Le déficit de la balance commerciale de la zone euro s’est encore accentué par rapport à juillet, quand il s’élevait à 34 milliards d’euros, marquant le dixième mois consécutif d’un solde négatif historique. Ce déficit constitue un revirement majeur pour le bloc commercial européen qui a historiquement enregistré d’importants excédents de sa balance commerciale.

Ce revirement exceptionnel est un phénomène récent. 

  • En août 2021, les exportations de la zone euro vers le reste du monde avaient toujours une valeur de 186 milliards d’euros, tandis que les importations s’élevaient à 183 milliards d’euros. 
  • Cela représentait un excédent commercial de 2,8 milliards d’euros. En août 2022, cet excédent s’est complètement effondré, et l’Union enregistrait un déficit commercial de près de 50 milliards d’euros.

En août, la zone euro a augmenté ses exportations de marchandises de 24 % par rapport à l’année précédente, pour atteindre 245 milliards d’euros, ce qui correspond à peu près au volume des exportations de juillet. Mais la hausse des exportations a été inférieure à celle des importations qui a augmenté de 53,6 % sur l’année pour atteindre 292,1 milliards d’euros.

L’Union enregistre des déficits qui s’aggravent surtout avec ses principaux partenaires commerciaux.

  • Cette balance est déficitaire avec la Chine (259 milliards d’euros), la Russie (115 milliards d’euros), la Norvège (60 milliards d’euros), la Corée du Sud (7,2 milliards d’euros) et l’Inde (14,8 milliards d’euros).
  • La zone euro a toujours des excédents commerciaux avec les États-Unis (67 milliards d’euros), le Royaume-Uni (100 milliards d’euros) et la Suisse (23,9 milliards d’euros). Ces excédents ont toutefois diminué par rapport à l’année dernière. 

Le déficit est inégal entre les différents membres de la zone euro, qui ne souffrent pas tous équitablement de l’augmentation des prix de l’énergie. 

  • Les États-membres présentant les déficits les plus importants sont la France avec 123,8 milliards d’euros, l’Espagne avec 48,1 milliards d’euros, la Grèce avec 23,7 milliards d’euros et l’Italie avec 23,4 milliards d’euros. 
  • Ceux qui affichent les plus gros excédents sont l’Irlande avec 46,3 milliards d’euros, l’Allemagne avec 39,8 milliards d’euros et les Pays-Bas avec 36,5 milliards d’euros. 

La Russie a été l’un des principaux bénéficiaires de cette crise, malgré les efforts de l’Union de s’affranchir de sa dépendance aux hydrocarbures russes. Les importations en provenance de Norvège, l’un des principaux fournisseurs de gaz de l’Union ont également fortement augmenté.

  • Pour l’Union européenne, les paiements pour les importations d’énergie ont augmenté de 154 % entre janvier et août pour atteindre 543,8 milliards d’euros, contribuant à un déficit commercial global de 309,6 milliards d’euros.
  • La France, l’Espagne, l’Italie et la Bulgarie font désormais partie des principaux pays européens importateurs de gaz russe (avec l’Autriche et la Slovaquie), totalisant à eux quatre 1,5 milliard d’euros d’importations.