Élections

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La géopolitique est au cœur des élections polonaises. Alors que le pays se sent plus que jamais menacé par la stratégie russe et bélarusse, le PiS au pouvoir semble en passe de profiter de cet état d’incertitude, renforcé par le soutien de certains alliés historiques de la Pologne. À Varsovie, c’est le jeu des tensions européennes qui se déploie.

Dans une Europe très sécularisée, la Pologne est souvent présentée comme une exception. Mais elle n’est pas immune aux tendances continentales. Trop proche du PiS, incapable de se réinventer après la chute du communisme, l’Église catholique polonaise affronte une crise de la pratique et de la foi. Nous faisons le point avec Mirosława Grabowska, sociologue et ancienne directrice de l’institut de sondage CBOS.

«  Nous ne voulons pas de Juifs, d’homosexuels, d’avortements, d’impôts, ni de l’Union européenne  ».

Voilà la ligne du leader de Confédération, le parti d’extrême droite polonais qui pourrait réunir 70 députés aux prochaines législatives. Aujourd’hui, il est possible, que ce parti entre au gouvernement en coalition avec le PiS, en perte de vitesse. Pour comprendre quels seraient les contours de cette alliance, Jarosław Kuisz interroge Kamil Dziubka et Marcin Kącki, spécialistes de ces mouvements.

Où va l’Espagne  ? Alors que son parti a connu une douce défaite, Cristina Narbona, qui préside le PSOE, répond à nos questions. Le maintien de Pedro Sánchez au pouvoir serait, pour elle, la seule manière de stabiliser l’Espagne, dont elle analyse les différentes lignes de fracture politiques — du rôle décisif que joueront les indépendantistes catalans jusqu’à la trumpisation du PP.

La Catalogne décidera du sort de l’Espagne. Dans une analyse fine de la dernière décennie de conflits et de tensions politiques, Mario Ríos Fernández tente de comprendre les ressorts d’un vote paradoxal dans la communauté autonome. Alors que les indépendantistes ont rarement été si mal élus, ils seront les faiseurs de roi au Parlement. Joueront-ils la politique du pire — ou choisiront-ils d’ouvrir une nouvelle page de l’histoire de l’indépendantisme  ?

Une question constitutionnelle pourrait peut-être entraver les négociations entre Pedro Sánchez et les indépendantistes. Au-delà de l’alliance de gouvernement, elle soulève des problèmes plus profonds et plus structurants pour le Royaume d’Espagne. Pour le constitutionnaliste Josu de Miguel Bárcena, qui a déjà pris parti publiquement contre l’indépendance de la Catalogne, ils demeureront un facteur de tensions tant que la question ne sera pas tranchée politiquement.

La leçon principale de l’élection du 23 juillet est de plus en plus claire  : la force structurante du clivage gauche/droite et celle des nationalismes périphériques expliquent la grande stabilité des rapports de forces. Pour comprendre pourquoi la stratégie de Sanchez a fonctionné, Jean-Yves Dormagen part d’un sondage exclusif réalisé le jour du vote par Cluster17, reconnu comme l’un des sondeurs les plus en vue durant cette élection.