Perspectives sur l’actualité


«  Nous pensions que 2019 était la pire année  ; elle pourrait bien s’avérer être la meilleure des dix prochaines années.  » Depuis un mois, les habitants de Shanghai font face à un confinement drastique, des rationnements, une politique de tests draconienne.
Sur les réseaux et les forums, l’entraide essaye à grand peine d’étouffer les cris d’angoisse.

Dans le temps long, il faudra patiemment défaire le contre-récit russe. Mais dans l’immédiat, la question reste ouverte  : le régime poutinien a-t-il un projet génocidaire en Ukraine  ? Il n’est pas possible de le nier purement et simplement. Selon Jean-Yves Pranchère et Anna Zielinska, nous ne devrions pas écarter les outils juridiques qui permettent de s’opposer au génocide qui pourrait se produire devant nos yeux. 

La diplomatie européenne n’est que très peu perçue comme légitime par les acteurs internationaux et la guerre en Ukraine mettent encore une fois à l’épreuve l’Union. En dressant le bilan de la vision et du fonctionnement diplomatique européen, Laurence Badel développe le concept de «  diplomatie tranquille  ».

Pour l’historien Georges-Henri Soutou, la séquence ouverte par l’invasion de l’Ukraine par la Russie ne nous entraîne pas dans une nouvelle guerre froide. En revanche, elle entérine le retour d’une géopolitique brutale entre l’Est et l’Ouest, dans laquelle l’Europe devra à tout prix maintenir son autonomie d’observation et d’interprétation.

L’invasion de l’Ukraine a changé le rôle des sanctions  : d’instrument dissuasif, elles sont devenues monnaie d’échange. Mais si la Russie, touchée dans tous les secteurs de son économie, parvenait malgré tout à se stabiliser dans un régime sous-optimal, il pourrait devenir difficile de sortir d’une situation de blocage. Les sanctions ouvrent un pouvoir de négociation immense – le plus difficile reste de savoir l’utiliser.