de leur système de valeurs. Nous l’avons rencontré à l’occasion de la sortie de son livre La traîne des empires chez Passés composés.