Arts

Long format

«  C’est un territoire un peu déshérité, à l’écart des grands axes, pas spectaculaire mais doté d’un charme discret que l’on découvre peu à peu et qui finit par s’imposer.  »

À La Charité-sur-Loire, Mazarine Mitterrand Pingeot a retrouvé quelque chose de l’enfance.

Désormais, elle y lit beaucoup, y écrit — surtout, elle s’y confronte au temps de la campagne, qui n’est pas celui des villes.

Elle nous présente un lieu où se joueront peut-être les inventions politiques de demain.

«  J’agis en tant que journaliste, c’est mon lieu d’engagement depuis bientôt un demi-siècle. Mais je pense le monde à partir de cet autre lieu, la Martinique.  »

Pour le fondateur de Mediapart, cette île où il n’est pas né a servi de matrice poétique et politique.

Des réminiscences d’Édouard Glissant à la Savane des pétrifications — en passant par une note inédite de Jacques Foccart qu’il nous dévoile — nous suivons Edwy Plenel dans un Grand Tour sur les traces de son passé martiniquais.

Née à Mantoue, Carla Sozzani a fini par incarner la quintessence milanaise — dans une silhouette depuis toujours impeccable.

Ex-rédactrice de mode, fondatrice de la mythique 10 Corso Como — concept store avant l’heure — elle incarne ce mélange rare de rigueur lombarde et d’audace milanaise.

Entre un risotto al salto et les mystères du design et du Duomo, nous l’avons rencontrée pour qu’elle nous révèle le secret de la plus discrète capitale de la mode.

«  Aller à Venise, c’est cultiver une sorte de mélancolie, qui est associée intimement à l’histoire que l’on a devant soi, face à ce bouleversement complet qui ne peut pas faire machine arrière — mais même cette mélancolie n’est pas nouvelle.  »

Depuis leur arrivée sur la lagune, les historiens Denis Crouzet et Élisabeth Crouzet-Pavan n’en sont jamais vraiment partis. Elle a intégré leurs vies, leurs réflexions, leurs travaux.

Mais la ville, avec le temps, a changé.

Ils nous racontent comment la fragile Venise reste, même aujourd’hui — hésitant entre sa mélancolie et sa «  marque  » — fidèle à son histoire.

Un premier été en stop, un village perché, une maison de maître oubliée.

«  À Ajaccio je ne suis pas touriste  : je travaille  » — il y a deux ans, Pierre Assouline a «  retrouvé  » la Corse.

Désormais, il y revient hors saison  : entre conversations passionnées, rencontres littéraires et quelques longueurs à la piscine municipale, l’île est devenue un lieu d’écriture.

Lorsqu’elle descend en train vers Vico Equense depuis son université de Cambridge, Helen Thompson a toujours un ou deux volumes de Roberto Calasso dans sa valise.

L’été dernier, elle a lu Moby Dick en regardant la mer.

Depuis son premier contact avec le Vesuve — «  à douze ou treize ans  » — il ne l’a jamais quitté.

Pour l’économiste anglaise, la baie de Naples a été «  un point de départ symbolique  ».

Notre série d’été Grand Tour pose ses valises en Italie.

Sur les pas de D’Annunzio, des Agnelli et de Thomas Mann, l’écrivain Edoardo Nesi (prix Strega 2010) a fait de Forte dei Marmi son lieu de villégiature unique — au point de développer une douce obsession.

Pour son extraordinaire assiduité et sa fidélité à la ville, le maire l’a fait citoyen d’honneur de la cité balnéaire.

En nous racontant la recette d’un Martini magique, les gloires passées d’une boîte de nuit déchue, les villas légendaires, les très longues plages, Nesi nous dévoile l’usage de l’été sur la côte toscane.

Guerres commerciales, crises géopolitiques et le spectre d’une vassalisation humiliante… Vous prendriez bien un peu de douceur dans cet été 2025  ?

Pour expérimenter sa vie «  en négatif  », la journaliste Anne-Claire Coudray a fait du Brésil son ailleurs.

Nous la suivons dans un Grand Tour au pays d’Aleijadinho et des nuages qui enveloppent le Corcovado.

La scène pourrait ouvrir un roman.

Gérard Araud a vingt ans. Il est face au Parthénon. Il pleure de joie — la Grèce ne le quittera plus.

Aujourd’hui, à Hydra, il retrouve chaque année les coquelicots, les chemins de la ville à l’eau et les fantômes de l’île comme Leonard Cohen ou Jackie Onassis. Mais aussi l’esprit des exilés, de retour pour Pâques.

Et toujours la même énigme  : la couleur de l’eau.

À Arles, Françoise Nyssen a fait la connaissance de la lumière — et d’un métier qui allait changer sa vie.

L’ancienne ministre de la culture nous raconte  : la création d’Actes Sud, le déménagement de la maison d’édition du Paradou à Arles, le cinéma, le marché, la marche, le Domaine du Possible, le Rhône, Bruno Latour, la photographie.

Grand Tour. Plein Sud.