Suspendus en Europe aux résultats des élections américaines, il faut cesser, enfin, de voir la souveraineté comme une statue de cire intouchable : l’histoire et la philosophie nous apprennent qu’une souveraineté partagée est possible.
Après une éclipse de plusieurs décennies, les asymétries structurantes font leur grand retour. Dans cette situation, les économistes doivent apprendre le langage de la géopolitique. Selon Jean-Pisani Ferry, il est d’autant plus nécessaire de développer une Union géopolitique dans un système de gouvernance mondial devenu caduc.
Il faut donc que l’écologie européenne fasse son tournant réaliste. Cela ne signifie pas qu’elle doive entrer dans un débat agressif et martial avec d’autres acteurs géopolitiques, mais qu’elle doit abandonner l’habitude néfaste qui consiste à s’exprimer en termes consensuels et pacificateurs, pour accepter de jouer sur une scène politique complexe.
La gauche a besoin de redécouvrir les relations internationales. L’écologie française a besoin d’inventer sa politique étrangère. Ce travail requiert un réexamen de la place de la France en Europe et dans le monde, autant que des menaces qui pèsent sur elle. Cette réflexion doit permettre de faire le deuil de certaines conceptions dépassées afin de construire une politique étrangère au service d’un projet écologiste, social et européen. L’enjeu est d’articuler la recherche d’un nouveau modèle de prospérité avec la définition des moyens de le protéger et de le promouvoir.
Que fait le Covid-19 à nos économies, à l’échelle mondiale ? Une grande analyse signée Olivier Blanchard.
Depuis la fin de la Guerre froide, le capitalisme n’a plus de rival. Néanmoins, il s’est scindé en deux espèces : un capitalisme méritocratique libéral, mené par les États-Unis, et un capitalisme politique, mené par la Chine. Plus que deux États, ce sont deux modèles qui s’affrontent aujourd’hui dans une guerre d’attractivité.
« No representation without taxation ».
Le débat sur les coronabonds n’est pas pertinent. Selon Nicolas Leron, la démocratie européenne n’existe pas. Une vraie démocratie ne pourra émerger qu’avec la mise en place d’un impôt européen.
L’économiste Gilles Saint-Paul réaffirme avec vigueur la position libérale, contre les pressions de ce qu’il appelle le « complexe administrativo-médiatico-universitaire ».
Contre la neutralité naïve de certains économistes, la sociologue Ève Chiapello propose un enseignement plus transversal de la discipline.
Dans cette généalogie des utopies et des controverses sur l’abolition de la guerre, Herfried Münkler montre que ce rêve, sous les diverses formes qu’il prend depuis l’Antiquité, est aussi ancien et constant que la guerre elle-même.