La doctrine de Xi pour gagner les guerres futures

Doctrines de la Chine de Xi | Épisode 40

Le plan de la Chine dans la guerre technologique ne date pas d'hier. Dans ce discours de 2016, Xi Jinping exposait pour la première fois la nécessité d'intégrer Internet au cœur du modèle économique et sécuritaire de Pékin — et « d'attaquer les cols stratégiques » de l'innovation. La guerre étendue est déjà là. Un texte fondateur, pour la première fois traduit et commenté, à étudier de près.

Auteur
Alexandre Antonio
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Yang Yongliang, 'Heavenly City' (天空之城) © Yang Yongliang Studio

C’est le 19 avril 2016, lors de la Conférence nationale sur la cybersécurité et l’informatisation, que Xi Jinping dévoile sa feuille de route sur la stratégie technologique de la Chine. Devant un parterre de hauts fonctionnaires et chefs d’entreprise chinois, le dirigeant chinois exprime — pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en 2013 — l’emphase que Pékin compte mettre sur les enjeux de la cybersécurité et de l’informatisation. Ces domaines sont désormais incontournables dans la pensée de Xi Jinping ; le président chinois explicite lors de cette conférence fondatrice son ambition de faire de l’espace numérique une pierre angulaire de la sécurité nationale, et ce afin de préserver l’unité et « l’harmonie sociale » du pays. Cela se manifeste par l’utilisation croissante des technologies de surveillance dans la province du Xinjiang, mais aussi dans le cas d’une potentielle invasion de Taïwan, où la « guerre de l’information » est placée dans les rangs de l’APL au même niveau d’importance que la « guerre militaire ». 

Mais Xi exprime surtout une ambition globale pour la Chine, qui s’efforce d’étendre son influence dans des domaines jusque-là relativement préservés de la concurrence internationale, dans le but de réduire sa dépendance vis-à-vis d’autres nations. C’est de cette arsenalisation des interdépendances — recherchée de la même manière par Washington dans une optique de « découplage » avec Pékin — dont il est question dans ce discours. Le concept de « double circulation » (国内国际双循环) présenté par Xi constitue une manifestation de la priorisation de la consommation intérieure et de l’autosuffisance technologique, cette dernière étant considérée par le Parti comme un élément incontournable de l’évolution du secteur scientifique et technologique de la Chine.

Alors que la Chine cherche à promouvoir une économie et une gouvernance numérique mondiale axées sur les données en investissant dans l’intelligence artificielle et le big data, il est essentiel de comprendre comment cette stratégie s’insère dans sa doctrine mondiale, dont l’objectif final est pour Pékin de réécrire les processus institutionnels et d’accroître sa propre influence.

Aujourd’hui, nous avons organisé un colloque sur la cybersécurité et l’informatisation. J’ai toujours voulu organiser cette conférence. Depuis le 18ème Congrès du Parti, Internet s’est développé rapidement dans notre pays, les travaux sur la cybersécurité et l’informatisation avancent régulièrement, nous enregistrons des progrès et des réalisations évidents ; mais en même temps, il existe un certain nombre de lacunes et de problèmes. Nous avons convoqué cette conférence parce que nous voulons entendre ouvertement les opinions et les suggestions de chacun, explorer ensemble certaines voies et certains moyens, afin de nous assurer que nous pouvons faire encore mieux notre travail.

Tout à l’heure, les camarades ont très bien parlé ; ils ont analysé les nouvelles circonstances et les nouvelles tendances du développement d’Internet à l’heure actuelle, ils ont présenté les nouvelles technologies et les nouvelles tendances du développement de l’informatisation, et ils ont avancé de très bonnes opinions et suggestions. Je me sens très éclairé après les avoir écoutés. Leurs remarques reflètent une attitude pragmatique, un esprit d’innovation et un sens aigu des responsabilités. Elles reflètent également des niveaux théoriques et pratiques relativement élevés dans le domaine d’Internet et nous aident grandement à améliorer notre travail. Les services concernés doivent étudier sérieusement les opinions et les suggestions de chacun et absorber autant que possible ce qu’ils peuvent absorber. Ensuite, je voudrais discuter de quelques opinions et les échanger avec tout le monde.

En ce qui concerne les premiers points, je parlerai de la promotion du développement de la cybersécurité, de l’entreprise d’informatisation de notre pays et de l’enrichissement de la population par Internet.

Après avoir écouté les remarques de chacun, j’ai le sentiment général qu’en ce qui concerne Internet, bien que notre pays soit arrivé tardivement et ne soit mondialement relié à Internet que depuis 20 ans, nous gérons néanmoins correctement les relations entre la sécurité et le développement, l’ouverture et l’autonomie, la gestion et le service, et nous avons obtenu des résultats en matière de développement d’Internet qui ont attiré l’attention de tout le monde. Aujourd’hui, Internet devient de plus en plus un nouvel espace d’étude, de travail et de vie, et une nouvelle plateforme d’accès aux services publics. Notre pays compte 700 millions d’internautes, ce qui est un chiffre et une réussite extraordinaires.

Si l’on considère l’histoire du développement social, l’humanité a connu la révolution agricole et la révolution industrielle, et elle vit actuellement la révolution de l’information. La révolution agricole a renforcé la capacité de subsistance de l’humanité, lui a permis de passer de la chasse et de la cueillette à la culture et à l’élevage, et de passer d’une ère non civilisée à une société civilisée. La révolution industrielle a accru la force physique de l’humanité, remplacé la force humaine par des machines, et la construction d’usines à grande échelle a remplacé la production manuelle dans des ateliers individuels. Aujourd’hui, la révolution de l’information renforce la capacité de réflexion de l’humanité, entraîne un nouveau bond qualitatif de la productivité et exerce une profonde influence sur la politique internationale, l’économie, la culture, la société, l’écologie et les affaires militaires.

Au cours de la période actuelle et de la période suivante, l’objectif du développement de notre pays est de réaliser l’objectif de la lutte des « deux centenaires ». J’ai dit que la construction d’un pays socialiste moderne, riche, fort, démocratique, civilisé et harmonieux et le grand rajeunissement du rêve chinois sont les plus grands rêves du peuple chinois depuis la guerre de l’opium et constituent les intérêts les plus élevés et les plus fondamentaux de la nation chinoise. Aujourd’hui, nos 1,3 milliard d’habitants luttent tous, en fin de compte, pour réaliser ce magnifique objectif.

La réalisation de l’objectif des « deux centenaires » correspond au deuxième siècle d’existence du Parti communiste chinois, qui a été créé en 1921. La période du 14e plan quinquennal (2021-2025) marquera les cinq premières années du nouveau parcours de la Chine vers la « construction complète d’un pays socialiste moderne » et sa marche vers l’objectif du deuxième des « deux centenaires ».

Notre pays était autrefois une puissance économique mondiale, mais lorsque la révolution industrielle s’est produite en Europe et que de profonds changements se sont produits dans le monde entier, il a perdu une occasion historique de progresser avec le monde, et a progressivement décliné pour devenir passif et vaincu. En particulier après la guerre de l’opium, la nation chinoise a sombré dans une situation misérable de pauvreté et de faiblesse et s’est laissée piétiner. Lorsque nous pensons à cette partie de l’histoire, nous ressentons une profonde douleur dans nos cœurs. Mais après les efforts des générations successives, nous n’avons jamais été aussi près de réaliser l’objectif du grand rajeunissement de la nation chinoise qu’aujourd’hui. Il s’agit d’une opportunité historique importante pour la nation chinoise, nous devons la saisir fermement et ne plus jamais la perdre. C’est la responsabilité historique de notre génération, c’est notre responsabilité envers la nation chinoise, c’est notre responsabilité envers nos ancêtres et c’est notre responsabilité envers la postérité.

Yang Yongliang, ‘Heavenly City’ (天空之城) © Yang Yongliang Studio

Le 5e plénum du 18e congrès du Parti a mis en avant les nouvelles idées de développement que sont l’innovation, la coordination, l’écologie, l’ouverture et le partage. Ces idées ont été proposées sur la base d’un résumé approfondi des expériences et des leçons du développement en Chine et à l’étranger, et d’une analyse approfondie des tendances générales du développement national et étranger, elles sont le reflet concentré de la nouvelle compréhension par notre parti des lois de développement économique et social de notre pays. Promouvoir le développement économique et social de notre pays selon de nouvelles idées de développement est une exigence générale et une tendance globale dans la période actuelle et future. Les anciens disaient : « Il inaugure des travaux en fonction de l’époque, accomplit des mérites au moyen de ressources et utilise les utilités de la myriade de choses pour en tirer des bénéfices ». Le développement de la cybersécurité et de l’informatisation de notre pays doit s’adapter à cette tendance générale. D’une manière générale, l’entreprise de cybersécurité et d’informatisation représente de nouvelles forces productives et une nouvelle direction de développement, et nous devrions également être en mesure de faire un pas en avant dans la mise en pratique de nouvelles idées de développement.

Le développement économique de notre pays est entré dans une nouvelle normalité ; cette nouvelle normalité exige de nouveaux moteurs, et Internet peut avoir un grand potentiel dans ce domaine. Nous mettons en œuvre le plan d’action « Internet Plus », qui a incité l’ensemble de la société à susciter une nouvelle vague d’innovation et d’esprit d’entreprise, et la part de l’économie de l’information dans le produit intérieur brut de notre pays ne cesse d’augmenter. Dans le monde actuel, l’informatisation se développe rapidement, ceux qui n’avancent pas prendront du retard, et ceux qui avancent trop lentement prendront également du retard. Nous devons renforcer la construction de notre infrastructure d’information et ouvrir des « artères » d’information pour le développement économique et social. Le 5e plénum du 18e Congrès du Parti et le 13e plan quinquennal ont prévu des déploiements pour la mise en œuvre de la stratégie de cyber-pays fort, du plan d’action « Internet Plus » et de la stratégie « big data » ;  nous devons les mettre en œuvre de manière réaliste, nous efforcer de promouvoir le développement convergent d’Internet et de l’économie réelle, stimuler les flux de technologies, les flux de talents et les flux de matériaux par le biais des flux d’informations, stimuler aussi l’optimisation de l’allocation des ressources, l’amélioration de la productivité de tous les facteurs, et jouer un rôle vigoureux dans la promotion du développement innovant, la transformation des méthodes de développement économique et l’ajustement des structures économiques.

L’ancien Premier ministre Li Keqiang a dévoilé en septembre 2017 son plan d’action « Internet Plus », visant à intégrer Internet aux industries traditionnelles et à stimuler la croissance économique. Le plan d’action cherchait concrètement à intégrer Internet mobile, le Cloud, et le big data avec tous les secteurs manufacturiers modernes, ceux aussi de l’agriculture, de l’énergie et de la finance, afin « d’encourager le développement sain de l’e-commerce, des réseaux industriels et des opérations bancaires par Internet ».

Pour que l’entreprise de cybersécurité et d’informatisation se développe, nous devons mettre en œuvre l’idée de développement selon laquelle les personnes sont au centre. Il s’agit d’un point de vue important mis en avant lors du 5e Plénum du 18e Congrès du Parti. Nous devons nous adapter aux attentes et aux exigences de la population, accélérer l’universalisation des services informatisés, réduire les coûts d’application, fournir des services d’information que les gens ordinaires peuvent utiliser, et permettre à des centaines de millions de personnes d’avoir un sentiment de gain de plus en plus grand en partageant les fruits du développement d’Internet. Par rapport aux villes, la construction de l’infrastructure Internet rurale est notre point faible. Nous devons accroître les investissements, accélérer le rythme de la construction d’Internet rural et élargir la couverture effective des réseaux en fibre de verre et des réseaux à large bande dans les régions rurales. Nous pouvons accomplir ce grand travail de convergence profonde de l’informatisation et de l’industrialisation, développer la fabrication intelligente et promouvoir l’innovation et la création d’entreprises par un nombre toujours plus grand de personnes ; nous pouvons orienter l’attaque principale vers la modernisation de l’agriculture, élever les niveaux d’intelligence de la production agricole, les niveaux de mise en réseau du commerce et aider les paysans à accroître leurs revenus ; nous pouvons donner libre cours à la supériorité d’Internet, mettre en œuvre « Internet Plus Education », « Internet Plus Healthcare », « Internet Plus Culture », pour stimuler l’égalisation des services publics de base ; nous pouvons donner libre cours au rôle d’Internet dans l’assaut des fortifications de la lutte contre la pauvreté, faire en sorte que de plus en plus de masses en difficulté commencent à utiliser Internet, que les produits agricoles quittent les villages par Internet, et que les enfants des vallées montagneuses éloignées bénéficient également d’une excellente éducation ; nous pouvons accélérer la mise en place de l’administration en ligne, encourager les services gouvernementaux à tous les niveaux à franchir les barrières de l’information et à améliorer l’efficacité de leurs services, afin que les masses aient moins de travail à faire et que l’information en fasse plus, afin de résoudre les problèmes liés à la difficulté, à la lenteur et à la complexité de l’organisation des affaires. Il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire dans ces domaines, certaines entreprises en ligne se sont déjà engagées dans des essais et ont obtenu des effets économiques et sociaux relativement bons.

Certains experts ont souligné l’existence de problèmes dans notre gouvernance nationale, notamment l’insuffisance du partage de l’information, de la planification des ressources et de la coordination du travail, ce qui a limité l’efficacité de la gouvernance nationale et des niveaux de service public. Ces problèmes doivent faire l’objet de recherches approfondies. L’information est une base importante pour la gouvernance nationale et nous devons mettre en valeur son rôle important dans ce processus. Nous devons utiliser l’informatisation pour faire avancer la modernisation du système de gouvernance nationale et la capacité de gouvernance, planifier globalement le développement d’un gouvernement numérique, construire des plateformes de services en ligne uniformes, faire avancer la construction de nouveaux types de villes intelligentes de manière hiérarchique et catégorisée, briser les barrières de l’information, construire des systèmes de partage des ressources d’information à l’échelle nationale, et encore mieux utiliser les moyens informatisés pour détecter les circonstances sociales, débloquer les canaux de communication et aider à l’élaboration de politiques scientifiques.

La zone de Xiong’an, dans le Hebei, est un projet d’urbanisme qui incarne le modèle de la smart city cher à Xi Jinping, et qu’il décrit dans ce paragraphe. Le développement urbain reflète la philosophie développementaliste de Xi Jinping dont le « développement coordonné » est un concept clef. Xiong’an, qui doit voir le jour en 2050, est décrite par le Parti comme une « ville socialiste moderne de haut niveau et respectueuse de l’environnement ». 

En ce qui concerne la deuxième question, je discuterai de la construction d’une bonne écologie en ligne et du rôle du réseau dans l’orientation de l’opinion publique et le reflet de la volonté populaire.

Yang Yongliang, ‘Heavenly City’ (天空之城) © Yang Yongliang Studio

Internet est une vaste plateforme d’information sociale ; des centaines de millions d’ internautes l’utilisent pour obtenir et échanger des informations, ce qui peut avoir une grande influence sur les canaux par lesquels ils recherchent des connaissances, sur leur façon de penser et sur leur vision des valeurs ; cela peut surtout avoir une grande influence sur leur vision du pays, de la société, du travail et de la vie.

Pour réaliser l’objectif de la lutte des « deux centenaires », l’ensemble de la société doit agir d’un seul cœur dans tous les domaines, les personnes de toutes les ethnies dans l’ensemble du pays doivent diriger leurs cœurs et leurs énergies vers le même endroit. Si une société n’a pas d’idéaux et d’objectifs communs, si elle n’a pas de vision commune des valeurs, et si elle est tumultueuse chaque jour, rien ne sera jamais accompli. Notre pays compte 1,3 milliard d’habitants. Si une telle situation se produisait, elle ne correspondrait pas aux intérêts de la population, ni à ceux du pays.

Il n’est pas facile de parvenir à un consensus, tout le monde doit s’efforcer de travailler ensemble. Pour atteindre nos objectifs, les cercles en ligne et hors ligne doivent devenir des cercles concentriques. Que sont les cercles concentriques ? Il s’agit de mobiliser les personnes de toutes les ethnies dans l’ensemble du pays sous la direction du Parti, et de mobiliser la vigueur de tous les côtés, afin de lutter ensemble pour réaliser le rêve chinois du grand rajeunissement de la nation chinoise.

Les anciens disaient : « Ceux qui connaissent les fuites du toit sont en dessous, ceux qui connaissent les échecs d’un gouvernement sont dans les prairies ». De nombreux internautes se considèrent comme la « base », et le réseau est donc une « prairie » du présent. Les internautes sont issus des gens du peuple, les gens du peuple sont en ligne, et donc l’opinion populaire est en ligne. Où que soient les masses, nos cadres dirigeants doivent s’y rendre, sinon comment pourraient-ils se relier aux masses ? Les organes du Parti et du gouvernement à tous les niveaux et les cadres dirigeants doivent apprendre à aller régulièrement en ligne pour regarder, goûter l’eau, discuter, dire un petit quelque chose, comprendre ce que les masses pensent et veulent, collecter les bonnes idées et les bonnes suggestions, répondre vigoureusement aux préoccupations des internautes et dissiper leurs doutes. Savoir utiliser le réseau pour comprendre la volonté populaire et faire son travail est une compétence de base pour les cadres dirigeants afin de bien faire leur travail dans de nouvelles circonstances. Les cadres de tous les niveaux, et en particulier les cadres dirigeants, doivent sans cesse améliorer cette compétence.

Les internautes viennent de partout, ils ont tous des expériences différentes, leurs points de vue et leurs idées sont certainement variés et multiples ; nous ne pouvons pas exiger qu’ils regardent tous les problèmes exactement de la même manière, ou qu’ils s’expriment correctement. Nous devons être un peu plus tolérants et patients, accepter à temps les opinions constructives, aider à temps en cas de difficultés, expliquer à temps les choses à ceux qui ne comprennent pas la situation, clarifier à temps les compréhensions confuses, dissoudre à temps les griefs et les plaintes, fournir à temps des conseils et des réparations lorsque les points de vue sont erronés ; nous devons faire en sorte qu’Internet devienne pour nous une nouvelle plate-forme de communication avec les masses, un nouveau canal pour les comprendre, rester proche d’elles et éliminer leurs soucis et difficultés ; Internet doit devenir un nouveau canal pour faire avancer la démocratie populaire et accepter la supervision du peuple.

En dehors des considérations économiques, le secteur technologique est considéré par le Parti comme un outil qui doit être canalisé et qui doit contrôler le discours public, tel un outil de censure. Depuis 2003 et la mise en place du Grand Firewall, Internet, de nombreux sites et réseaux sociaux occidentaux ne sont pas accessibles en Chine. 

Le cyberespace est un jardin spirituel commun à des centaines de millions de personnes. Un ciel clair et un air vivifiant, une bonne écologie dans le cyberespace sont conformes aux intérêts du peuple. Une atmosphère pestilentielle et une écologie qui se détériore dans le cyberespace ne sont pas conformes aux intérêts de la population. Personne ne souhaiterait vivre dans un espace rempli de mensonges, de fraudes, d’attaques, de railleries, de terreur, de sexe et de violence. Internet n’est pas un espace de non-droit. L’utilisation d’Internet pour jouer à la subversion du régime national, pour attiser l’extrémisme religieux, pour propager la pensée séparatiste ethnique, pour se livrer à des activités frauduleuses, diffuser du matériel sexuel, se livrer à des attaques personnelles, vendre des marchandises illégales ou instiguer des activités violentes et terroristes doit être fermement réprimée et attaquée ; nous ne pouvons absolument pas laisser faire. Il n’existe aucun pays qui permettrait à de tels actes de se répandre sans contrôle. Nous devons, avec une attitude de responsabilité envers la société et envers le peuple, renforcer légalement la gouvernance dans le cyberespace, renforcer la construction du contenu et la propagande positive en ligne, encourager une culture positive, saine, ascendante et bienveillante, utiliser la vision des valeurs fondamentales socialistes et les excellentes réalisations de la civilisation humaine pour nourrir le cœur des gens et la société, veiller à ce que l’énergie positive soit abondante, que la mélodie principale s’élève, et qu’un cyberespace avec un vent vivifiant et un air correct soit créé pour le grand public et en particulier pour les jeunes.

L’outil technologique est mis au service des intérêts d’unité et « d’harmonie sociale » affichés par le Parti, dans le cadre d’activités de surveillance et de répression des populations dans le Xinjiang ou dans la « guerre d’information » contre Taïwan. 

Créer un bon environnement pour l’opinion publique en ligne ne signifie pas seulement qu’il doit y avoir une seule voix ou une seule mélodie, mais aussi que nous ne pouvons pas jouer avec le bien et le mal, confondre le noir et le blanc, répandre des rumeurs pour créer des troubles, enfreindre la loi et commettre des crimes ; nous ne pouvons pas dépasser les limites de la Constitution et des lois. J’ai souvent insisté sur le fait que nous devions enfermer le pouvoir dans une cage de règles, et une méthode importante consiste à donner de l’ampleur au rôle de supervision de l’opinion publique, y compris la supervision d’Internet. À cet égard, les organes du Parti et du gouvernement à tous les niveaux, ainsi que les cadres dirigeants, doivent accorder une attention particulière et s’acquitter de cette tâche en priorité. Nous ne devons pas seulement accueillir favorablement la supervision d’Internet, qu’elle vise le travail du Parti et du gouvernement ou un cadre dirigeant individuel, qu’elle soit formulée avec douceur et modération ou qu’il s’agisse d’une vérité blessante, mais nous devons sérieusement l’étudier et l’adopter.

Pour ce qui est de la troisième question, je parlerai de réaliser des percées dans les technologies de base aussi rapidement que possible.

En 20 ans, le développement d’Internet dans notre pays a connu de nets progrès, notamment dans un certain nombre de domaines technologiques. À l’heure actuelle, nous comptons quatre des dix entreprises en ligne les plus puissantes au monde. Lors de la deuxième conférence mondiale sur Internet, j’ai visité l’exposition « Lumière d’Internet », où plus de 250 entreprises du monde entier ont présenté plus de 1 000 nouvelles technologies et nouvelles réalisations, dont un bon nombre étaient les nôtres, ce qui est une bonne raison de se réjouir. Dans le même temps, nous devons également considérer que, par rapport aux niveaux mondiaux avancés, et par rapport à l’objectif stratégique de construire un cyber-pays fort, nous sommes toujours confrontés à de graves disparités dans de nombreux domaines, et des différences considérables existent encore dans des domaines tels que la capacité d’innovation d’Internet, la construction d’infrastructures, le partage des ressources d’information et le renforcement industriel.

Yang Yongliang, ‘Heavenly City’ (天空之城) © Yang Yongliang Studio

La technologie de base d’Internet est la plus grande « porte vitale », et le fait qu’elle soit contrôlée par d’autres est notre plus grand danger caché. Une entreprise en ligne, quelle que soit sa taille, quelle que soit sa capitalisation boursière, si elle dépend de manière critique du monde extérieur pour ses composants de base, alors la « porte vitale » de sa chaîne d’approvisionnement est entre les mains d’autres personnes, ce qui peut être comparé à la construction d’une maison sur de mauvaises fondations : aussi grande ou belle soit-elle, elle pourrait ne pas résister au vent ou à la pluie, ou même s’effondrer au premier coup. Nous devons contrôler l’initiative du développement d’Internet dans notre pays, garantir sa sécurité avec la sécurité nationale ; il nous faut donc réaliser des percées dans ce domaine difficile de la technologie de base, et nous efforcer de réaliser un « dépassement sur une route sinueuse » dans un certain nombre de domaines et d’aspects.

Pour réaliser des percées dans le domaine des technologies de base, nous devons faire preuve de détermination, de persévérance et de concentration. La détermination signifie que nous devons avoir l’ambition de nous battre indomptablement et de prendre d’assaut les forteresses en dépit des difficultés, de mettre en œuvre sans relâche la stratégie de l’innovation au service du développement, de consacrer toujours plus de ressources humaines, matérielles et financières à la recherche et au développement des technologies de base, de rassembler des forces de premier plan et de prendre des dispositions stratégiques. La persévérance signifie que nous devons formuler des plans stratégiques d’équipement en technologies de base pour le domaine de l’information, établir des feuilles de route, des calendriers et des fiches de tâches, clarifier les objectifs à court, moyen et long terme, respecter les lois de la technologie, avancer en distinguant les phases, les catégories et les étapes, et insister pour qu’il n’y ait pas de ralentissement dans les collines verdoyantes. Se concentrer signifie que nous devons nous baser sur notre situation nationale, faire face à l’avant-garde de la science et de la technologie mondiales, aux principaux besoins du pays, au champ de bataille principal de l’économie nationale, nous concentrer étroitement sur l’ascension des sommets stratégiques, renforcer le déploiement des tâches dans les domaines majeurs et les segments cruciaux, rendre notre orientation et notre concentration claire. Sinon, quelles que soient les sommes dépensées et les ressources investies, nous agirons à contre-courant et il sera difficile d’obtenir des résultats.

Quelles sont les technologies de base ? Selon moi, il y a trois domaines que nous pouvons appréhender. Le premier est la technologie de base, la technologie couramment utilisée. Le deuxième est la technologie asymétrique, ou technologie « carte maîtresse ». Le troisième est la technologie avancée, ou technologie de rupture. Dans ces domaines, nous sommes sur la même ligne de départ que le monde extérieur. Si nous sommes capables de prendre la tête des déploiements et de nous concentrer sur notre attaque, nous pourrions bien être en mesure de passer d’une course à leurs talons à une course à leur rythme, voire à leur avance. Les grands entrepreneurs, les experts, les universitaires et le personnel scientifique et technologique dans le domaine de la cybersécurité et de l’informatisation de notre pays doivent établir ces nobles aspirations et ces objectifs élevés, ils doivent parler sur ce ton et s’efforcer de faire de nouvelles et grandes percées dans les technologies de base aussi rapidement que possible. Comme on dit : « Ceux qui marchent tous les jours n’ont pas peur des dix mille kilomètres ; ceux qui agissent souvent n’ont pas peur des dix mille tâches ».

Le système de l’industrie des technologies de l’information de notre pays est relativement parfait, sa base est relativement bonne et, dans certains domaines, il se rapproche des niveaux avancés mondiaux ou les a atteints ; notre espace de marché est vaste, nous avons les conditions et la capacité de faire de grands progrès dans les technologies de base, l’essentiel étant de mettre nos idées en forme et d’aller de l’avant avec sérieux et diligence.

Tout d’abord, nous devons gérer correctement la relation entre l’ouverture et l’autonomie. Internet a transformé le monde en un village global, la promotion de la société internationale signifie de plus en plus la création d’une communauté de destin commun dans laquelle je me retrouve parmi vous, et vous vous retrouvez parmi nous. Certains prétendent qu’Internet est très complexe et très difficile à gouverner, et qu’il vaudrait mieux le fermer ou le bloquer. Ce type d’argument est erroné et n’est pas non plus une façon de résoudre les problèmes. La grande porte ouverte de la Chine ne peut être fermée et ne le sera pas. Nous devons encourager et soutenir les entreprises de cybersécurité et d’informatisation de notre pays, approfondir les échanges et la collaboration internationaux sur Internet, participer vigoureusement à la construction des Nouvelles routes de la soie, veiller à ce que « partout où se trouve l’intérêt national, il y ait une couverture d’informatisation ». Nous accueillons les entreprises étrangères, à condition qu’elles respectent les lois et règlements de notre pays.

À l’heure actuelle, deux types de points de vue sur le développement technologique méritent notre attention. Le premier estime que nous devons nous fermer, prendre un nouveau départ, nous débarrasser complètement de notre dépendance à l’égard des technologies étrangères et nous appuyer sur l’innovation locale pour poursuivre notre développement, faute de quoi nous suivrons toujours les traces des autres et ne serons jamais en mesure de les rattraper. Un autre point de vue estime que nous devons avoir une innovation ouverte, développer notre propre technologie en nous appuyant sur les épaules des géants, car sinon nous ne pourrions pas rattraper notre retard. Ces deux points de vue ont leur raison d’être, mais ils sont aussi un peu trop absolus et ne traitent pas le problème de manière dialectique. D’une part, la technologie de base est un trésor national, et nous devons nous appuyer sur l’innovation indigène, l’autonomie et l’auto-renforcement en ce qui concerne les technologies les plus cruciales et les plus essentielles. Les échanges sur le marché n’apportent pas de technologies de base, nous ne pouvons pas non plus acheter des technologies de base avec de l’argent, nous devons compter sur notre propre recherche et notre propre développement. D’autre part, lorsque nous mettons l’accent sur l’innovation indigène, cela ne signifie pas que nous fermons les portes de la recherche et du développement : nous devons absolument persister dans l’innovation ouverte. Ce n’est que si nous suivons l’étincelle que nous serons en mesure de faire la différence, nous ne pouvons pas nous permettre d’être vaniteux.

Nous ne rejetons aucune nouvelle technologie ; les nouvelles technologies sont l’aboutissement du développement de la civilisation humaine, tant qu’elles profitent aux niveaux de productivité sociale de notre pays ou à l’amélioration des moyens de subsistance de la population ; nous ne les rejetterons pas. Le problème est que nous devons préciser quelles sont les choses qui peuvent être importées mais qui doivent être sûres et contrôlables, quelles sont celles qui doivent être digérées et absorbées pour être réinventées, quelles sont celles qui peuvent être développées en collaboration avec d’autres, et celles pour lesquelles nous devons compter sur nos propres forces et sur l’innovation indigène. Si la recherche fondamentale n’est pas bien menée, la technologie appliquée deviendra une rivière sans source et un arbre sans racines.

Deuxièmement, nous devons concentrer nos forces pour réaliser de grandes choses dans le domaine de la recherche scientifique. Ces dernières années, nous avons investi financièrement dans la recherche et le développement des technologies de base, mais les résultats n’ont pas encore été très clairs. À mon avis, le principal problème est que nous disposons d’un bon acier, mais que nous ne l’avons pas utilisé pour obtenir un couteau bien aiguisé. Nous devons nous concentrer sur les technologies de base dans lesquelles le pays a un besoin urgent de percées, serrer les poings et aller de l’avant sans relâche.

Troisièmement, nous devons promouvoir vigoureusement la transformation des réalisations dans les technologies de base. Pour que la technologie se développe, elle doit être utilisée. Dans l’espace mondial de l’information, la capacité à intégrer les chaînes d’innovation, les chaînes industrielles et les chaînes de valeur est devenue de plus en plus l’élément déterminant du succès et de l’échec. Les résultats finaux de la recherche et du développement des technologies de base ne devraient pas seulement être des rapports technologiques, des articles de recherche scientifique ou des prototypes expérimentaux, mais devraient être des produits de marché, une capacité technologique et une capacité industrielle. Si la technologie de base est séparée de ses chaînes industrielles, de ses chaînes de valeur et de ses systèmes écologiques, si l’amont et l’aval ne sont pas reliés, le travail risque d’être vain.

La recherche scientifique et l’économie ne peuvent pas devenir deux éléments différents, nous devons nous efforcer de faire avancer la transformation et l’industrialisation des réalisations en matière de technologies de base. Après avoir argumenté à une certaine échelle, ce qui peut être utilisé doit l’être. Il est naturel que les nouvelles technologies et les nouveaux produits que nous développons nous-mêmes présentent quelques problèmes. Nous pouvons les améliorer continuellement au cours du processus d’utilisation et accroître sans cesse la qualité. Si personne ne les utilise et qu’il ne s’agit que de rédiger des rapports de projet finaux qui sont ensuite mis de côté, nous ne nous développerons jamais.

Quatrièmement, nous devons promouvoir des alliances fortes et attaquer les cols stratégiques de manière coordonnée. Nous devons prendre d’assaut les fortifications de la recherche et du développement des technologies de base, nous ne devons pas seulement lancer l’assaut, nous devons aussi lancer l’appel au rassemblement, ce qui signifie que nous devons concentrer les forces les plus puissantes pour agir ensemble, composer des brigades de choc et des forces spéciales pour prendre d’assaut les cols. Il existe une grande disparité entre nous et les niveaux d’avancement internationaux en ce qui concerne les technologies de base, une des raisons principales étant que nos entreprises de base n’ont pas un impact coordonné comme l’ont Microsoft, Intel, Google et Apple. Les États-Unis disposent de cette alliance, qui permet au système d’exploitation Windows de Microsoft de n’être associé qu’à des puces Intel. En ce qui concerne la recherche et le développement de technologies de base, des alliances solides produisent de meilleurs résultats que la lutte en solitaire ; nous devons trouver quelques méthodes dans ce domaine et nous débarrasser complètement des intérêts départementaux et des entraves sectaires. Si vous préférez être une tête de poulet plutôt qu’une queue de phénix, et si vous vous contentez d’un minuscule lopin de terre, il sera difficile d’unir nos forces et donc d’accomplir quoi que ce soit.

À la manière des États-Unis qui disposent de grandes entreprises comme Microsoft Intel Google et Apple, Xi souhaite que les géants technologiques chinois, les BATX — Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi — incarnent cette « alliance forte qui attaque les cols stratégiques de manière coordonnée » et qui symboliserait l’indépendance technologique de Pékin. Cette stratégie voulue par Xi dans le texte s’intègre dans le concept de « double circulation » (国内国际双循环), qui cherche à prioriser la consommation intérieure et l’autosuffisance technologique, en tant que piliers du secteur scientifique et technologique de la Chine.

Certains camarades ont fait de très bonnes suggestions concernant l’organisation d’alliances entre l’industrie, l’éducation, la recherche et l’application. Par exemple, nous pouvons organiser une alliance « Internet Plus », une alliance sur les semi-conducteurs de pointe aussi, pour renforcer la communication et la coordination en matière de stratégie, de technologie, de normes, de marchés, et pour coordonner la prise d’assaut des cols de l’innovation. Nous pourrions envisager de nommer des dirigeants sur une liste de tâches, où nous dresserions la liste des projets technologiques clés et essentiels requis ; quelle que soit l’origine des héros, toute personne possédant les compétences nécessaires pourrait être nommée sur la liste. Dans ce domaine, nous devons à la fois donner de l’importance au rôle des entreprises d’État et au rôle des entreprises gérées par les citoyens, les deux parties pouvant également se rejoindre. Nous pouvons également explorer des méthodes de coordination des capitaux toujours plus étroites, la création de sociétés de recherche et d’investissement dans les technologies de base, afin de mettre en valeur les supériorités des grandes entreprises et de stimuler le développement des petites et moyennes entreprises, ce qui résoudrait à la fois les problèmes des entreprises en amont dans la promotion de l’application de leur technologie et les problèmes des entreprises en aval qui « manquent de force et d’esprit ».

Bien avant les sanctions sur les exportations de semi-conducteurs émises par les États-Unis, Xi Jinping décrit les semi-conducteurs comme un élément essentiel de la souveraineté technologique de la Chine. Ces dernières années, leur industrie a connu une certaine croissance en Chine, d’abord grâce à des investissements étrangers. Les ventes des entreprises chinoises de semi-conducteurs, qui ne s’élevaient qu’à 13 milliards de dollars en 2015 (3,8 % du marché mondial), s’élèvent à 39,8 milliards de dollars en 2020, soit un taux de croissance annuel sans précédent de 30,6 % (9 % du marché mondial). Pour en savoir plus sur la position de la Chine, lire notre 10 points sur les semi-conducteurs.

En ce qui concerne la quatrième question, je parlerai un peu de la manière de gérer correctement la relation entre la sécurité et le développement.

La cybersécurité et l’informatisation se complètent mutuellement. La sécurité est la condition préalable au développement, le développement est la garantie de la sécurité ; ils doivent progresser en parallèle. Nous devons absolument comprendre qu’à toutes les époques, de nombreuses technologies sont des « épées à double tranchant » : d’une part, elles peuvent enrichir la société et les gens, d’autre part, elles peuvent aussi être utilisées par certaines personnes pour nuire à l’intérêt social et à l’intérêt des masses. À l’échelle mondiale, les menaces et les risques liés à la cybersécurité deviennent de plus en plus importants et s’infiltrent chaque jour davantage dans la politique, l’économie, la culture, la société, l’écologie, la défense nationale et d’autres domaines. Nous sommes particulièrement confrontés à des risques relativement importants et à des dangers cachés dans notre infrastructure nationale d’information cruciale ; notre capacité de défense et de contrôle en matière de cybersécurité est faible, il est difficile de répondre efficacement à des cyberattaques organisées et de grande envergure au niveau de l’État. Il s’agit d’une difficulté pour tous les pays du monde, et nous ne faisons naturellement pas exception à la règle.

Face à la complexité et à la gravité de la situation en matière de cybersécurité, nous devons garder la tête froide ; toutes les parties doivent appréhender les choses et gérer les affaires ensemble, afin de sauvegarder la cybersécurité de manière réaliste.

Tout d’abord, nous devons avoir une vision correcte de la cybersécurité. Ce sont les idées qui décident des actions. À l’heure actuelle, la cybersécurité présente un certain nombre de caractéristiques principales. Tout d’abord, elle est holistique et non séparée. À l’ère de l’information, le moindre mouvement dans le domaine de la cybersécurité peut influencer tout l’édifice de la sécurité nationale, et il est étroitement lié à la sécurité dans de nombreux autres domaines. 

Yang Yongliang, ‘Heavenly City’ (天空之城) © Yang Yongliang Studio

Deuxièmement, la cybersécurité est dynamique et non statique. Les technologies de l’information évoluent de plus en plus rapidement, et les réseaux décentralisés et indépendants du passé sont de plus en plus connectés et interdépendants. Les sources des menaces de cybersécurité et les méthodes d’attaque changent sans cesse, et l’idée de se fier à l’installation de quelques équipements et logiciels de sécurité pour se croire à l’abri pour toujours n’est plus de notre époque : nous devons établir un sens dynamique et global de la protection. 

Troisièmement, la cybersécurité est ouverte et non fermée. Ce n’est que si nous nous basons sur un environnement ouvert, si nous renforçons l’interaction avec l’étranger, la collaboration, l’échange et le jeu, et si nous absorbons les technologies de pointe, qu’il sera possible d’élever sans cesse le niveau de cybersécurité. 

Quatrièmement, la cybersécurité est relative et non absolue. Il n’y a pas de sécurité absolue, nous devons nous protéger en fonction des circonstances nationales, nous devons éviter de rechercher une sécurité absolue sans tenir compte des coûts ; nous ne porterons pas seulement un lourd fardeau de cette manière, nous pourrions même perdre de vue des choses importantes parce que nous gérons trop de choses en même temps. 

Cinquièmement, la cybersécurité est partagée ; elle est au service de la population et repose sur elle ; le maintien de la cybersécurité est une responsabilité partagée par l’ensemble de la société, elle nécessite la participation conjointe du gouvernement, des entreprises, des organisations sociales et des citoyens, pour construire ensemble la ligne de défense. Toutes les parties concernées doivent bien saisir ces caractéristiques.

Nous devons ensuite accélérer la construction de systèmes de protection de la sécurité pour les infrastructures d’information essentielles, dans des domaines tels que la finance, l’énergie, l’électricité, les télécommunications et le trafic ; ce sont des centres nerveux pour le fonctionnement de l’économie et de la société, elles sont le plus lourd des poids lourds de la cybersécurité et peuvent devenir la cible d’attaques ciblées. La ligne de défense de « l’isolement matériel » peut être franchie à travers les réseaux, les commandes d’allocation d’électricité peuvent être malicieusement faussées, les informations sur les transactions financières peuvent être volées – ce sont des risques graves et des dangers cachés. Même si les problèmes ne se sont pas encore produits, dès qu’ils surviennent, ils peuvent entraîner des perturbations du trafic, un chaos financier et une paralysie de l’électricité. Nous devons mener des recherches approfondies à ce sujet et adopter des mesures efficaces pour protéger de manière réaliste la sécurité de l’infrastructure nationale d’information cruciale.

De plus, ce n’est que si l’on se connaît soi-même et que l’on connaît son adversaire que l’on ne sera pas battu dans une centaine de batailles. Ne pas être conscient des risques est le plus grand risque. Une faille technologique ou un risque de sécurité peut rester caché sans être découvert pendant quelques années, de sorte que nous ne savons pas qui est entré, nous ne savons pas si ce sont des amis ou des ennemis, et nous ne savons pas ce qu’ils ont fait ; ils peuvent faire profil bas pendant très longtemps, et soudainement passer à l’action lorsque quelque chose se passe.

Pour préserver la cybersécurité, nous devons avant tout savoir où se trouvent les risques et à quel moment ils se produisent. La détection est le travail le plus fondamental. Nous devons renforcer de manière globale le contrôle de la cybersécurité, rechercher les problèmes jusqu’au fond, reconnaître clairement les risques, trouver les failles, rendre compte des résultats et superviser la rectification et l’amélioration. Nous devons mettre en place des mécanismes uniformes et efficaces de signalement des risques de cybersécurité, des mécanismes d’échange de renseignements et d’autres de traitement délibératif ; nous devons appréhender correctement les règles, les tendances et les évolutions des risques de cybersécurité. Nous devons établir des mécanismes de partage d’informations sur la cybersécurité entre le gouvernement et les entreprises, et utiliser les grandes quantités d’informations saisies par les entreprises – celles de premier plan devant prendre l’initiative de participer à ces mécanismes.

Les experts signalent que dans le domaine de l’ouverture des données et du partage des informations, il existe des intérêts ministériels, des intérêts sectoriels et des considérations personnelles. Dans ce domaine, nous devons renforcer l’argumentation, unir ce qui peut être uni, donner libre cours à l’effet selon lequel 1+1 est plus que deux, afin d’utiliser de manière complète les ressources de données que tout le monde saisit ; nous devons renforcer l’excavation et l’analyse des big data, sentir encore mieux les tendances de la cybersécurité et bien prévenir les risques. Si nous faisons bien ce travail, il sera très bénéfique pour le pays, la société, les entreprises et les masses.

Nous devons aussi renforcer notre capacité de défense et de dissuasion en matière de cybersécurité. L’essence de la cybersécurité réside dans la résistance, l’essence de la résistance réside dans l’essai entre les capacités offensives et défensives des deux parties. Nous devons mettre en œuvre le système de responsabilité en matière de cybersécurité, formuler des normes et clarifier les objectifs de protection. Quelles sont les zones qui doivent être gardées par des forces massives, qui doivent faire l’objet de précautions strictes ou être défendues jusqu’à la mort ? Quelles sont les zones qui doivent être protégées par les gouvernements locaux, qui font l’objet d’une protection modérée ? Quelles sont les zones qui sont défendues par les forces du marché ? Dans tous les cas, il doit y avoir un compte-rendu très clair. D’autres utilisent des avions et de l’artillerie, nous utilisons encore des épées et des lances – cela ne suffira pas, les forces offensives et défensives doivent correspondre. Nous devons contrer la technologie par la technologie, et faire en sorte que lorsque le mal s’élève d’un pied, la vertu s’élève de dix pieds.

Yang Yongliang, ‘Heavenly City’ (天空之城) © Yang Yongliang Studio

À l’heure actuelle, le jeu de la cybersécurité entre les grands pays n’est pas seulement un jeu technologique, c’est aussi un jeu d’idées et un jeu de pouvoir discursif. Nous avons proposé les « quatre principes » et les « cinq points de vue » pour le développement et la gouvernance d’Internet au niveau mondial ; en particulier, notre proposition de respect de la cybersouveraineté et de construction d’une communauté de destin commun dans le cyberespace a été saluée par la majorité des pays du monde.

La « communauté de destin pour l’humanité » (人类命运共同体) — qui émerge en 2012 dans le discours officiel du Parti, avant d’être inscrit en 2018 dans la préface de la Constitution de la RPC —  est la vision de la gouvernance mondiale proposée par la Chine sur les plans politique, sécuritaire, économique, culturel et écologique. Xi propose ici d’étendre cette vision de « village planétaire » à la sphère numérique. En réalité, le but recherché par Pékin dans cette gouvernance numérique mondiale est de réécrire les processus institutionnels et d’accroître son propre pouvoir.

Je parlerai brièvement du renforcement du sens de la mission et du sens des responsabilités parmi les entreprises d’Internet, afin de stimuler conjointement son développement durable et sain. Les entreprises dans le numérique de notre pays sont petites ou grandes, faibles ou fortes, et jouent un rôle important dans la stabilité de la croissance, la stimulation de l’emploi et l’enrichissement des moyens de subsistance de la population. Permettre aux entreprises de se développer de manière durable et saine est à la fois l’objectif pour lequel les entrepreneurs se battent et une nécessité pour le développement national. Le sort des entreprises est étroitement lié au développement du pays. Si elles tournent le dos au soutien de l’État et au soutien des masses, si elles tournent le dos au service du pays et au service du peuple, il sera difficile pour les entreprises de devenir fortes et grandes.

Xi reconnaît ici le rôle du numérique comme accélérateur de la croissance économique. La Chine admet que son modèle de croissance économique, initialement basé sur les exportations et la production à faible valeur ajoutée, a atteint ses limites. En réponse à cela, Pékin identifie les industries numériques comme une pièce clé de la nouvelle stratégie économique visant à atteindre le niveau de prospérité des pays développés.

Cette année, au cours de la période nationale des « deux sessions », j’ai souligné, lorsque j’ai participé à la 4e réunion de la 12e CCPPC, lors de la session conjointe de la commission de la construction civile et de la commission de l’industrie et du commerce, que la mise en œuvre d’un système économique de base avec la propriété publique au cœur et dans lequel de nombreux types de propriété différents se développent ensemble, est une politique d’État fondamentale établie par le Parti communiste chinois, qu’elle est une composante importante du système du socialisme aux caractéristiques chinoises et qu’elle est une exigence nécessaire pour achever le système de l’économie de marché socialiste ; le point de vue de notre Parti sur le maintien de ce système économique de base est clair et cohérent, il s’approfondit sans cesse, il n’a jamais varié, il ne changera pas et il ne peut pas changer. Nous n’avons pas seulement dit des choses, nous avons aussi rapidement rendu nos discours publics, afin de permettre aux grands entrepreneurs d’absorber ce « tranquillisant ».

Notre pays est si grand et sa population si nombreuse que nous devons continuer à renforcer le développement économique et social, ce qui exige des efforts concertés de la part de toutes les parties, l’économie publique et l’économie non publique devant se compléter et se rendre plus brillantes l’une l’autre, sans se rejeter mutuellement ni se bloquer l’une l’autre. L’économie privée s’est développée, s’est améliorée et s’est ouverte au monde, elle a apporté une grande contribution au pays et au peuple et fait honneur au pays. Le Parti et le gouvernement doivent naturellement la soutenir, cela ne fait aucun doute.

Dans notre pays, plus de 700 millions de personnes utilisent Internet, il faut naturellement le gérer, et cette gestion est d’ailleurs très complexe et onéreuse. Les entreprises doivent assumer leur responsabilité, le Parti et le gouvernement aussi. Dans la gestion de la cybersécurité et de l’informatisation, les sites web ont la responsabilité principale, et les départements de gestion administrative du gouvernement doivent renforcer la supervision. Les départements de contrôle et les entreprises doivent établir des relations étroites de coordination et de coopération, et éviter le phénomène du « chaos une fois les règles relâchées, et de la mort une fois la direction intervenue » qui s’est produit régulièrement dans le passé ; ils doivent suivre une nouvelle voie de saisie conjointe des questions et de gestion commune des affaires, dans une interaction bienveillante.

Premièrement, nous devons continuer à combiner l’encouragement, le soutien, la normalisation et le développement. Les entreprises sont directement confrontées aux marchés, elles sont en première ligne de l’innovation, en première ligne pour saisir les demandes des masses ; leur perception du marché est très aiguë, elles sont sensibles aux besoins d’innovation et fortes en ce qui concerne les souhaits d’innovation. Nous devrions encourager et aider les entreprises à devenir des centres de recherche et de développement, des centres d’innovation industrielle, encourager et aider les entreprises à déployer des technologies de pointe, promouvoir l’innovation indigène dans les technologies de base, créer et saisir davantage d’opportunités, participer à la concurrence internationale et élargir leur espace de développement à l’étranger.

À l’heure actuelle, le marché d’Internet de notre pays recèle également un certain nombre de dangers, notamment la concurrence malveillante et l’abus de position dominante sur le marché. Dans ce domaine, nous devons normaliser l’ordre du marché et encourager une concurrence bienveillante. Cela permet de stimuler la vitalité innovante des entreprises, d’améliorer leur capacité concurrentielle et d’élargir leur espace de marché, mais aussi d’équilibrer les intérêts de toutes les parties, de sauvegarder l’intérêt national et de servir toujours mieux les citoyens. Nous devons renforcer la protection des droits de propriété intellectuelle, augmenter le prix de la violation et le coût de l’infraction à la loi pour dissuader d’entreprendre des actes illégaux et de violation. Le 4e plénum du 18e comité du Parti a indiqué que nous devions mettre en place un système de protection des droits de propriété intellectuelle dont le principe fondamental est l’équité, renforcer la protection des droits de propriété des organisations économiques de tous types de régimes de propriété ainsi que des personnes physiques, et assainir les dispositions légales et réglementaires qui sont inéquitables. Ces exigences doivent être mises en œuvre le plus rapidement possible.

Deuxièmement, il convient de continuer à combiner l’orientation politique et la gestion conformément à la loi. Le gouvernement doit créer de bonnes conditions pour le développement des entreprises, accélérer la réforme des structures d’examen et d’approbation, des structures de financement et des structures de brevets, réduire la duplication des inspections et des accréditations, mettre en œuvre un système de marchés publics de haute qualité et à prix élevé, réduire les charges qui pèsent sur les entreprises et éliminer les obstacles systémiques et mécaniques. Après le 3e plénum du 18e congrès du Parti, le Parti a créé le groupe directeur pour l’approfondissement global de la réforme, que je préside, et il a déjà mis en œuvre de nombreux plans de réforme liés à ces points. La réforme doit continuer à aller de l’avant, ce qui signifie que nous devons oser ronger des os durs, oser traverser des rapides et des cols dangereux.

Dans le même temps, nous devons accélérer le processus de cyberlégislation, perfectionner les mesures de supervision et de gestion conformément à la loi et éliminer les cyberrisques. L’affaire Ezubao, qui s’est produite récemment, a mis en évidence la collecte illégale de fonds sous la bannière de la « finance en ligne », qui entraîne d’importantes pertes matérielles pour les masses concernées, ce qui a eu un impact social très grave. Aujourd’hui, les cas de fraude en ligne sont de plus en plus nombreux, les méthodes criminelles changent constamment et leur contenu technologique est de plus en plus élevé. Cela nous rappelle également que, lorsque de nouvelles technologies et de nouvelles entreprises se développent, nous devons nous prémunir contre la prolifération des risques.

Ezubao, une entreprise chinoise de finance en ligne, s’est révélée être une fraude usant d’une pyramide de Ponzi. Depuis sa création en 2014, environ 900 000 personnes ont été trompées et 7,5 milliards de dollars ont été détournés. Les autorités ont pris des mesures drastiques en février 2016 en arrêtant 21 personnes impliquées dans l’affaire, y compris le dirigeant de l’entreprise.

Nous devons renforcer la gestion des données conformément à la loi. Certains types de données impliquant l’intérêt national et la sécurité nationale sont contrôlés par les entreprises en ligne, qui doivent garantir la sécurité de ces données. Si des problèmes concernant la protection et la sécurité des données surviennent dans les entreprises, cela aura également une influence négative sur leur propre réputation.

Troisièmement, il faut persister dans la combinaison de l’effet économique et de l’effet social. Une entreprise a des responsabilités économiques et juridiques d’une part, et des responsabilités sociales et morales d’autre part. Plus une entreprise grandit, plus sa responsabilité sociale et morale s’accroît, et plus les exigences des masses à l’égard de ces entreprises sont élevées. Le secteur d’Internet de notre pays a, au cours de son développement, assumé une grande part de responsabilité sociale – ce point doit être pleinement affirmé. J’espère qu’il continuera à le faire.

Les actions commencent par soi-même, la réputation commence par les autres. J’ai dit que seules les entreprises qui assument vigoureusement leurs responsabilités sociales sont les entreprises les plus compétitives, avec la plus grande vitalité. Ceux qui gèrent des sites web ne peuvent pas rechercher aveuglément le taux de clics, ceux qui ouvrent des boutiques en ligne doivent se prémunir contre les contrefaçons et la mauvaise qualité, ceux qui gèrent des plateformes d’interaction sociale ne peuvent pas devenir des outils de diffusion de rumeurs, ceux qui gèrent des moteurs de recherche ne peuvent pas prendre pour seul critère de classement la somme d’argent que quelqu’un a donnée. J’espère que les entreprises en ligne au sens large persisteront dans l’unité de l’effet économique et de l’effet social et que, tout en se développant, elles n’oublieront jamais leurs origines, rendront service à la société et enrichiront le peuple.

Yang Yongliang, ‘Heavenly City’ (天空之城) © Yang Yongliang Studio

Le talent est la première ressource. Depuis l’Antiquité, le talent est à l’origine de la richesse d’un pays et revêt une importance fondamentale pour le rajeunissement d’une nation. J’ai dit que si nous voulons bien développer notre cause, nous devons rassembler des talents héroïques sous le ciel et les employer. Si nous voulons mener à bien notre entreprise, nous devons avoir cette vision, cette audace et cet esprit.

« Ceux qui gagnent le peuple prospèrent, ceux qui perdent le peuple s’effondrent ». La concurrence dans le cyberespace, en dernière analyse, est une concurrence de talents. Dans la construction d’un cyber-pays fort, il sera difficile de réussir sans une ligne d’excellentes équipes de talents, sans que la créativité des talents n’éclate, sans que leur vitalité ne coule à flots. En ce qui concerne notre pays, dans la phase primaire de la réforme et de l’ouverture, les capitaux étaient relativement rares, et nous avons donc mis en place de nombreuses politiques pour encourager l’importation de capitaux. Aujourd’hui, le capital n’est plus aussi rare, mais les talents, et en particulier les talents de haut niveau, restent rares. Nos cerveaux doivent franchir un cap, nous devons à la fois accorder une grande importance au capital et au talent, nous devons renforcer leur attraction. Le domaine de la cybersécurité et de l’informatisation peut avoir la priorité dans les essais préalables, afin d’appréhender l’investigation et la recherche, et de formuler des règles pour attirer les talents, les encourager et les retenir.

Internet est un secteur à forte intensité technologique et l’un des domaines où le renouvellement technologique est le plus rapide. Le développement de la cybersécurité et de l’informatisation de notre pays doit faire appel à la vigueur, à l’initiative et à la créativité des entrepreneurs, des experts et des universitaires, ainsi que du personnel scientifique et technologique. Il y a quelques années, lorsque je travaillais dans le district de Zhengding, nous avons invité Hua Luogeng et d’autres experts et universitaires de premier plan à agir en tant que consultants pour notre pays, et certains sont venus en personne à Zhengding pour guider le travail, afin d’emprunter la sagesse d’experts et d’universitaires de premier plan de toute la nation. Les entrepreneurs, les experts et les universitaires, ainsi que le personnel scientifique et technologique doivent être pris en charge par l’État et avoir une responsabilité sociale ; ils doivent apporter leur sagesse et leur force pour stimuler l’entreprise de cybersécurité et d’informatisation du pays. Les comités du Parti et les gouvernements à tous les niveaux doivent, du fond du cœur, respecter les connaissances et les talents, créer de bonnes conditions pour donner libre cours à leur intelligence et à leur sagesse, créer une atmosphère détendue et fournir une large plate-forme.

Internet est principalement une entreprise pour les jeunes, et nous ne devons pas nous en tenir à un seul modèle en termes de talents. Nous devons libérer les pensées, reconnaître les talents avec perspicacité, les aimer et les chérir. Pour encourager les talents en matière de cybersécurité et d’informatisation, nous devons déployer de grands efforts, dépenser beaucoup d’argent, inviter d’excellents professeurs, créer d’excellents manuels, recruter d’excellents étudiants et construire des instituts de sécurité du cyberespace de premier ordre. Les talents dans le domaine d’Internet sont souvent des talents excentriques et rares, ils ne suivent pas toujours la même voie et beaucoup d’entre eux pensent de manière étrange et subtile. Nous devons avoir des politiques spéciales pour les talents spéciaux, nous ne devons pas exiger la perfection générale, nous ne devons pas attribuer les emplois en fonction de l’ancienneté et des qualifications formelles, et nous ne devons pas toujours utiliser un seul étalon de mesure.

Nous devons adopter des politiques spéciales et mettre en place des structures de ressources humaines et de rémunération adaptées aux caractéristiques de la cybersécurité et de l’informatisation, nous devons concentrer les excellents talents dans les départements technologiques, les départements de recherche et les départements de gestion. Nous devons mettre en place des mécanismes d’évaluation des talents adaptés aux caractéristiques de la cybersécurité et de l’informatisation, faire des capacités réelles des normes d’évaluation, ne pas nous contenter de l’enseignement formel, des traités et des dossiers de qualification, mais accorder de l’importance à la spécialisation, à l’innovation et à l’esprit pratique. Nous devons mettre en place des mécanismes flexibles d’incitation des talents et veiller à ce que les talents qui apportent leur contribution aient le sentiment d’avoir accompli quelque chose et d’avoir gagné quelque chose. Nous devons explorer les mécanismes de propriété des résultats de la recherche scientifique et des droits de propriété intellectuelle, ainsi que la répartition des revenus, dans la sphère de la cybersécurité et de l’informatisation, et formuler des politiques spécialisées pour l’apport de talents, l’apport technologique et la perception d’impôts. Nous devons dépasser les frontières institutionnelles en termes de flux de talents et permettre aux talents de circuler entre le gouvernement, les entreprises et les groupes de réflexion de manière fluide et ordonnée. 

Notre pays est l’un de ceux qui disposent des plus grandes ressources en talents scientifiques et technologiques, mais c’est aussi un pays où la fuite des cerveaux est relativement importante et où les meilleurs talents ne manquent pas. Nous devons avoir une vision globale en termes de nomination et de promotion des talents, et déployer de grands efforts pour les attirer. À la suite du renforcement incessant de la force nationale globale de notre pays, des talents de nombreux pays espèrent venir dans notre pays et s’y développer. Nous devons saisir cette opportunité, réformer toutes les structures concernant l’importation de talents et mettre en place des structures et des systèmes de talents qui soient compétitifs au niveau mondial. Quel que soit le pays ou la région d’où ils viennent, tant qu’ils sont d’excellents talents, ils peuvent nous être utiles. Je me suis rendu dans un certain nombre d’entreprises et d’instituts de recherche scientifique et j’ai discuté avec ces talents venus de l’étranger. Nous devons intensifier nos efforts dans ce domaine et améliorer sans cesse notre capacité à déployer des ressources en talents dans le monde entier.

Camarades ! Cette année marque le début du « 13e plan quinquennal », et le travail de cybersécurité et d’informatisation est son élément le plus important. J’espère que les camarades se jetteront vigoureusement dans la construction d’un cyber-pays fort, qu’ils donneront encore plus d’importance aux rôles des entrepreneurs, des experts, des universitaires et du personnel technologique dans le domaine de la cybersécurité et de l’informatisation, et qu’ils les soutiendront en apportant des contributions toujours plus importantes à la réalisation de la construction globale d’une société modérément prospère et à la réalisation du rêve du grand rajeunissement de la nation chinoise !

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