Le président Abdelmadjid Tebboune, qui vise sa réélection, a été élu en 2019 à l’issue de manifestations massives du Hirak, qui avaient fait tomber l’historique président Bouteflika. L’élection avait été largement boycottée, avec une participation de seulement 39,9 %. Les manifestants voyaient dans la figure de Tebboune, élu dès le 1er tour, la volonté de préserver l’establishment et de n’engager que de rares réformes.

  • Les manifestations ne se sont pas arrêtées sous le mandat d’Abdelmadjid Tebboune.
  • Au cours de cette campagne, le président a promis de nombreuses mesures sociales, notamment la construction de 2 millions de logements.

Face à lui, le socialiste Youcef Aouchiche fait essentiellement campagne sur l’État de droit, la réforme des institutions et l’indépendance de la justice. De son côté, l’islamiste Abdellah Hassan Cherif propose des réformes sociales, essentiellement dans le domaine de l’éducation et de la jeunesse. Il n’y a aucun sondage récent permettant de les départager.

Le scrutin devrait sans surprise reconduire Tebboune pour un nouveau mandat. En mars, le président a annoncé que l’élection se tiendrait début septembre plutôt qu’au cours du mois de décembre, verrouillant de facto la course. Pour la première fois en Algérie, la campagne s’est ainsi tenue pendant l’été — marqué par des températures record, s’approchant de 50°C dans certaines villes1.

Afin de limiter l’émergence de récits qui iraient contre la ligne officielle du régime, les autorités algériennes n’ont pas délivré d’accréditations à la presse étrangère pour suivre l’élection — une première depuis la présidentielle de 19952.

Sources
  1. « Canicule : des températures record de plus de 49 degrés », Radio algérienne, 15 juillet 2042.
  2. Farid Alilat, « En Algérie, un jour de vote sans enjeu après une campagne présidentielle verrouillée », Jeune Afrique, 7 septembre 2024.