L’armée russe s’acharne sur les infrastructures civiles et énergétiques ukrainiennes

L’explosion sur le pont de Crimée de samedi dernier a porté un grand coup symbolique mais également stratégique à l’effort de guerre russe. L’élargissement du champ de la guerre dont nous parlions alors semble tristement pertinent, tandis que plusieurs dizaines de civils ukrainiens ont été tués par des frappes russes aujourd’hui et que le courant a été coupé dans plusieurs villes du pays.

Jusqu’à maintenant, 83 missiles ont frappé le territoire ukrainien depuis hier soir, touchant notamment la capitale Kyiv ainsi que plusieurs grandes villes du pays. 43 de ces missiles auraient été détruits par les systèmes de défense anti-aériens ukrainiens selon le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Valerii Zaluzhnyi¹.

Les missiles longue-portée frappant avec une rare intensité le territoire ukrainien semblent cibler en priorité des infrastructures ne comportant aucun intérêt militaire ou stratégique. À Kyiv, une passerelle utilisée par des piétons, des zones très fréquentées par des civils ainsi que des carrefours routiers ont été ciblés. Dans le reste du pays, c’est principalement des infrastructures énergétiques sensibles qui ont essuyé des frappes — notamment une ligne de transmission reliée à la centrale nucléaire de Zaporijia.

Cette série d’attaques est la plus violente qu’ait connu le pays depuis plusieurs mois. À Kyiv, les derniers bombardements en centre-ville remontaient à juin dernier. Pour l’heure, au moins 10 décès et une soixantaine de blessés ont été signalés dans tout le pays.

Au cours d’une réunion avec son Conseil de sécurité plus tôt dans la journée, Vladimir Poutine s’est vanté d’avoir ordonné des « frappes massives » partout en Ukraine, en représailles de l’attaque ayant fortement endommagé le pont de Crimée samedi dernier.

Peu de temps après, le président du Bélarus Alexandre Loukachenko a ordonné le déploiement de troupes à la frontière avec l’Ukraine, en réponse à ce qu’il qualifie comme constituant une « menace de Kyiv et de ses alliés occidentaux ». Selon ses informations — pour lesquelles aucune preuve n’a été produite —, l’Ukraine serait en train de planifier des frappes visant le territoire biélorusse².