Méditerranée

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Dimanche soir, les urnes grecques sont venues contredire une idée reçue tenace  : le temps des partis de masse serait derrière nous, l’avenir appartiendrait aux mouvements centrés sur une seule figure. La victoire de Mitsotakis — qui ne lui garantit pas une majorité et se rejouera lors d’un prochain scrutin pour éviter la crise politique — illustre exactement le contraire. C’est l’une des nombreuses leçons de ce vote.

Nous avons posé 10 questions à Fabien Perrier, auteur de Alexis Tsipras, une histoire grecque, pour tenter d’y voir plus clair.

Ses films sont autant de quêtes dans lesquelles les conversations entre personnages soulèvent progressivement de nouveaux secrets. Avec Nuri Bilge Ceylan, le présent est toujours lourd du passé — tandis que, dans son cinéma, se dessine l’image d’une Turquie des marges, provinciale et frappée par l’exode de la jeunesse.

Pourquoi Abdülhamid II reste-t-il une référence pour Erdogan  ? Et pourquoi la politique étrangère turque ne changera probablement pas beaucoup après les élections  ? En montrant par quels ressorts le président turc puise aussi bien dans la poésie que dans le répertoire militaire de l’empire ottoman, l’historien Olivier Bouquet décortique la logique d’Erdogan — à quelques jours d’un scrutin historique pour la Turquie.

Dans une semaine les Turcs votent. Recep Tayyip Erdogan n’a jamais été aussi près de perdre le pouvoir. Il y a trois ans pourtant, au cœur de la crise pandémique qui avait vidé la Mecque, c’était en sultan tout puissant qu’il réalisait son «  rêve de jeunesse  »  : la réislamisation de Sainte-Sophie. Dans ce moment clef de sa trajectoire – apogée d’un islam politique forgé dans les tréfonds du califat ottoman – Erdogan avait prononcé l’un de ses discours les plus importants. Nous le publions avec un commentaire ligne à ligne signé Gilles Kepel.

Entre un ministre qui parle de « remplacement ethnique » et des droits humains menacés par décret, l’exécutif romain maintient son ambivalence, accompagnant la construction avec ses partenaires européens d’un agenda conservateur, voire nationaliste, en politique intérieure.
Dans sa dernière mutation génétique, la politique italienne à l’ère de Giorgia Meloni prouve une fois de plus qu’elle peut séparer la rhétorique des actes concrets — et que la contrainte extérieure reste motrice.

Alors que l’Italie, gouvernée par Giorgia Meloni, est en proie à des débats sur la célébration du 25 avril, nous nous entretenons longuement avec Emilio Gentile, le plus grand historien du fascisme italien. À une époque où il est de plus en plus difficile de définir les phénomènes politiques, il appelle à en revenir à la rigueur de l’enquête pour éviter le risque d’une «  démocratie confuse  ».

La décision de restreindre provisoirement l’application phare d’Open AI en Italie n’a rien de politique. Pour comprendre ses ressorts, il faut revenir à la lettre du Règlement européen sur la protection des données et à son application stricte. Alors que de plus en plus d’États s’interrogent sur la régulation de l’IA, l’exemple italien pourrait avoir tracé une voie.