Asie septentrionale

Long format

«  Il faut que notre petite barque, voguant en eaux troubles, reste toujours amarrée au grand navire russe.  »

Alors que l’Église catholique pleurait la mort du pape François, à Moscou, sous les ors du Kremlin, le Patriarche Kirill et le président russe accomplissaient une sorte de rituel théologico-politique  : la mise en scène du rattachement au «  monde russe  » de l’Église de Serbie.

Peu remarqué en Occident, ce moment pourrait se révéler décisif.

Le bras armé de la prochaine invasion est désormais la religion orthodoxe.

Le prochain objectif a été énoncé à Moscou ce 22 avril  : prendre Belgrade.

«  Le slogan ‘America First’ suscite d’inquiétants jeux d’échos avec le slogan de l’époque hitlérienne Deutschland über alles  ».

À la Maison-Blanche, le révisionnisme désinhibé de Donald Trump a tendu à la diplomatie de Poutine une perche parfaite  : retourner contre «  l’Occident collectif  » l’arme du droit international — avec une hypocrisie virtuose.

«  Que rien ne fasse obstacle à la volonté de notre peuple  !  »

En faisant de Pâques «  le jour de la victoire  », en articulant un imaginaire militaire et héroïque autour de la résurrection du Christ, le patriarche de Moscou et de toutes les Russies a de nouveau transformé son homélie pascale en une justification théologico-politique de la guerre menée par Poutine.

Nous le traduisons et commentons ligne à ligne.

Cette semaine, le service de renseignement extérieur russe (SVR) a publié une note au style pseudo-savant inscrivant le rapprochement entre la Russie et les États-Unis, conduit par Donald Trump et son profond renversement d’alliance, dans la continuité d’une longue histoire fantasmée.

Son titre annonce la couleur  : «  Comme il y a 80 ans, Moscou et Washington sont unis dans la lutte contre un ennemi commun  : ‘l’eurofascisme’  ».

Nous publions le texte intégral.

«  Déprivatisation  »

C’est le nouveau mot d’ordre que Vladimir Poutine met en action pour reprendre le contrôle d’une économie de plus en plus sous pression.

Cette nationalisation kleptocratique entraîne des conséquences pour l’ensemble du monde des affaires.

Elle dessine une nouvelle forme d’allégeance — Kirill Rogov propose une cartographie essentielle.

«  Il n’y aura aucun privilège, aucun traitement de faveur pour ceux qui souhaiteraient faire leur grand retour en Russie.  »

Malgré une économie surchauffée et sous perfusion, Poutine veut montrer au monde que le vent tourne.

Devant la fine fleur de l’Union des industriels et des entrepreneurs de Russie, il se présente en justicier vengeur  : les entreprises qui souhaitent désormais revenir dans le pays à la faveur d’une potentielle «  normalisation  » le pourront à terme — mais pas à n’importe quel prix.

Le spin doctor géopolitique de Poutine veut «  passer à l’offensive idéologique  ».

Prendre toute l’Eurasie  : de l’Ukraine au Kamtchatka — des deux Corées au golfe Persique.

Pour guider l’expansion d’une civilisation «  libératrice  » à l’extérieur, Karaganov appelle à assumer une forme d’État qui distingue constamment l’ami de l’ennemi à l’intérieur, sur un modèle totalitaire.

Nous le traduisons et le commentons.

Après le revirement de Donald Trump, à Moscou s’élaborent les concepts stratégiques d’une nouvelle phase de convergence entre le Kremlin et la Maison-Blanche.

Ilya S. Fabrichnikov, l’un des jeunes doctrinaires de Poutine, a lancé une idée.

La Russie ne doit plus désigner son ennemi dans «  l’Occident collectif  » mais dans «  l’Europe collective  ».

Nous le traduisons pour la première fois en français.

Aucun dictateur n’est éternel.

Alors que Trump mise sur Poutine face à l’Ukraine, la société civile russe et la diaspora en opposition s’organisent à bas bruit pour un futur meilleur, contre à la guerre sans fin que la Russie mène à l’Europe.

Nous approchons d’un moment de bascule  : nous pouvons le préparer — même l’accompagner.

Trois figures de l’opposition lancent un appel.

Demain commence la manifestation politique la plus importante de l’année en Chine.

Que dira le rapport du Premier ministre Li Qiang  ?

Quels chiffres clefs seront annoncés  ?

Que faudra-t-il surveiller dans la communication de Xi Jinping  ?

Un guide en 10 points et 7 graphiques par les experts du Centre d’analyse sur la Chine d’Asia Society.