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La terre a tremblé au Maroc
Le 8 septembre 2023, un séisme de magnitude 6,8 a touché le Maroc, prenant pour origine la chaîne de montagnes du Haut Atlas, entraînant des dégâts considérables dans les zones rurales et urbaines voisines, dont la ville de Marrakech. D’après l’UNICEF, le nombre de personnes vivant dans la zone touchée le plus fortement par le séisme s’élève à 2 millions.
Le séisme qui a frappé le Maroc a été accompagné d’un phénomène de politisation des aides internationales particulièrement marqué. Il est un miroir non seulement de l’état des relations diplomatiques marocaines, mais aussi d’une stratégie de reconstruction fondée sur des ressources nationales.
G20 en Inde, un succès pour Modi ?
Du 8 au 10 septembre, le G20 s’est tenu en Inde. L’Union africaine y a fait officiellement son entrée, une victoire diplomatique pour Modi qui le place en bonne position dans sa relation avec les Suds — notamment par rapport la Chine, l’un de ses principaux rivaux sur ce terrain diplomatique. Autre acte significatif, il a de facto imposé l’autre nom de l’Inde, Bharat, en l’affichant en bonne place pendant les sessions plénières du Sommet. Cette décision est à comprendre dans le contexte du rôle de leadership que veut prendre l’Inde avec les Suds mais aussi pour des raisons de politiques intérieures.
Les pays du G20 se sont accordés sur une déclaration commune sur la guerre en Ukraine, intégrée à leur déclaration finale. Modi est ainsi parvenu à obtenir une compromis de la part des soutiens de l’Ukraine qui souhaitaient une condamnation directe et explicite de la Russie comme pays agresseur — une déclaration critiquée par Kiev.
Joe Biden a par ailleurs affiché sa proximité avec le premier ministre indien, dont les dirigeants occidentaux cherchent à cultiver la proximité.
Les néo-nationalistes en voyage
En septembre, les néo-nationalistes européens avaient la bougeotte.
Tous les deux ans, Viktor Orbán organise un sommet de la démographie à Budapest. Cet événement a souvent été l’occasion pour lui d’inviter des dirigeants politiques étrangers dont les positions pouvaient se retrouver dans son nationalisme conservateur. Malgré son relatif isolement en Europe depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, il a néanmoins réussi à attirer Giorgia Meloni — elle-même fragilisée au sein de sa coalition, un peu moins d’un an après son arrivée au pouvoir. Alors que l’arrivée de milliers de migrants à Lampedusa poussait son partenaire, Matteo Salvini, a prendre des postures toujours plus agressives, elle jouait de la même angoisse démographique à Budapest, rendant hommage au « modèle hongrois » de politique familiale, seule manière selon elle de conjurer l’inéluctable déclin européen.
Quant à Marine le Pen, elle se rendait à Pontida le 17 septembre au rassemblement annuel qu’y organise la Lega, son principal allié à l’échelle européenne. Alors que Matteo Salvini cherche à profiter de la séquence actuelle pour reprendre la main sur ses partenaires de Fratelli d’Italia, la principale figure du Rassemblement national continue de marquer sa distance avec Giorgia Meloni. À quelques mois des élections européennes, les néo-nationalistes demeurent divisés.
11 septembre : cinquante ans après
Le 11 septembre 1973, Salvador Allende est renversé par l’armée, choisissant de se suicider dans le palais présidentiel. Ce coup, l’un des plus sanglants de l’Opération Condor, continue de peser comme une ombre sur le Chili contemporain. Nous vous proposions une liste de lectures en cinq langues pour revenir sur ce moment clef dans l’histoire des Amériques.
Douze jours séparent le coup d’État d’Augusto Pinochet de la mort du prix Nobel de littérature Pablo Neruda. Le 23 septembre 1973, tout est prêt pour la fuite de l’immense écrivain chilien et opposant communiste à la junte. Le poète peut encore voyager mais il meurt à l’hôpital, mystérieusement. Que s’est-il passé ? C’est le sujet d’une passionnante enquête de Laurie Fachaux-Cygan.
Son dernier discours ?
Le 13 septembre, pour la dernière fois de son mandat, la présidente de la Commission européenne s’est livrée à l’exercice le plus visible et le plus codifié de la politique européenne : le discours sur l’état de l’Union. Après plus d’une heure d’un rapport d’activité de ses 1 200 jours à la tête de la Commission qui faisait la part belle au fantasme de l’improvisation heureuse, une question restait en suspens : quel sera le cap du nouveau cycle politique qui s’ouvrira au printemps 2024 ?
Femmes, vie, liberté, un an après
Il y a un an, en Iran, Mahsa Jina Amini était assassinée par la police des mœurs, suscitant un mouvement de révolte dans tout le pays. En hommage à la résistance des Iraniennes, nous publiions la préface inédite que l’écrivaine Sorour Kasmaï a signé pour le recueil de nouvelles « Femme, rêve, liberté. 12 histoires inédites » (Actes Sud).
Zelensky s’est exprimé à l’ONU
Le 19 septembre, Volodymyr Zelensky s’est exprimé devant l’Assemblée générale des Nations Unies. Il ne s’est pas concentré sur la dimension militaire de la guerre que mène la Russie de Poutine sur le sol ukrainien depuis un an et demi. L’originalité et la force de sa prise de parole tiennent dans ce qu’elle entend porter dans l’enceinte multilatérale la question de l’arsenalisation de toutes les interdépendances à l’âge de la guerre étendue. Quitte à heurter certains de ses alliés, dont la Pologne, le Président ukrainien a rappelé une vérité profonde : Vladimir Poutine a décidé de transformer le monde en champ de bataille.
Après des mois de tensions, le 19 septembre 2023, l’Azerbaïdjan attaque le Haut-Karabagh prétextant une opération « antiterroriste » entamant un nouveau conflit dans un territoire disputé depuis la dissolution de l’Union soviétique. Huit jours plus tard, la République autoproclamée du Haut-Karabagh a annoncé a propre dissolution. Depuis le cessez-le-feu qui a suivi l’offensive de l’Azerbaïdjan, un exode massif des populations arméniennes est en cours dans la région. Comme nous l’expliquait Marie Dumoulin, ce nouvel épisode ne met en rien fin aux tensions. La guerre ne cesse de s’étendre dans le voisinage de l’Union
Mort de Giorgio Napolitano
Le 22 septembre, Giorgio Napolitano s’est éteint à Rome. Dans un texte dense et fouillé, Marc Lazar revenait pour nous sur l’une des incarnations du long XXe siècle.
Fils du fascisme, communiste européen, figure emblématique du « migliorismo », homme clef des institutions républicaines et promoteur d’une interprétation exceptionnelle du rôle du président de la République… avec la mort à Rome de Giorgio Napolitano, né en 1925 à Naples, la république italienne dit définitivement adieu à son passé.
Le 22 septembre aussi, le pape commençait une visite de deux jours à Marseille. Alors que la crise migratoire est toujours plus tragique en Méditerranée, François voulait faire entendre sa voix et appeler les Européens à un sursaut. De fait, la Méditerranée, traditionnel « carrefour des civilisations » est devenue, dans la vision du pape, un « cimetière marin », symbole macabre de l’indifférence des États envers l’humanité commune.
Macron en Corse
« Ayons l’audace de bâtir une autonomie à la Corse dans la République ». C’est ce qu’a déclaré Président de la République Emmanuel Macron devant l’assemblée de l’île, le 28 septembre, se déclarant favorable à la capacité de la Corse de légiférer « sur des matières ou des compétences transférées » et à « l’entrée de la Corse dans la Constitution ». Au moment où l’autonomie de l’île paraît plus proche que jamais, c’est le moment de s’interroger sur la place complexe qu’elle occupe dans l’histoire de France.