Résultat pour : poutine


Au début de l’année, avant l’investiture de Trump, un dollar américain s’échangeait contre 110 roubles. Aujourd’hui, ce taux de conversion a considérablement baissé et un dollar équivaut à 80 roubles, soit une appréciation de la monnaie russe de près de 30  %. Si la surévaluation de la monnaie permet aux touristes russes de profiter de vacances à des prix plus abordables, elle rend également les exportations moins compétitives.

Dimanche soir, l’Union européenne est passée à 900 000 voix de basculer.

Si, pour Guillaume Duval, il faut se réjouir d’avoir vu Nicusor Dan l’emporter, le fait qu’un candidat ouvertement téléguidé par Washington et Moscou ait pu s’approcher à ce point du pouvoir dans un pays aussi vital pour la sécurité du continent est une alerte sérieuse.

Les résultats partiels à 22h30 (heure de Paris) nous permettent de dire que Nicușor Dan, candidat indépendant soutenu par le parti libéral USR a remporté l’élection présidentielle roumaine.

Avec 97,45  % des bulletins dépouillés et une différence de 901 899 de voix qui séparent les deux candidats, George Simion ne peut plus récupérer son retard, malgré les votes de la diaspora qui restent encore en grande partie à compter.

Avec la défaite de George Simion – après l’Allemagne et le Canada —, la vague trumpiste connaît un nouveau coup d’arrêt en Roumanie.

Les premières estimations issues des sondages de sortie des urnes publiées à la fermeture des bureaux de vote à 21h à Bucarest (20h Paris), placent le candidat indépendant pro-européen en tête du second tour de la présidentielle, avec 54,9  % des voix.

Les exit polls ne prenant pas en compte le vote de la diaspora, le résultat définitif peut encore fortement changer.

Avec un peu plus de 40  % des voix au premier tour, George Simion aborde le second tour de l’élection présidentielle roumaine en position de force.

À la tête de son parti AUR, il incarne une extrême droite qu’il n’hésite pas à qualifier de «  radicale  », née dans le complotisme anti-vax, prônant l’annexion de la Moldavie et de territoires ukrainiens, et s’opposant à l’État de droit (il a appelé à «  écorcher vif les juges sur la place publique  ») ainsi qu’à l’Union européenne, dans un discours anti-français.

Après Calin Georgescu, le changement de régime porté par Poutine et l’administration Trump pourrait s’accélérer à partir de ce soir en Roumanie.

Mathématicien formé à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, cet activiste contre la «  mafia immobiliariste  » devenu maire de Bucarest est un candidat atypique.

Dans ce second tour, Nicușor Dan tente de récupérer 20 points de retard en construisant un barrage au projet radical de l’extrême droite, complotiste et pro-russe, de George Simion et Calin Georgescu.

Un profil synthétique.

Si la guerre ouverte entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan a pris fin en septembre 2023, un conflit armé pourrait resurgir à tout moment dans l’une des plus anciennes zones de tensions de l’espace post-soviétique.

Or entre Bakou et Erevan, l’Union peine encore à trouver une solution cohérente.

Potentielle plateforme d’échange entre la Russie, la Chine et l’Iran, le Caucase devrait pourtant être une priorité de la diplomatie européenne.

L’Union européenne a vécu dans une illusion en pensant être un pôle fort du monde post-guerre froide.

À partir des années 2010, elle a été frappée par un affaiblissement géopolitique et économique dans ses voisinages — où le ring of friends qu’étaient supposé construire les partenariats méditerranéen et oriental s’est transformé en un ring of fire.

Pour sortir de l’impasse de la westlessness, l’Union devrait jouer de sa spécificité au sein du groupe occidental.

Face à la synthèse impériale islamo-nationaliste incarnée par Erdoğan, l’OTAN et l’Union ont fait preuve de passivité — voire d’aveuglement.

La politique étrangère ouvertement révisionniste de l’AKP va à l’encontre des valeurs européennes.

Tout en continuant de viser une relation améliorée et apaisée, l’Union ne peut pas exclure, à court terme, une politique de fermeté envers Ankara.