Le marché unique n’a été qu’un instrument de la construction européenne, dont la finalité était politique. Il est aujourd’hui nécessaire de retrouver « le sens de l’Union ».
En s’enfermant dans un repli nationaliste qui donne tous les torts à l’Union, la gauche se trompe de combat : ni la technocratie bruxelloise, ni l’hégémonie qu’on prête à l’Allemagne sur le continent ne sont responsables du primat de la doctrine néolibérale. Celle-ci trouve ses origines ailleurs : dans un système de gouvernance intergouvernemental.
Ils sont citoyens européens, ils sont 17 millions et pourtant, ils ne sont pas représentés politiquement. Alberto Alemanno nous parle des citoyens « mobiles » de l’Union. Un plaidoyer en faveur d’une européanisation du débat et de la représentativité politique au lendemain des élections.
À quelques jours du scrutin de dimanche, l’idée européenne est figée. Les think tanks et autres cercles de réflexion qui étaient autrefois des laboratoires d’idées sont enfermés dans une méthode qui ne correspond plus à la réalité. Pour donner une nouvelle dynamique à l’Europe, il faut changer de méthode – radicalement.
On sait parler des échecs de l’Europe mieux que de ses réussites. C’est vrai notamment en matière de droits des femmes, et ce bien que l’Union, depuis ses débuts, ait été pionnière en la matière. Le travail de trois chercheuses, qui nous livrent ici la conclusion d’un ouvrage collectif « exploratoire » sur la question, permet de remettre de l’ordre et d’ouvrir des pistes de réflexion sur la place des femmes dans l’histoire de la construction européenne.
Construire un rapport de force transnational, entre désobéissance impuissante et diplomatie stérile.
Une lutte planétaire pour la reconnaissance a commencé – pour en sortir, nous devrons probablement sacrifier l’ancienne conception de l’État-nation au nom d’une tolérance plus radicale.
Célébrer la Fête du Travail a-t-il encore un sens ? À l’heure des « bullshit jobs », du « brown-out » et du chômage, le travail crée-t-il toujours de la valeur ? Norbert Trenkle dresse le constat inquiétant d’un travail dévalorisé, en concurrence avec le capital fictif : c’est l’ère du du « capitalisme inversé. » Dans ce contexte, l’identification au travail devient le point de référence d’une critique régressive et nationaliste du néolibéralisme et de la financiarisation du capitalisme.
L’arithmétique électorale met au jour le dilemme en apparence paradoxal auquel seront confrontés tous les partis allemands dans les années à venir : soit accepter le principe d’une longue période de « Très Grandes Coalitions », soit payer le prix du chaos institutionnel.
Le capitalisme n’est pas condamné à une instabilité permanente : en neutralisant les effets pervers de la finance, il est possible de stimuler une croissance soutenable.