Plus de 50 pays sont réunis aujourd’hui en marge d’une réunion d’urgence de l’OTAN faisant suite aux frappes de missiles russes ayant ciblé des infrastructures civiles et énergétiques ukrainiennes les 9 et 10 octobre.

  • Selon les derniers chiffres, plus de 100 missiles russes ont été tirés, provoquant la mort d’au moins 26 civils dans des villes situées bien au-delà des lignes de front.
  • Les cibles visées étaient complètement dénuées de tout objectif stratégique ou militaire : parcs, passerelles ou bien routes en plein centre-ville de Kyiv.
  • Des sirènes ont retenti aujourd’hui dans plusieurs villes du pays, signalant quelques tirs mais d’une intensité bien moindre.

L’enjeu principal de la réunion d’aujourd’hui est la coordination des membres de l’Alliance atlantique pour fournir à l’Ukraine des systèmes de défense anti-aérienne afin de protéger les populations civiles et les infrastructures critiques du pays.

  • Zelensky a formulé des demandes afin d’obtenir de tels systèmes qui avaient jusqu’alors été assez réduits.
  • Le soutien militaire des pays occidentaux s’est concrétisé dans un premier temps sous forme d’équipement militaire. Des missiles sol-air portatifs (ou manpads), de l’artillerie (obusiers et canons, comme le Caesar français) et des véhicules blindés ont été livrés dans un deuxième temps.

Hier soir, le ministre de la Défense ukrainien, Oleksii Reznikov, annonçait sur Twitter que Kyiv avait déjà reçu plus tôt que prévu le système de défense antiaérienne allemand IRIS-T. Des systèmes américains NASAMS (batterie de missiles sol-air de fabrication norvégienne) devraient également arriver sous peu.

Les Européens ont un rôle important à jouer dans la politique d’assistance militaire. Selon les dernières données du Kiel Institute for the World Economy publiées hier, l’aide américaine totale promise à l’Ukraine représente désormais presque le double de l’aide européenne.

L’armée ukrainienne dispose pour le moment principalement de systèmes d’arme sol-air S-300 d’origine soviétique. Si ceux-ci ont fait leurs preuves en abattant plus de 60 missiles de croisière sur une centaine lancés les 9 et 10 octobre, les frappes de missiles demeurent « l’élément clé de la terreur russe » selon Zelensky1.

Pour le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg, ces frappes sont un signe de faiblesse. Au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue mardi, celui-ci a déclaré que : « La réalité est qu’ils [la Russie] ne sont pas en mesure de faire des progrès sur le champ de bataille. La Russie est en fait en train de perdre sur le champ de bataille »2.

  • Des rapports de l’armée russe d’hier indiquant des explosions dans la ville de Djankoï, en Crimée, laissent penser qu’une forme de panique s’installe en raison de la perte de capacités logistiques.
  • L’annonce de nouvelles phases de mobilisation pourraient indiquer que l’armée n’a pas été capable d’atteindre pour le moment sa cible de 300 000 hommes3.
Sources
  1. « President Zelensky : It is necessary to intensify common efforts to create an air shield for Ukraine », Freedom, 12 octobre 2022.
  2. Pre-ministerial press conference by NATO Secretary General Jens Stoltenberg ahead of the meetings of NATO Defence Ministers, OTAN, 11 octobre 2022.
  3. Karolina Hird, George Barros, Kateryna Stepanenko, Grace Mappes, Riley Bailey, et Frederick W. Kagan, Russian Offensive Campaign Assessment, 11 octobre 2022, Institute for the Study of War & AEI’s Critical Threats Project 2022.