Guerre

Long format

Le Kremlin avait prévenu  : le jour le plus important de cette année ne serait pas aussi flamboyant que celui des années précédentes. La brièveté du discours, les images d’une commémoration et d’un défilé réduits au strict minimum trahissent les convulsions de Vladimir Poutine et des membres de sa Cour.

Clamer, répéter, marteler les mots «  victoire  » ou «  patrie  » n’a jamais garanti la moindre «  victoire  » à sa «  patrie  »  : en dépit de ses plates envolées et de ses effets de manche, le discours de Vladimir Poutine n’a guère convaincu — à l’imitation de toute la célébration du 9-Mai.

À Khartoum et dans d’autres villes, deux chefs militaires s’affrontent avec des armes lourdes, des blindés, des avions de guerre. Ces combats portent le germe d’une guerre civile. Comment en est-on arrivé là  ?

Roland Marchal inscrit les événements de ce mois-ci dans le temps long du Soudan depuis l’indépendance — une profondeur historique dont la méconnaissance pourrait avoir des conséquences encore plus tragiques.

Alors que Poutine a déclaré qu’il pourrait installer des armes «  tactiques  » au Bélarus, la guerre d’Ukraine continue de marquer le retour de la menace d’une guerre nucléaire. Si l’utilisation de l’arme nucléaire reste pour l’instant improbable, elle n’est pas impossible — et il est urgent de sortir du seul cadre théorique de la dissuasion pour le penser.

Une perspective signée Jean-Pierre Dupuy.

Peut-on dire que l’éloignement des guerres que mène l’Europe au XIXe siècle a contribué à les rendre plus acceptables  ? Ou faut-il forger, dès cette époque, le concept d’une «  opinion publique  » à même de peser sur les conflits  ? Dans cet entretien, l’historien Sylvain Venayre revient sur son dernier ouvrage, une enquête comparative à grande échelle des conflits portés depuis l’Europe XIXe.

Si la guerre en Ukraine est «  identitaire  », l’identité qu’il s’agit de défendre est peut-être linguistique et culturelle — mais elle est d’abord et avant tout politique. Voilà l’esprit de sa résistance.

Dans cette réflexion au long cours, le philosophe Marc Crépon expose les raisons qui doivent pousser les démocraties à continuer et à amplifier leur soutien aux peuples menacés par Poutine.

Depuis quatre décennies, l’Europe mise sur la stabilité, la prévisibilité. Ce cadre a d’ores et déjà volé en éclats. Comment se doter d’une matrice politique face à la guerre hybride menée par la Russie  ?

La clef de cette crise se trouve en Méditerranée — Poutine le sait. Il est urgent de dessiner une nouvelle stratégie sur notre axe Nord-Sud, en pensant un ensemble régional plutôt d’un voisinage.

Après un an de neutralité ambigüe, le ministère chinois des affaires étrangères a pour la première fois publié un document détaillant la position de Pékin dans la guerre en Ukraine – le jour même où le Spiegel révélait que la Chine et la Russie pourraient être en train de négocier sur l’envoi de drones.