La crise chilienne a surpris le monde entier puisque le Chili a longtemps été considéré comme un « oasis de paix » au milieu du continent. Il a même servi de modèle régional. Cette détonation soudaine vient révéler que cette prospérité n’a pas bénéficié à tous les Chiliens dans un pays où les inégalités n’ont cessé de se creuser. Nous en discutons avec l’homme politique et cinéaste Marco Enríquez-Ominami.
La COP25, qui doit se dérouler début décembre, ne se tiendra finalement pas à Santiago. Son hôte chilien, paralysé par une des plus importantes crises sociales depuis le retour de la démocratie, a renoncé à accueillir l’évènement. Cette nouvelle itinérance de la COP, qui avait déjà dû changer de destination à la suite de l’alternance politique brésilienne, survient alors que de fortes interrogations pèsent sur la capacité de la communauté internationale à traduire en réformes les engagements pris lors de la signature des Accords de Paris.
« Le néolibéralisme en Europe se situe dans un contexte où il y a un État et des institutions – il s’agit d’un débat sur la taille de l’État. En Amérique latine, c’est un néolibéralisme dans l’absence totale d’État. »
Que se passe-t-il en Amérique du Sud ? L’embrasement éclair des sociétés dans plusieurs pays laisse présager d’une recomposition profonde des scènes politiques nationale et régionale.
Un candidat à la vice-présidence péroniste pour Macri : l’Argentine s’enfonce dans l’hyperpolarisation
AmériquesL’annonce d’un candidat à la vice-présidence péroniste dans la formule de la coalition au pouvoir avec laquelle Mauricio Macri cherchera sa réélection confirme les soupçons sur l’élection présidentielle argentine de cette année : la principale stratégie électorale sera finalement celle de l’hyperpolarisation. Selon les narratives des partisans des deux camps, deux modèles de pays très différents s’affronteront.
Le 1er février 2019, Eduardo Bolsonaro, fils du président brésilien, a annoncé sur ses réseaux sociaux son nouveau poste de directeur du mouvement de Steve Bannon en Amérique latine. L’élargissement des horizons du mouvement, initialement créé par Steve Bannon pour renforcer le néo-nationalisme en Europe, pose de nombreuses questions dans une région où se dérouleront cinq élections présidentielles dans les huit prochains mois.
« Simple » fin de règne à Caracas ? Conflit de la nouvelle guerre froide ? Au fond, comment caractériser cette crise protéiforme ? La réponse est tout sauf évidente. Voici 10 points pour disposer de quelques données essentielles et de quelques pistes de réflexion.
Le Venezuela de Maduro est sans doute l’allié le plus éloigné géographiquement de la Russie et n’est même pas l’un des plus importants en termes économiques et stratégiques. Ces raisons excluent l’intervention militaire officielle à l’appui du régime bolivarien. Toutefois, le rapport tient pour des raisons tactiques : la Russie doit maintenir une base en Amérique latine dans une perspective anti-américaine et rester fidèle à son idéologie contre-révolutionnaire. L’évolution rapide de la situation régionale, à commencer par l’ascension de Bolsonaro au Brésil, nous plonge dans l’inconnu.
Le mercredi 23 janvier 2019, le jeune député Juan Guaidó, chef du Parlement vénézuélien, s’est auto-proclamé président par intérim du Venezuela. Celui qui, à 35 ans, est la principale figure de l’opposition répond ainsi à l’élection et au second mandat de Maduro, jugés illégitimes.