Asie Intermédiaire

« Avec la chute d’Assad, la stratégie de l’Iran est en train de s’effondrer », une conversation avec Ali Vaez

HTC, al-Joulani : la Syrie après Assad
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Israël a conduit dans la nuit une attaque contenue et limitée autour de la ville d’Ispahan, en Iran, et dans le sud de la Syrie. Si une telle riposte pourrait mettre fin à la séquence de confrontation ouverte entre Tel-Aviv et Téhéran depuis le 1er avril, le scénario d’une nouvelle escalade n’est pas à exclure.

John Allen Gay livre 10 clefs pour déterminer la forme qu’elle pourrait prendre.

L’heure de la grande explication n’est pas encore venue, du moins du point de vue de la République islamique — mais le risque d’une escalade incontrôlée n’est pas écarté. Dans l’engrenage d’une guerre totale, avec ses 150 000 roquettes et missiles pointés sur Israël, le Hezbollah reste l’arme de dissuasion la plus massive dont dispose Téhéran. 

Une étude de fond signée Christophe Ayad, auteur de Géopolitique du Hezbollah (PUF).

Pour la première fois dans l’histoire, la République islamique a attaqué Israël depuis son territoire. «  Une nouvelle équation a été établie avec cette opération  : si le régime sioniste attaque, il sera contre-attaqué depuis l’Iran.  » La guerre de l’ombre est-elle en train de changer de nature  ? Nous traduisons pour la première fois en français la position du militaire du plus haut rang de l’armée iranienne, Mohammed Hossein Baqeri.

Économie contre diplomatie.

L’Iran s’est construit dans les sanctions. Si ses dirigeants se félicitent aujourd’hui d’avoir créé une économie de résilience sui generis — de l’industrie automobile aux armements — ce modèle occulte un problème de fond  : les Européens ne veulent plus investir. Or sans cet outil clef pour la négociation, les possibilités d’un accord paraissent de plus en plus fragiles.

En Iran, quelque chose de profond est en train de bouger. Alors que le Guide Suprême avait un plan pour contrer Washington avec la Russie et la Chine, Téhéran pourrait basculer. Nous traduisons pour la première fois en français un texte pivot d’Hassan Abbasi  : idéologue proche du régime, au cœur de la structure opaque d’une théocratie inquiète, il articule, sur des ressorts purement complotistes, le schéma d’une géopolitique de l’affrontement mondial.

Les sanctions économiques fonctionnent-elles vraiment  ?

Depuis 1979, l’économie de la République islamique d’Iran s’est développée avec elles. Si elles n’ont pas réussi à transformer le régime, elles ont empêché la formation d’une classe moyenne, limité la croissance et renforcé les élites politiques qui, dans un État autoritaire, sont les plus à même de les contourner. Une étude en 10 points signée Djavad Salehi-Isfani.

Des élections ont lieu en Iran à la fin de la semaine. Au sommet d’un régime profondément transformé, un Guide suprême est sur le point de tirer sa révérence. À quelques mois d’un potentiel retour de Trump, une grande bascule régionale est-elle en train de s’enclencher depuis Téhéran  ? Entre sanctions, escalade en mer Rouge et programme nucléaire, nous faisons le point avec Ali Vaez.

Demain, Emmanuel Macron sera en Inde pour une visite de deux jours. C’est le moment d’examiner la stratégie économique du pays le plus peuplé du monde. Depuis son élection, en 2014, Narendra Modi entend profiter de la défiance suscitée par la Chine de Xi Jinping pour mieux promouvoir l’attractivité indienne. Dans un monde déjà travaillé par de fortes tensions, cette ligne pourrait ouvrir un nouveau front dans la guerre des capitalismes politiques.