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À l’occasion de la parution du dernier volume de sa trilogie Le Musée, une histoire mondiale (Gallimard), nous avons rencontré l’historien et philosophe franco-polonais Krzysztof Pomian. Dans cet entretien encyclopédique, il revient sur la géopolitique et l’histoire de ce lieu singulier inventé par les Européens pour conserver et exposer des œuvres, et dont la forme a ensuite largement voyagé et évolué  : le musée.

La Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Arabie saoudite ou encore les Émirats arabes unis refusent de sacrifier leurs intérêts sécuritaires et de développement pour sanctionner la Russie. Ils considèrent même que leur pouvoir de négociation leur permettra d’obtenir de l’Occident des accords plus intéressants en matière de commerce, de technologie et d’armement. Ils aspirent à une domination régionale et pensent qu’une position non-alignée sert mieux leurs intérêts nationaux.

Ces pays représenteront les trois quarts de la population globale et 60  % de l’économie mondiale d’ici 2030. Il est urgent de comprendre leur positionnement.

La pandémie et la guerre reconfigurent la globalisation économique. Les frontières des espaces pertinents se rétrécissent. On cherche à réduire ses dépendances et ses vulnérabilités dans tous les domaines. À l’infrastructure de ces mouvements brutaux, la scène mondiale de la concurrence narrative des représentations s’active — plus que jamais. Une perspective signée Michel Foucher. 

Avant l’arrivée des Européens, chez les Baruya, il existe une forme d’architecture sans pour autant qu’il n’existe d’architectes. Chacune et chacun dans sa jeunesse apprend de ses aîné(e)s comment faire une maison, comment en choisir les matériaux, les ajuster, comment rechercher la solidité de l’édifice, la protection contre le froid, l’évacuation de la fumée du foyer… Avant la naissance des villes, des États et des sociétés à castes, à ordres ou classes sociales hiérarchisées, il est possible que nous ayons traversé une ère d’architecture sans architectes.

La désarticulation de la sécurité nationale et de la sécurité humaine devient de plus en plus visible. La ville en est le lieu privilégié. Les menaces directes liées au réchauffement climatique nous affectent tous. C’est une révolution  : ce qui nous menace devient plus important que ce qui nous réunit. Saskia Sassen entrevoit pour l’avenir une nouvelle forme de ville ouverte.

S’il y a plus de dix années maintenant que la guerre en Syrie a débuté, la crise syrienne ne fait plus les devants de l’actualité internationale. Noura Ghazi, avocate pour les droits des prisonniers politiques, nous alerte sur les conséquences de ce silence et sur cette apparence de tranquillité. La guerre en Syrie n’est pas terminée. La situation y est toujours aussi désastreuse pour la population. Des arrestations ont lieu quotidiennement et les disparitions d’opposants au régime se poursuivent. Depuis l’étranger, grâce à l’association Nophotozone qu’elle a créé, Noura Ghazi poursuit son combat en faveur des disparus, victimes d’un régime oppressif, toujours au pouvoir.