• Le Format Normandie est un cadre de discussion diplomatique entre la France, l’Allemagne, l’Ukraine et la Russie. Instauré lors du 70ème anniversaire du débarquement en juin 2014, il a permis une désescalade dans le conflit entre les autorités ukrainiennes et les territoires auto-revendiqués indépendants, soutenus par la Russie. La France, l’Allemagne, l’Ukraine et la Russie ont ainsi signé les accords de Minsk I en septembre 2014 et de Minsk II en février 2015, mettant fin aux affrontements militaires par un cessez-le-feu. 
  • Cependant, la Russie accuse l’Ukraine de ne pas appliquer le volet politique de ces accords qui prévoit l’attribution d’un statut d’autonomie temporaire aux deux régions. Le conflit dans l’Est de l’Ukraine est ainsi toujours gelé et le cessez-le-feu est régulièrement violé par les belligérants.  
  • Aujourd’hui, la France et l’Allemagne n’ont pas la même position que les États-Unis sur les tensions russo-ukrainiennes. Clément Beaune, le secrétaire d’État aux affaires européennes français a récemment déclaré que “parler de bruit de bottes de la Russie en Ukraine [était] déraisonnable » 1 . Le chancelier allemand, Olaf Scholz a déclaré “qu’il fallait être prudent avant d’établir des sanctions européennes vis-à-vis de la Russie, même en cas d’invasion de l’Ukraine”. 
  • Les négociations du Format Normandie visent en premier lieu à préserver l’intégrité territoriale de l’Ukraine et à une meilleure application des accords de Minsk. L’Ukraine prévoyait de faire adopter “une loi de transition” qui désignait la Russie comme État  “agresseur” et mettait fin à l’amnistie des combattants russophiles dans le conflit du Donbass. Considérée comme contraire aux accords de Minsk par les Européens et la Russie, cette loi a finalement été retirée lundi 24 janvier de l’ordre du jour au Parlement ukrainien, ouvrant la porte à des pourparlers ce mercredi 26 janvier. 
  • Le format Normandie, au point mort depuis décembre 2019, revient dans le jeu diplomatique avec la Russie. Ces négociations sur la mise en œuvre des accords de Minsk peuvent permettre aux Européens d’apaiser les relations russo-ukrainiennes. Néanmoins, les demandes russes concernant le non-élargissement de l’OTAN à l’Ukraine et le retrait des forces de l’Alliance Atlantique des pays devenus membres après 1997 ne sont pas à l’ordre du jour.