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Les fictions extraordinaires prennent-elles toujours naissance dans des grottes  ? Dans cet entretien fleuve, Horacio Castellanos Moya, l’écrivain le plus emblématique du Salvador, revient avec Florent Zemmouche sur les conditions dans lesquelles ont émergé ses romans — le long d’une vie d’exils, passée à lire et à recueillir des témoignages.

Sa neutralité et l’efficacité de son système politique fascinent. Comment expliquer la permanence de l’image d’une Suisse comme refuge où règne la paix  ? L’écrivain Giuliano da Empoli explore dans son Grand Tour ce modèle unique. Pour l’auteur du Mage du Kremlin, cette «  anti-Russie  » a réussi un tour de force singulier  : dompter la bête féroce du pouvoir pour en faire un animal de compagnie.

Avant l’arrivée des Européens, chez les Baruya, il existe une forme d’architecture sans pour autant qu’il n’existe d’architectes. Chacune et chacun dans sa jeunesse apprend de ses aîné(e)s comment faire une maison, comment en choisir les matériaux, les ajuster, comment rechercher la solidité de l’édifice, la protection contre le froid, l’évacuation de la fumée du foyer… Avant la naissance des villes, des États et des sociétés à castes, à ordres ou classes sociales hiérarchisées, il est possible que nous ayons traversé une ère d’architecture sans architectes.

Un paysage urbain peut-il nous faire connaître le caractère d’une ville  ? Comment se modifie l’organisme que forme la cité  ? Quelles qu’en soient les causes, son évolution est visible à travers cette longue suite de figurations laissée par les siècles. Cet article est publié dans le cadre d’une série en partenariat avec Le Visiteur.

Entre l’Italie et la France  : les montagnes. Au coeur de l’Europe, les cantons suisses comme analogie de l’Union européenne qui, malgré quatre langues, des religions et confessions multiples, forment un pays souvent pris pour exemple. L’historien et philosophe Carlo Ossola nous raconte sa découverte de la Suisse et médite sur son histoire et son modèle politique.

À travers ses promenades urbaines, suburbaines et campagnardes, Jacques Réda dresse le portrait des lieux qu’il rencontre comme s’ils étaient autant de personnages. Le jazz, la danse, le rythme ne se tiennent jamais loin de sa rêverie promenée… comme une manière de survivre ou d’accepter «  notre disparition entre les tentacules infatigables de la ville.  »

«  Pas toujours, bien sûr, mais volontiers et pour des motifs de toutes sortes, on aime rentrer et quelquefois rester chez soi ou, comme on dit même si la locution paraît de nos jours souvent presque emphatique, « à la maison ».  » Ce texte de Jacques Réda est publié dans le cadre de notre série en partenariat avec Le Visiteur.

Quelles relations peut-on établir entre la structure, l’ornement et le temps à l’ère du numérique  ? Les technologies numériques provoquent-elles une crise du rapport de l’architecture à la mémoire et à l’histoire  ? Tout se passe comme si la question de l’avenir ne se posait plus. Un temps social sans perspective claire semble s’imposer de la télévision à l’Internet, un temps saturé d’événements qui se suivent sans forcément dessiner une évolution, comme si l’histoire se trouvait indéfiniment suspendue au profit d’un éternel présent.

Après l’invasion de l’Ukraine, avec l’accroissement des tensions entre la Serbie et le Kosovo, le spectre de la guerre en Europe resurgit. Témoin des guerres d’ex-Yougoslavie, l’écrivaine et journaliste croate Slavenka Drakulic nous rappelle les conséquences terribles de tout conflit. L’exil ne signifie jamais la perte totale de lien avec son pays. Parfois néanmoins, les hasards de la vie laissent entrevoir la possibilité d’enracinement dans un nouvel pays. Le regard est alors plus attentif aux singularités des lieux, aux spécificités des identités.