Europe

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Prix du carbone ou réglementation, au fond peu importe  : d’une manière ou d’une autre, l’économie va subir un choc d’offre négatif, dont l’ordre de grandeur sera proche de celui du choc pétrolier de 1973-74. La transition vers la neutralité carbone au pas de course est un immense défi macroéconomique, qu’il s’agit de prendre à bras le corps – avec toutes les conséquences que cela implique.

Le parti Vert belge, depuis son succès aux élections de 2019, dispose de sièges au niveau régional, fédéral et européen. Alors que les prochaines échéances se trouvent en 2024, le parti est en quête de crédibilité sur des thématiques qui incombent traditionnellement à d’autres formations politiques. S’inspirant de ce que les partis écologistes proposent en Allemagne et en France, le parti Ecolo considère le changement climatique comme une question géopolitique fondamentale, dont l’échelle pertinente est l’Europe.

Silvio Berlusconi vient de s’éteindre. Son émergence et sa pratique du pouvoir ont transformé, en profondeur, le paysage politique italien. Pour Giovanni Orsina, la force de Berlusconi réside dans l’utilisation de la «  méthodologie libérale utopique  », réduisant la politique à un cadre en la vidant de sa substance idéologique. Nous relisons aujourd’hui les bonnes feuilles du livre de conversations entre David Allegranti et Giovanni Orsina, Antipolitica. Populisti, tecnocrati e altri dilettanti del potere.

Alors que l’échéance du parachèvement de la construction du gazoduc Nord Stream 2 dans la mer Baltique approche, les tensions s’intensifient sur les deux rives de l’Atlantique. L’accord germano-américain signé en juillet atteste de la décision de l’administration Biden de ne pas sanctionner les entités impliquées dans la construction du gazoduc, et consacre pour l’Allemagne la montée en puissance de la notion de solidarité énergétique.

Est-il possible de dresser un parallèle entre le rôle central joué par Mediobanca, la banque crée en 1946 par Enrico Cuccia, à travers le plan Marshall, et le défi qui se pose à l’Europe dans le contexte géopolitique actuel  ? L’histoire de Mediobanca et son rôle joué dans la reconstruction de l’Europe d’après-guerre appelle à réfléchir à la place que le Vieux Continent veut occuper dans le monde, à la lumière du plan de relance européen.

La reconstruction des villes françaises partiellement ou entièrement détruites par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale fait pleinement partie du patrimoine architectural français. L’exemple d’Orléans, reconstruite par Pol Abraham, apparaît comme la promesse d’une architecture humaniste après les horreurs de la guerre.

La carrière de Beneduce, de postes de direction dans la finance à la présidence de l’Institut pour la Reconstruction Industrielle (IRI), offre un formidable exemple d’autonomie technocratique au sein même de l’État fasciste. L’étroite relation entre Beneduce et Mussolini ainsi que la distance que ce technocrate entretenait avec le parti fasciste posent des questions historiographiques majeures, qui présentent une mosaïque institutionnelle complexe du totalitarisme fasciste.

Alberto Beneduce est un personnage oublié de l’histoire politique italienne du début du XXe siècle. Réformateur technocrate influencé par le socialisme et le radicalisme, il est à l’origine d’un groupe de disciples qui a traversé l’État libéral, fasciste, ainsi que l’État républicain d’après-guerre, révélant un véritable «  système Beneduce  » d’organisation de la relation entre l’État et le marché. Première partie de son portrait.

Le grand poète, prosateur et essayiste estonien, Jaan Kaplinski, est décédé le 8 août à l’âge de 80 ans. Grand polyglotte et intellectuel européen, Kaplinski a placé la nature et la pensée écologique au cœur de son œuvre, opposant au capitalisme occidental une vision holistique de la vie et de l’univers.

Il est possible de dresser un parallèle entre le héros du roman d’Ayn Rand The Fountainhead, Roark, paru dix-huit mois avant le procès de Nuremberg, et Albert Speer – bien qu’il est impossible que l’autrice se soit inspirée de ce dernier. Tous deux architectes, héritiers de la pensée philosophique et de la science du XIXe siècle, ils sont également partisans du «  triomphe de la volonté  ». Ils incarnent une certaine vision du futur  : un prototype de l’architecte du pouvoir, combinant une prétendue autorité intellectuelle et morale. Deuxième partie et fin du portrait de l’architecte Albert Speer.