Alors qu’en cette fin d’année 2020, les crises se font concurrence en France et en Europe, le Président français, dans l’un de ses plus longs entretiens, est revenu avec le Grand Continent sur les principaux éléments de sa nouvelle doctrine en matière internationale.
Président du Forum de Paris sur la Paix dont la troisième session commence aujourd’hui, Pascal Lamy nous explique la stratégie de cette initiative à l’échelle mondiale et la doctrine qu’elle propose : pour remédier à la crise du multilatéralisme, dans un monde qui restera parfaitement chaotique malgré le crépuscule de Donald Trump, la clef est le polylatéralisme.
L’époque où le monde semblait être façonné par les forces du marché semble en passe de se terminer. Le capitalisme politique est en pleine expansion, en Chine et ailleurs. Les États-Unis eux-mêmes favorisent l’imbrication instrumentale et réelle des objectifs économiques et des exigences de sécurité nationale, tandis que le modèle français s’affirme de plus en plus sur le Vieux Continent. Le défi crucial portera sur la technologie : l’Amérique et l’Europe ne pourront le relever qu’en revigorant l’alliance transatlantique.
L’élection de Joe Biden : vers une détente dans les relations irano-américaines ?
Asie IntermédiaireC’est à travers un tweet publié le 4 novembre dernier, alors que le décompte des voix était toujours en cours, que le Guide Suprême Sayed Ali Khamenei a commenté le contexte électoral tendu aux Etats-Unis. Quelques heures auparavant, le Guide Suprême avait également déclaré lors d’un discours que les élections américaines ne pourraient affecter la politique iranienne puisque celle-ci est « calculée et claire ». Qu’en est-il réellement ?
C’est le paradoxe européen d’une élection américaine. Pas de victoire de Trump, certes ; mais celle de Biden n’est pas écrasante. Pour les Européens, cela équivaut à être pris en tenaille entre deux scénarios qui ne se réaliseront pas : pas de réveil européen, ni de renaissance du monde transatlantique. Dans la phase de respiration qu’ouvre la présidence Biden, l’Europe devra être inventive.
Joe Biden sera le 46e président des États-Unis. Le résultat est tombé, la participation a été record (67 %), les divisions sont profondes et la transition s’annonce compliquée.
Selon Michel Duclos, l’élection de Joe Biden à la Maison Blanche est une occasion à ne pas manquer pour les Européens. Mais pour créer un nouveau consensus, encore faut-il être à même de proposer une « offre européenne » à Washington sur les questions de géoéconomie.
Pour faire baisser la corruption et le taux d’homicide de son pays, Nayib Bukele, président du Salvador, n’est pas entré en confrontation avec les gangs. Au contraire : il a négocié secrètement avec la MS-13, une des maras ultraviolentes.
En cette journée électorale américaine, l’inventeur du soft power livre à chaud ses analyses au Grand Continent dans cette perspective. L’Amérique se remettra de l’anormalité trumpienne, mais il ne faut pas s’attendre à ce que les choses bougent du jour au lendemain.
Aujourd’hui, les Américains éliront leur nouveau président pour 4 ans, dans un scrutin lourd d’enjeux pour l’Europe.