La démocratie est malade. Prenant ce constat au sérieux, Luigi di Gregorio part des symptômes de ce mal pour en traquer les causes. À l’ère du sensationnalisme et de l’émotion-reine, les démocraties sont suspendues au temps court, et les leaders sont devenus des suiveurs.
Vidé de sa substance politique par la logique des très grandes coalitions, le centrisme ne se comprend désormais plus que comme pure gouvernance. Pour lutter contre cette toute puissance, il faut trouver un nouveau modèle pour permettre aux citoyens d’accéder aux politiques publiques.
« Les deux composantes de notre monde social-politique s’éloignent l’une de l’autre, en même temps qu’elles s’éloignent l’une et l’autre de la démocratie représentative. La question pratique est de savoir si se feront jour des forces politiques […] capables de « moyenner » entre les deux parties, ou les deux partis, et, ce faisant, de ramener l’un et l’autre vers la démocratie représentative. » Par Pierre Manent
Avant d’être un enjeu politique, l’écologie s’est d’abord construite comme un programme éthique, notamment parmi les idéologues européens de droite à partir du XIXe siècle. En passant en revue l’histoire des idées, l’architecture, le design et les expériences politiques qui ont mis au centre de leur programme l’écologie, Carlo de Nuzzo et Clémence Pèlegrin retracent l’histoire du concept d’écofascisme dans la pensée européenne.
Dans ce discours prononcé le 9 mai 2019, Timothy Snyder relisait 70 ans d’histoire européenne à l’aune d’une question essentielle : « qu’y a-t-il après l’empire ? » et mettait les Européens face à un dilemme crucial pour envisager leur avenir : choisiront-ils de s’appuyer sur leurs mythes ou d’affronter leur histoire ?
« La conquête du pouvoir semble résumer une action politique en butte à l’immédiateté, qui n’est plus capable d’échapper aux visions de (très) court terme. L’affolement les entretient et rend presque impossible une intentionnalité politique de long terme. »
Le marché unique n’a été qu’un instrument de la construction européenne, dont la finalité était politique. Il est aujourd’hui nécessaire de retrouver « le sens de l’Union ».
En s’enfermant dans un repli nationaliste qui donne tous les torts à l’Union, la gauche se trompe de combat : ni la technocratie bruxelloise, ni l’hégémonie qu’on prête à l’Allemagne sur le continent ne sont responsables du primat de la doctrine néolibérale. Celle-ci trouve ses origines ailleurs : dans un système de gouvernance intergouvernemental.
Ils sont citoyens européens, ils sont 17 millions et pourtant, ils ne sont pas représentés politiquement. Alberto Alemanno nous parle des citoyens « mobiles » de l’Union. Un plaidoyer en faveur d’une européanisation du débat et de la représentativité politique au lendemain des élections.
À quelques jours du scrutin de dimanche, l’idée européenne est figée. Les think tanks et autres cercles de réflexion qui étaient autrefois des laboratoires d’idées sont enfermés dans une méthode qui ne correspond plus à la réalité. Pour donner une nouvelle dynamique à l’Europe, il faut changer de méthode – radicalement.