Grand Tour

Notre première série d’été, Grand tour, vous invite à explorer le rapport d’affinité entre des personnalités intellectuelles contemporaines centrales et des espaces géographiques où ils ne sont pas nés ou qu’ils n’ont pas vraiment habités et qui ont pourtant joué un rôle crucial dans leur propre trajectoire.

« C’est l’ennui politique suisse qui fait la force de son système », une conversation avec Giuliano da Empoli 

Europe

« Les montagnes unissent », une conversation avec Carlo Ossola

Europe
Long format

Après l’invasion de l’Ukraine, avec l’accroissement des tensions entre la Serbie et le Kosovo, le spectre de la guerre en Europe resurgit. Témoin des guerres d’ex-Yougoslavie, l’écrivaine et journaliste croate Slavenka Drakulic nous rappelle les conséquences terribles de tout conflit. L’exil ne signifie jamais la perte totale de lien avec son pays. Parfois néanmoins, les hasards de la vie laissent entrevoir la possibilité d’enracinement dans un nouvel pays. Le regard est alors plus attentif aux singularités des lieux, aux spécificités des identités.

La chute du mur de Berlin et l’effondrement du communisme ont bouleversé les sociétés des anciennes républiques socialistes soviétiques. Dans son Grand Tour, Élisabeth Roudinesco nous décrit sur plusieurs décennies les changements intervenus dans les capitales de l’Europe de l’Est — l’arrivée du luxe, des touristes, l’assouvissement de nouveaux désirs mais aussi la montée terrible des inégalités. À travers ses nombreuses rencontres avec des intellectuels de l’Est, elle retrace l’histoire d’une génération de penseurs et d’artistes.

Qu’est-ce-que symbolise la saudade  ? Lisbonne reflèterait-elle une «  âme portugaise  »  ? L’écrivain d’origine argentino-canadienne Alberto Manguel partage avec nous ses souvenirs d’adolescence à travers le monde. Il nous raconte son arrivée dans une ville qu’il a longtemps fantasmée… mais nous rappelle surtout que nous vivons toujours dans plusieurs villes parallèles — car ce n’est pas parce qu’un lieu est imaginé qu’il n’existe pas.

Certains voyageurs multiplient les destinations sans jamais se sentir particulièrement attachés à un pays. Mais il arrive parfois qu’un lieu nous enchante sans que nous sachions directement pourquoi. L’historien Yves Léonard nous partage sa découverte du Portugal, son apprentissage de la langue portugaise et sa plongée dans l’histoire politique et culturelle de ce pays.

L’autrice de La langue géniale peut l’admettre aujourd’hui  : la Grèce dont elle nous parle est fantasmée, imaginaire. En Méditerranée, lieu d’une souffrance continue, la Grèce fait figure d’exception, par son antiquité glorieuse et sa langue, mais aussi par les échelles qu’elle mobilise. Pour les saisir, il faut voyager dans le temps — y compris dans les époques les plus méconnues.

Dans ce nouvel épisode de notre série Grand Tour, Javier Cercas revient sur son enfance passée en Espagne — entre l’Estrémadure natale et la Catalogne d’adoption. À travers ce double déracinement géographique et spirituel qui l’a guidé vers la littérature, l’auteur de Soldats de Salamine interroge les notions d’identité et de patrie. Il médite sur la diversité culturelle et linguistique de l’Espagne, largement méconnue en Europe.

C’est en Amazonie que Philippe Descola a découvert en lui cette «  envie d’étudier des peuples qui seraient heureux dans la forêt  ». Pour ouvrir notre série d’été, nous avons interrogé l’anthropologue sur le rapport puissant qu’il entretient avec l’Équateur, pays farouchement original dont il faudrait «  une demie douzaine de vies  » pour faire l’ethnographie totale. Il nous embarque, en bateau ou à bord d’un avion militaire, dans un voyage qui dure de 1974 à aujourd’hui.