- Une réunion de crise au format inédit s’est tenue hier soir entre plusieurs dirigeants européens et la Maison Blanche. Les États-Unis et l’Europe cherchent donc à accorder leurs positions pour faire front commun face à la crise, alors qu’on a vu émerger ces derniers jours des positionnements divergents.
- Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie ont exigé aux familles du personnel de l’ambassade en Ukraine de quitter le pays. Antony Blinken a ajouté que les États-Unis étaient préparés à toutes les issues possibles même si la solution diplomatique restait la meilleure voie. Le Secrétaire à la Défense américain a aussi déclaré avoir placé 8 500 soldats en alerte maximale.
- Que font les européens ? Pour l’instant, les pays de l’Union ont décidé de ne pas évacuer les familles du personnel d’ambassades, mettant en garde contre les signaux négatifs que cela pourrait envoyer aux investisseurs. L’Europe organise aussi son propre axe diplomatique : Paris accueille demain en format Normandie les conseillers politiques français, allemands, russes et ukrainiens. Avant cette réunion, Emmanuel Macron a rencontré le chancelier allemand aujourd’hui, pour la première fois à Berlin.
- L’Allemagne a proposé hier une aide financière à l’Ukraine, mais refuse toujours d’envoyer des armes à l’Ukraine. Berlin a cependant déclaré que plusieurs options seraient possibles en cas d’invasion russe, y compris l’arrêt du Gazoduc Nord Stream 2.
- Les pays membres de l’OTAN s’activent, à l’image du Danemark qui a envoyé une frégate dans cette même mer et plusieurs avions de chasse en Lituanie. L’organisation a décidé de déployer d’avantages d’avions et de bateaux dans toute l’Europe de l’est à l’image des déclarations du secrétaire général Jens Stoltenberg : « L’OTAN continuera de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger et défendre tous les Alliés, notamment en renforçant la partie orientale de l’Alliance » 1.
- La discussion concernant la place des pays nordique comme la Suède et la Finlande dans l’architecture de sécurité occidentale se poursuit. La Suède a déployé des blindés sur son île de Gotland en mer Baltique, lieu hautement stratégique.
- La Russie poursuit quant à elle de nombreuses manœuvres militaires en Crimée dans le cadre d’exercices impliquant des forces aériennes et terrestres. Depuis une semaine, Moscou a également acheminé des forces aériennes et terrestres au Bélarus dans le cadre d’exercices militaires conjoints.
- La relance du format Normandie. Lors de la dernière rencontre entre Antony Blinken et Sergeï Lavrov, ce dernier avait demandé aux États-Unis de pousser l’Ukraine à respecter le protocole de Minsk. L’Ukraine arrivera demain à la table de négociations à Paris avec l’intention de retirer sa « loi de transition » qui qualifie la Russie d’ »État agresseur » et « État occupant ». Les accords de Minsk prévoient un cessez-le-feu qui, dans les faits, connait de nombreuses violations. La reprise du format Normandie peut laisser espérer une issue diplomatique à l’engrenage de tensions actuelles, ou au moins le retour à un dialogue moins tendu entre Kiev et Moscou. Cette réunion pourrait aussi être le moyen pour la France et l’Allemagne de montrer qu’il existe une voie européenne dans la médiation et la résolution du conflit.
Sources
- « NATO Allies send more ships, jets to enhance deterrence and defence in eastern Europe », NATO, 24 janvier 2022 : https://www.nato.int/cps/en/natohq/news_191040.htm?utm_source=twitter&utm_medium=smc&utm_id=220125%2Ballied%2Bcontrib