La Zambie a fait défaut sur sa dette en 2020 ; en août 2022, le FMI avait approuvé un plan de sauvetage de 1,3 milliards de dollars, dont 185 millions immédiatement disponibles. 

  • Les fonds avaient néanmoins été bloqués, le FMI devant obtenir l’aval des créanciers officiels de la Zambie. Fin 2022, la Chine détenait 6,6 milliards de la dette zambienne sur un total de 18,6 milliards de dollars.
  • En raison des retards, le pays avait dû faire face à la dévaluation de sa monnaie (le kwacha) et à une inflation galopante.  Depuis l’approbation des plans du FMI et avant l’accord de ce mercredi, le kwacha avait perdu plus de 45 % de sa valeur par rapport à l’euro. 

Les bailleurs de fonds bilatéraux ont ainsi autorisé le délai de paiement de 6,3 milliards de dollars – ces derniers seront étalés sur 20 ans, et la Zambie disposera d’une période de trois ans avant que les paiements démarrent.

  • Dans le cadre du Cadre Commun des pays du G20 créé en 2020 – lequel donnait une feuille de route pour négocier la dette des pays en développement au cas par cas – les créditeurs du secteur privé devront également autoriser le délai d’autres dettes, à hauteur de 6,8 milliards de dollars. 
  • Le Cadre Commun avait été conçu pour relayer le club de Paris, groupe de bailleurs de fonds constitué essentiellement de pays occidentaux, afin d’inclure la Chine dans les négociations de dette.
  • La dette détenue par la Chine dans les pays en développement est ainsi passée de 13,8 milliards en 2010 à 104 milliards en 2021. 

L’accord conclu avec la Zambie laisse aussi présager des prochaines discussions avec d’autres pays sur la restructuration de leur dette. 

  • Dans des remarques délivrées jeudi 7 avril, la directrice du FMI Kristalina Georgieva soulignait qu’environ 15 % des pays en développement étaient en situation de surendettement ; un quart des économies émergentes font également face à des écarts de taux d’emprunt similaires à ceux d’un défaut de paiement.
  • Parmi les pays en défaut de paiement et négociant en ce moment la restructuration de leur dette, le Ghana a lui aussi obtenu du FMI un plan d’aide en mai dernier, de 3 milliards de dollars, dont 600 millions immédiatement accessibles. L’accord des bailleurs externes au prêteur multilatéral est néanmoins encore requis pour l’implémentation complète du plan.