Énergie et environnement

Long format

Les parcs nationaux font partie des plus grands mythes américains. À tel point que Donald Trump lui-même n’osa jamais s’attaquer à eux. Paradoxalement, et alors que l’Europe est souvent présentée comme étant en avance dans la lutte contre le réchauffement climatique, la politique et la pensée qui sous-tend l’existence des parcs naturels aux États-Unis pourraient et devraient inspirer les Européens. C’est ce que défend Renaud Lassus dans cette perspective qui nous emmène de Yellowstone à la Shenandoah en passant par l’Alaska.

Longtemps, Emilio Santiago Muíño a cru aux thèses collapsologiques avant de se raviser devant l’échec de ses modèles de prédiction. Dans une réflexion richement nourrie par son essai, Contra el mito del colapso ecológico, il explique les limites et les apories d’un discours qui désarme l’action politique en s’appuyant sur le cas d’une théorie qui a largement circulé au début du siècle  : le pic pétrolier, qui devait marquer l’effondrement de la civilisation industrielle. Un texte essentiel au moment où commence la COP28.

Les objectifs de l’accord de Paris ne seront pas tenus. Le combat écologique radical apparaît illusoire, pris au piège d’un monde fragmenté. Dans ce contexte, Luca Picotti dessine la ligne soi-disant réaliste qui selon lui s’imposera  : une écologie défensive qui chercherait à adapter autant que faire se peut nos sociétés à la catastrophe à venir.

Sur une terre en ébullition, comment ne pas s’affronter sur ce que nous partageons  ?
Le Grand Continent et l’UNESCO s’associent pour inviter l’historien Dipesh Chakrabarty à prononcer la leçon inaugurale de la Conférence générale de l’Organisation. Nous publions son texte inédit, en partenariat avec le Courrier de l’UNESCO.

Pendant longtemps, le réchauffement climatique n’a pas été l’objet de débat en Europe. Ce consensus a volé en éclats. En s’appuyant notamment sur une importante enquête d’opinion, Jean-Yves Dormagen écrit une étude détaillée sur l’évolution des opinions européennes face à la crise climatique et aux politiques qu’elle induit.

Il faut cesser de se raconter des histoires sur le réchauffement climatique, ou sur la transition énergétique. C’est en substance ce que défend l’historien Jean-Baptiste Fressoz dans cette perspective nourrie, qui entreprend de dépasser ce qu’il considère comme des mythes sur notre capacité à affronter la crise écologique comme phénomène historique. C’est seulement à ce prix que l’humanité pourra commencer à penser ce qu’elle peut réellement faire.

L’Anthropocène est né dans le croissant fossile, ce territoire qui s’étend dans l’Europe du Nord-Ouest, là où se sont développées les premières phases de l’industrialisation. Dans ce texte introductif au quatrième numéro de la GREEN, Paul Magnette soulève de nombreuses questions qui touche autant aux passés qu’aux futurs possibles de nos sociétés.

Il n’y a pas d’impasse climatique. Mais l’idée qu’elle existerait produit des effets qui empêchent toute politique décisive en faveur de la transition. Pour Pierre Charbonnier, il faut comprendre comment naviguer dans le triangle politique de l’anthropocène, si l’on entend mobiliser largement pour sortir de l’aporie actuelle.

À la tête de la Commission mondiale sur la réduction des risques climatiques, Pascal Lamy présente les résultats de la réflexion engagée par ce groupe transnational. Il décrit une stratégie de lutte contre la crise climatique qui articule plusieurs angles d’attaque et plusieurs échelles. Une lecture cruciale pour penser le futur de la guerre écologique.