Comptes-rendus


Le soir du 6 mai 1976, un tremblement de terre de magnitude 6,4 sur l’échelle de Richter bouleverse la région du Frioul, dans le nord-est de l’Italie. On recense alors près de mille disparus, des dizaines de milliers de personnes se retrouvent sans abri. C’est la mémoire de cet événement ayant marqué profondément le paysage et ses habitants qu’Esther Kinsky a choisi d’explorer en détail dans le roman Rombo.

Pour évoquer littérairement la pandémie, on peut bien entendu faire le choix de se concentrer sur la manière dont la crise sanitaire a impacté l’existence et la psychologie des individus – c’est ce qu’ont voulu faire, avec plus ou moins de bonheur, les innombrables journaux de confinement. On peut aussi essayer de capter des faits sociaux, des faits de discours, de rendre compte de la manière dont la crise hystérise le monde. C’est, indirectement, ce à quoi s’attache, avec une grande réussite, ce nouveau petit livre.

Dans Die Diplomatin, Lucy Fricke raconte l’histoire d’une diplomate allemande que rien ne perturbe jusqu’à ce qu’elle devienne témoin de la persécution des journalistes et artistes à Istanbul. Un roman politique d’une grande actualité, phénomène éditorial en Allemagne, illustrant les limites de la diplomatie et la fragilité des relations internationales.

Nicolas Mathieu avait laissé les héros adolescents de Leurs enfants après eux (Prix Goncourt 2018) au soir la victoire de la France à la Coupe du Monde 1998, un soir de liesse où tout était possible. Dans son nouveau roman, Connemara, on se réveille vingt ans plus tard – un peu en gueule de bois.

L’affaire du «  cannibale de Rotenburg  », qui défraya la chronique il y a une vingtaine d’années, resurgit aujourd’hui dans le nouveau roman de Senthuran Varatharajah. Rot (Hunger) raconte une «  histoire d’amour  » sans commune mesure et pousse à l’extrême une réflexion sur le désir comme «  faim  » de l’autre, sur la langue du désir comme «  langue cannibale  ».