Arts

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À quoi tient donc cet étrange sentiment d’abandon  ? Habiter, c’est se choisir un démon de murs auquel on accepte d’être asservi. Dans ce procédé, l’architecture n’est rien d’autre qu’un façonnage permanent de l’immersion.
Une pièce de doctrine signée Peter Sloterdijk.

Qu’est-ce-que symbolise la saudade  ? Lisbonne reflèterait-elle une «  âme portugaise  »  ? L’écrivain d’origine argentino-canadienne Alberto Manguel partage avec nous ses souvenirs d’adolescence à travers le monde. Il nous raconte son arrivée dans une ville qu’il a longtemps fantasmée… mais nous rappelle surtout que nous vivons toujours dans plusieurs villes parallèles — car ce n’est pas parce qu’un lieu est imaginé qu’il n’existe pas.

L’architecture vitruvienne est une science architectonique. Une science qui hiérarchise, ordonne, articule les savoirs. C’est un savoir global qui dessine une conception de la réalité au service à la solidité, de l’utilité et de l’embellissement du monde. Dans cette étude, Pierre Caye démontre magistralement comment se qui fut science est devenu désormais pleinement un art.

Certains voyageurs multiplient les destinations sans jamais se sentir particulièrement attachés à un pays. Mais il arrive parfois qu’un lieu nous enchante sans que nous sachions directement pourquoi. L’historien Yves Léonard nous partage sa découverte du Portugal, son apprentissage de la langue portugaise et sa plongée dans l’histoire politique et culturelle de ce pays.

Pour unir ce qui était séparé — pour faire émerger un monde nouveau — il faut accepter un déplacement révolutionnaire où l’art de construire réponde au principe du jeu.

Une pièce de doctrine signée Jacques Rancière

Qu’est-ce qu’un monde où l’on ne peut plus se fier à la parole d’autrui  ? Politique, commerciale ou scientifique — plus la valeur de la parole se dégrade, plus nous peinons à «  faire société  ». Pour surmonter ce discrédit et lutter contre les violences qu’il engendre, il faut retrouver dans la cité les conditions du parler vrai.
Une pièce de doctrine d’Alain Supiot.

L’autrice de La langue géniale peut l’admettre aujourd’hui  : la Grèce dont elle nous parle est fantasmée, imaginaire. En Méditerranée, lieu d’une souffrance continue, la Grèce fait figure d’exception, par son antiquité glorieuse et sa langue, mais aussi par les échelles qu’elle mobilise. Pour les saisir, il faut voyager dans le temps — y compris dans les époques les plus méconnues.

Dans ce nouvel épisode de notre série Grand Tour, Javier Cercas revient sur son enfance passée en Espagne — entre l’Estrémadure natale et la Catalogne d’adoption. À travers ce double déracinement géographique et spirituel qui l’a guidé vers la littérature, l’auteur de Soldats de Salamine interroge les notions d’identité et de patrie. Il médite sur la diversité culturelle et linguistique de l’Espagne, largement méconnue en Europe.