La semaine américaine

Joe Biden sera le 46e président des États-Unis. Le résultat est tombé, la participation a été record (67 %), les divisions sont profondes et la transition s’annonce compliquée.  

• Après une folle semaine américaine, le décompte se clôt en faveur de Joe Biden. Quatre États n’ont toujours pas annoncé leurs résultats complets (l’Arizona, la Caroline du Nord, la Géorgie et l’Alaska). Dans son premier discours, Joe Biden a salué une victoire « pour le peuple américain » : « Je m’engage à être un président qui ne cherche pas à nous diviser mais à nous rassembler ».
• Donald Trump n’a pas encore concédé sa défaite.  

• Conséquences européennes. Pour Michel Duclos, « l’arrivée d’une administration démocrate peut générer des ferments de divisions entre Européens, les lignes de fracture passant parfois à l’intérieur de certains pays (voir les éditos interposés entre la ministre de la Défense allemande, Mme Kramp-Karrenbauer et la porte-parole des Verts au Bundestag, Mme Franziska Brantner) ».¹
• Luuk Van Middelaar, dans un texte à paraître aujourd’hui sur Le Grand Continent, estime que la victoire sans éclat des démocrates pourrait être préjudiciable à l’Europe, car elle implique la persistance d’une impasse entre deux approches stratégiques : l’autonomie stratégique européenne prônée par Paris, contre l’atlantisme latent de Berlin. 
• La doctrine Trump sans Trump. Pour Maya Kandel, le socle électoral du trumpisme ne disparaîtra pas. Sur le plan de la politique étrangère, il faut acter l’existence du « bloc nationaliste » qui constitue ce socle.²
• L’hypothèse de la parenthèse : pour Joseph Nye, l’anormalité trumpienne est une parenthèse qui peut se refermer avec l’avènement d’un président « normal ». Pour le penseur du soft power, Biden pourra restaurer la foi dans les institutions américaines, même si ce changement ne se fera pas du jour au lendemain.³
• Contre toute attente – compte tenu de son positionnement pro-Trump et sa tendance à diffuser ses fausses informations – Fox News a livré des estimations favorables à Biden tout au long du processus de compte des voix et a affirmé qu’aucune preuve ne soutenait les allégations de « fraude électorale massive » qui émanaient des rangs de Trump.⁴