Selon les données les plus récentes de la Banque mondiale, presque 650 millions de personnes vivaient en-dessous du seuil international de pauvreté en 2019, fixé à 2,15 $ par jour.

  • Environ 10 % de la population mondiale vit dans des conditions d’extrême pauvreté et a du mal à satisfaire des besoins élémentaires tels que la santé, l’éducation, l’accès à l’eau potable et à un système sanitaire. 
  • Dans le contexte actuel, les Nations unies estiment que 970 000 personnes risquent la famine en Afghanistan, en Éthiopie, en Somalie, au Soudan du Sud et au Yémen. De plus, d’ici la fin de l’année, la Banque mondiale estime que 205 millions de personnes seront en situation de crise alimentaire voire de famine dans 45 pays.

Plus généralement, la situation économique internationale ne présage rien de bon pour la lutte contre la pauvreté. La semaine dernière, le FMI a publié les prévisions de croissance les plus faibles depuis 2001 — exceptions faites pour la pandémie et la crise financière de 2008. Ainsi, l’organisation prévoit que la croissance mondiale devrait passer de 6 % en 2021 à 3,2 % en 2022, et seulement 2,7 % en 2023.

Si une diminution considérable de l’extrême pauvreté a été observée depuis les années 1990, la pandémie de Covid-19 a freiné la dynamique qui devait aboutir à moins de 600 millions de personnes pauvres dans le monde d’ici 2022.

  • Selon les scénarios actuels, ce chiffre est plutôt estimé entre 667 et 685 millions de personnes1.
  • L’inflation des prix des denrée alimentaire touche le plus durement les populations vivant en Afrique subsaharienne.

La guerre russe contre l’Ukraine a considérablement aggravé la situation. Si les prévisions actuelles se concrétisent (ce que la situation géopolitique semble pour le moment confirmer), il s’agira de la deuxième pire année de la lutte contre la pauvreté dans le monde depuis 2000.

Afin d’enrayer cette tendance, la Banque mondiale recommande de mobiliser les outils budgétaires à travers d’importantes réformes. Trois principaux axes sont mis en avant : des programmes d’aides et d’allocations visant les populations les plus pauvres, continuer les investissements à long terme malgré la succession des crises et augmenter les recettes fiscales pour favoriser la distribution2.