Julia de Ípola


Le 28 avril, la Cour constitutionnelle équatorienne a dépénalisé l’avortement en cas de viol. En situant cet événement dans la continuité de la légalisation de l’avortement en Argentine en décembre dernier et au milieu du renforcement des restrictions à la suite de la deuxième vague de la pandémie en Argentine, Ingrid Beck nous propose une réflexion sur les deux outils – le féminisme et l’humour – qui ont rendu l’année 2020 plus supportable et qui, finalement, se présentent comme deux discours clés pour, même dans un contexte de crise sanitaire, ne pas cesser de questionner, de défier et de mettre en échec le pouvoir établi.

Nous avons interrogé la romancière chilienne Isabel Allende sur sa manière de vivre la pandémie et la période particulière du confinement. Après avoir promené ses chiens, elle monte au grenier pour écrire.

Pour l’auteure de La Maison aux esprits, à la renommée mondiale, le fait de vivre cette expérience collectivement montre bien que «  l’humanité ne fait qu’un.  »

Image Marisol Escobar 10 points sur la perspective féministe du confinement Une période d’un genre inédit féminisme genres luttes sociales Amérique latine Argentine Chili

La crise sanitaire, à l’épreuve du confinement des populations et de l’afflux de malades dans les hôpitaux, a révélé et accentué des risques pour la population féminine. Redéfinissant les espaces, les temporalités et les rôles, le Covid-19 a d’ores et déjà eu un impact sur les problématiques liées au genre.

10 points pour y voir plus clair et dégager des pistes de réflexion.

Amérique latine villes informalité enjeu

Dans le cadre de la crise sanitaire que traverse l’ensemble de la planète, le Pape François s’est adressé ce dimanche de Pâques aux mouvements sociaux, acteurs essentiels dans la structuration de la vie quotidienne des plus démunis dans les pays en voie de développement, et plus particulièrement en Amérique latine. Cette lettre – traduite ici en français – met en évidence l’excellente capacité de lecture du Pape d’un certain nombre d’enjeux sociopolitiques de la région.

Mercredi 5 février, le président argentin Alberto Fernández, en tournée en Europe, a participé à une conférence à Sciences Po, organisée par l’Observatoire Politique de l’Amérique latine et des Caraïbes et animée par son directeur exécutif Gaspard Estrada. À partir d’une question générale sur les relations entre l’Amérique latine et l’Europe, le président argentin a notamment livré son analyse de la situation continentale et nationale.

Dimanche 27 octobre, les Uruguayens, tout comme leurs voisins argentins, ont été appelés aux urnes pour élire leur président pour la période 2020-2025. Si Daniel Martínez, candidat du Frente Amplio, parti au pouvoir depuis quinze ans, arrive en tête au premier tour avec 40,5  % des suffrages, les perspectives sont incertaines pour ce mouvement de gauche pour lequel les sondages prévoyaient, à quelques semaines du scrutin, une défaite face à Lacalle Pou du Frente Nacional au second tour.

Le 18 mai dernier, l’ancienne présidente argentine Cristina Fernández de Kirchner (2007-2015) a annoncé qu’elle briguerait la vice-présidence du pays –et non pas, comme beaucoup l’espéraient ou le craignaient, la présidence- lors des élections du 27 octobre. À la tête de la coalition du Frente de Tod☀s (Front de Tous) se trouve donc Alberto Fernández, péroniste de longue date qui s’était pourtant éloigné sensiblement du kirchnérisme à partir de 2008. Une formule surprenante lorsqu’elle est annoncée, mais dont le but devient vite clair  : plaire à tous ou, faute de cela, au plus grand nombre. Dans un pays où le féminisme connaît depuis quelques années un essor historique, ce terme de «  tous  » devient un engin à manier avec précaution.

Le leader de l’opposition vénézuélienne Leopoldo López, assigné à résidence depuis 2015, a été libéré mardi 30 avril à l’aube par Juan Guaidó et un groupe de militaires détracteurs du chavisme. Après cet acte symbolique, Guaidó a appelé la population à les rejoindre dans la perspective d’un soulèvement pour mettre fin au régime de Nicolas Maduro. En effet, depuis le 23 janvier dernier, Juan Guaidó s’est auto-proclamé, en tant que chef du Parlement, président de la République par intérim. Dès lors, un bras de fer entre les deux «  présidents  » s’est mis en place, dans un pays enlisé dans une grave crise économique, sociale et humanitaire. Si nombreux sont ceux qui, dès janvier, parlaient de l’armée comme un acteur clef dans le devenir de la crise institutionnelle, la fracture au sein de celle-ci ne semble éclater que trois mois plus tard.

Que ce soit en Colombie, en Argentine ou aux États-Unis, les footballeuses ont levé leurs voix aux cours des dernières semaines pour dénoncer le sexisme dans le milieu sportif, qui se manifeste tant à travers le harcèlement que dans l’immense différence des salaires. La plupart des pays latino-américains ne compte d’ailleurs pas encore avec une ligue professionnelle de football féminin  : la pratique de ce sport par les femmes est invisibilisée et leur effort n’est souvent nullement rémunéré.

L’issue des élections brésiliennes – le triomphe d’un ancien militaire ouvertement homophobe, machiste, défendant la dictature et l’usage de la torture – est déstabilisante pour qui voyait dans les victoires du PT en 2002, 2006, 2010 et 2014, et surtout dans la place de Lula dans les sondages en 2018, l’expression d’une tendance progressiste de l’électorat brésilien.

À la veille des primaires en Argentine, lors desquelles la question de l’avortement occupe une place centrale, le Grand continent montre comment les militantes et militants favorables à la légalisation de l’IVG dans ce pays ont réussi à déplacer le débat, du champ de la morale à celui des politiques publiques sanitaires.