Europe

Long format

Le roman de Mateusz Pakula est un livre sur la douleur physique et la mort dans la Pologne contemporaine. Honnête, intime à l’extrême, grotesque, brutal, triste et terriblement drôle. C’est le journal de la mort d’un père, l’histoire d’une famille dans une situation liminale. C’est aussi un texte sur des institutions de soins défaillantes, une Église qui s’effondre, un service de santé au bord du gouffre. Une histoire de tendresse et d’intimité inondée de colère, d’impuissance, de désespoir et de rage

Notre présent d’inquiétudes, de questionnements et d’images tragiques est informé par le passé. Si, sur notre continent, les anciennes cartes n’ont pas tout à fait disparu, les nouvelles n’émergeront pas sans effort. Dans ce Grand Dialogue organisé à l’occasion de la Nuit des Idées, Navid Kermani et Péter Nádas tentent, dans l’interrègne, de déployer leurs visions pour l’Europe.

Dans Peut-on dissocier l’œuvre de l’auteur  ?, essai d’intervention paru au Seuil, la sociologue Gisèle Sapiro entend proposer, à travers l’analyse des arguments mobilisés lors de différentes «  affaires  » touchant à la question des rapports entre morale de l’auteur et morale de l’œuvre, une mise en perspective philosophique et socio-historique des enjeux que celles-ci recouvrent. Nous en avons discuté avec elle.

«  Voilà la véritable énigme du livre  : non pas pourquoi Klaus est comme il est, mais ce que c’est que d’être Klaus, ce que c’est que d’être cette personne qui, en dépit de ses désirs frustrés et de ses rêves torturés (dont un nous sera raconté, vers la fin), a une manière de maîtriser sa vie qui, se dit-on parfois, lui évite d’être malheureux.  »