Histoire

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Islam, christianisme et bouddhisme représentent aujourd’hui environ 4,8 milliards d’humains — ce sont des créations d’empires. Pourtant, selon Gabriel Martinez-Gros les trois religions milliardaires se cristallisent précisément lorsque l’impuissance croissante des empires dissocie leur action politique de leur système de valeurs. Nous l’avons rencontré à l’occasion de la sortie de son livre La traîne des empires chez Passés composés.

Cent ans après la marche sur Rome, le spectre fasciste n’a pas disparu. En Italie, il est quotidiennement visible dans l’architecture, il émerge dans les débats politiques, à la télévision, dans les médias. Selon l’historien Fulvio Cammarano, le travail de mémoire reste en partie à faire. Mais il faut, surtout, se replonger dans l’histoire politique italienne pour comprendre les raisons de sa permanence inquiétante.

2400 après la guerre du Péloponnèse, le général Thucydide a-t-il rempli sa mission  ? S’il ne nous donne pas de conseils stratégiques à proprement parler, l’auteur de La Guerre du Péloponnèse a parfaitement identifié les dilemmes auxquels sont confrontées les nations en guerre. Sa relecture en 2022 offre une grille de lecture aux événements contemporains.

Avant tout discours, l’africaniste doit expliciter sa position, déclarer d’où il parle. En histoire, cela oblige à d’autant plus de rigueur, de nuance et de finesse. C’est sur cette ligne de crête que se situe le travail de François-Xavier Fauvelle, professeur au Collège de France et dont le dernier livre sort aujourd’hui. Dans ce grand entretien, il revient sur sa pratique d’un métier singulier  : historien de l’Afrique.

«  Les États-nations ont trouvé le moyen de raconter l’histoire de 1848 comme si elle ne s’était passée que dans un seul pays.  » Des nationalismes aux constitutions, les deux grands historiens Jonathan Sperber et Christopher M. Clark brossent une perspective continentale de 1848 et montrent comment la dimension technocratique de l’Union européenne actuelle est, aussi, un héritage de ce moment.

Si la France a longtemps maintenu un certain flou stratégique sur le «  septième État membre  », l’Algérie a fait partie de la Communauté économique européenne jusqu’en 1976, quatorze ans après son indépendance. Megan Brown revient sur ce que cette appartenance oubliée nous apprend des frontières, prétendues naturelles, de l’Europe – et sur l’histoire longue d’une communauté pensée, dès ses origines, comme extracontinentale.