Plusieurs décisions adoptées lors du sommet sont des avancées, voire des tournants diplomatiques majeurs.

  • L’Union africaine a fait officiellement son entrée au G20, une victoire diplomatique pour Modi qui le place en bonne position dans sa relation avec les Suds — notamment par rapport la Chine, l’un de ses principaux rivaux sur le terrain sur ce terrain diplomatique. Autre acte significatif, il a de facto imposé l’autre nom de l’Inde, Bharat, en l’affichant en bonne place pendant les sessions plénières du Sommet. Cette décision est à comprendre dans le contexte du rôle de leadership que veut prendre l’Inde avec les Suds mais aussi pour des raisons de politiques intérieures.
  • Les pays du G20 se sont accordés sur une déclaration commune sur la guerre en Ukraine, intégrée à leur déclaration finale. Modi est ainsi parvenu à obtenir une compromis de la part des soutiens de l’Ukraine qui souhaitaient une condamnation directe et explicite de la Russie comme pays agresseur — une déclaration critiquée par Kiev.
  • La déclaration du G20 réaffirme également la nécessité d’accélérer la résolution des crises de la situation d’endettement des pays engagés dans le Cadre commun du G20 pour le traitement de la dette : l’Ethiopie, le Ghana et la Zambie.
  • L’adhésion de l’Union africaine est également une bonne nouvelle pour les pays d’Afrique qui font face à un problème d’endettement, qui sont désormais collectivement représentés au même titre que les pays du G20 majoritairement créanciers qui ont jusque-là conçu les initiatives concernant la dette des pays du Sud, comme le Cadre commun lancé en 2020 — dont l’efficacité et la rapidité a pu être remise en question dans les récent cas où il s’est appliqué, par exemple en Zambie
  • La déclaration finale comprend par ailleurs un point sur le Cadre commun du G20 pour les systèmes d’infrastructures publiques digitales, défendant également le principe d’un coordination mondiale pour l’encadrement de l’intelligence artificielle.
  • Les déclarations sur le climat ne constituent pas de tournant majeur comparé aux résultats du sommet de Bali en 2022, mis à part un accent mis sur la nécessité d’accélérer le développement des énergies renouvelables. L’Inde a cependant annoncé le lancement de l’Alliance globale pour les biocarburants, qui comprend déjà 19 pays. 

En marge du sommet, la signature d’un protocole d’accord entre l’Inde, les États-Unis, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Italie, l’Allemagne, la France et l’Union européenne pour un nouveau corridor commercial (le Corridor économique Inde-Moyen-Orient-Europe, ou IMEC) est une autre victoire pour l’Inde et les États-Unis.

  • Il sera composé d’un corridor oriental entre l’Inde et la péninsule arabique, et d’un corridor au nord reliant la péninsule arabique à l’Europe.
  • Le projet, mené par les États-Unis, comprend notamment d’importants investissements dans le domaine des infrastructures de transports. C’est une réponse directe à l’initiative des Nouvelles routes de la soie qui a guidé les investissements massifs de la Chine à l’étranger ces dix dernières années et connaît un ralentissement net depuis 2020.