Les derniers sondages placent l’AfD en premier position (29 %), devant le SPD, puis la CDU et BSW au coude-à-coude. Si les enquêtes d’opinion se confirment le jour du scrutin, et si les Verts arrivent à être au-dessus du seuil de 5 %, l’actuelle coalition dite « kényane » (CDU-SPD-Verts) pourrait avoir une majorité très serré de 45 sièges. 

  • Cependant, même dans ce scénario, la CDU pourrait exprimer ses réticences à retrouver une coalition gouvernementale avec les Verts. 
  • Si la coalition actuelle ne parvient pas à obtenir une majorité, le BSW de Sahra Wagenknecht jouera un rôle clé dans la constitution d’une coalition et dans la mise à l’écart de l’AfD. 

Les élections en Brandebourg suivent celles en Saxe et en Thuringe du 1er septembre où, dans le dernier cas, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, un parti d’extrême droite (l’AfD) était arrivé en tête dans un land en Allemagne.

L’attentat de Solingen le 23 août dernier, revendiqué par l’État islamique, a placé le discours anti-immigration au premier plan de la politique allemande, ce qui a bénéficié à l’AfD mais également au parti de gauche radicale anti-immigration BSW.

  • Le gouvernement Scholz a drastiquement durci sa politique, s’attirant les condamnations de son homologue polonais Donald Tusk mais les éloges d’Orbán et Meloni.
  • Avec la réintroduction par l’Allemagne de contrôles temporaires à ses frontières à compter du 16 septembre, 43,59 % des frontières de l’espace Schengen sont désormais soumises à des contrôles.
  • Scholz a également entamé une tournée diplomatique au Kenya, au Kazakhstan et en Ouzbékistan afin de garantir l’accueil dans le pays d’origine des demandeurs d’asile refusés en Allemagne.

L’élection régionale dans le Brandebourg est considérée comme un test pour la coalition gouvernementale au pouvoir en amont des élections fédérales de septembre 2025. À l’échelle nationale, la CDU/CSU demeure en tête des intentions de vote (31 %) suivie par l’AfD (17,5 %).

  • Le Brandebourg est le seul Land d’Allemagne de l’Est gouverné sans interruption par les sociaux-démocrates depuis la réunification du pays en 1990. La perte du Land serait un revers considérable pour Olaf Scholz et pourrait même remettre en question son leadership au sein du parti. 

Scholz est l’un des dirigeants européens les plus impopulaires. Selon un sondage Infratest Dimap réalisé en septembre 2024, la côte de popularité du chancelier allemand s’établit à 18 % — contre 36 % pour Emmanuel Macron ou 31 % pour Pedro Sanchez1.

  • Moins d’un tiers des Allemands considèrent aujourd’hui que Scholz fait du « bon travail », et ce dernier est aujourd’hui moins populaire que le président de la CDU Friedrich Merz.


Le taux d’approbation d’Olaf Scholz a atteint un niveau historiquement bas, ce dernier étant devenu le chancelier allemand le plus impopulaire depuis la réunification du pays en 19902.

Sources
  1. Tamsin Paternoster et Boyd Wagner, « Not-so-well-liked : Who are Europe’s most unpopular leaders ? », Euronews, 17 septembre 2024.
  2. Guy Chazan, « The woes of Olaf Scholz », Financial Times, 13 septembre 2024.