La guerre, comme le fait divers, semble devenir un mana quotidien dont on tirerait peu d’enseignements. La fascination ou la saturation vont rapidement occulter l’épisode. Dans le domaine militaire, pour les non-initiés, l’enseignement à tirer des batailles parait s’inscrire dans la longue durée en s’appuyant sur la référence aux grands maitres de la stratégie. Cette perspective renvoie peut-être les opérations extérieures (Opex) telle Barkhane à la gamme des conflits de faible intensité dont ne découleraient pas de leçons majeures. Il est sans doute injuste et fautif de ne pas tenir compte des modalités des interventions militaires françaises au Mali, avant que ne leur succède, peut-être, la coalition internationale au Sahel.

 Au commencement était Serval  ?

Serval1 sera présentée comme une Opex, nécessaire et urgente, afin de répondre au défi des Groupes Armés Djihadistes (GAD, voir Rémy Scarpa, Offensive Éclair au Mali, Éditions Pierre de Taillac, 2015) au Mali. Pourtant, le fond du problème malien, depuis au moins une décennie, réside ailleurs. La défaite de l’État sur le front de la gouvernance rejaillit sur son armée, jugée, de plus, ennemie de la nécessaire réforme du secteur de la sécurité. Le succès au combat de la brigade Serval, dirigée par le général Barrera, brouillera un peu plus la perception de la défaillance du gouvernement malien et des singularités de son armée. Serval sera conçue comme un assemblage d’unités d’élites combinant plusieurs armes (dont l’aviation en particulier, mais aussi l’aéronavale et les transports maritimes). La brigade Serval sera de plus appuyée par plusieurs pays dont les Émirats Arabes Unis. Cette brigade possédait à elle-seule plus de moyens que toute l’armée malienne, mais également les mobilisera dans une guerre de mouvement avec un net but offensif. Il s’agit d’une opération de haute intensité qui s’achève par la dissolution de la brigade après un glorieux défilé du 14 juillet2.

On ne choisit pas toujours ses terrains

Au regard de cette victoire, les études militaires américaines et européennes3 considèrent que la réponse à la crise a concentré les moyens nécessaires et leur coordination dans un cadre efficace. Mais cette exemplarité fait l’impasse sur l’armée malienne, au moins dans les rapports et les plans d’interventions qui sont analysées ex post. Les forces nationales que Serval vient en théorie soutenir apparaissent au mieux un handicap et au pire un «  spoiler  »4. La conception du combat de Serval semble impossible à répéter, d’abord par l’armée malienne, mais aussi par Barkhane  : «  Il fallait imaginer des opérations brutales dont l’objectif et la zone d’action étaient clairement définis à l’avance pour forcer l’ennemi à nous affronter sur un terrain que nous avions choisi…5 ». Autant sur un temps court, Serval semble apte à déterminer des circonstances favorables au rapport de forces cherché avec les GAD, autant la part malienne au combat, pendant et après l’opération, n’est pas réellement évaluée.

La France, l’artisan de Serval, rend en effet peu de crédit à la partie malienne, au moins dans la bataille de Konna, qui commence le 9 janvier 2013 avec l’attaque de cette ville par la plus grande concentration de forces djihadistes depuis le début du conflit du nord du Mali. Le jeune Lieutenant-Colonel Abass Dembélé, fils d’un officier supérieur malien, se bat aux côtés des «  Gaulois  »6 du 92ème régiment d’infanterie pour défaire (provisoirement) le MUJAO7. Reste à savoir si cette force plus commerçante que djihadiste et qui réserve ses coups les plus durs au gaz algérien est l’ennemi frontal de l’État du Mali. La guerre de positions se poursuivra ensuite sous une forme passive face aux actions du MUJAO qui joue sur plusieurs registres, à la différence des commandos de l’armée malienne, fussent-ils composés de volontaires. Le courageux colonel Dembélé8 ignore que le MUJAO est déjà en contact le pouvoir politique malien. Le gouvernement français le sait sans doute déjà par les écoutes et les libérations des prisonniers faits parmi les GAD après aout 2020 ne sont pas vraiment une totale surprise. Serval et Barkhane s’agglutinent à des configurations politiques et militaires qui interagissent avec des temporalités spécifiques et des agendas où le militaire est souvent subordonné.

Autant sur un temps court, Serval semble apte à déterminer des circonstances favorables au rapport de forces cherché avec les GAD, autant la part malienne au combat, pendant et après l’opération, n’est pas réellement évaluée.

Olivier Vallée

La complexité de la coexistence des forces alliées au Mali

Après ses faits d’armes de 2013, le colonel Dembélé s’est retrouvé à commander le secteur de Tombouctou où il doit recevoir les condescendants commentaires du général Stefan Andersson de la MINUSMA  : « Nous avons vu à plusieurs reprises des exemples où des unités FAMa ont, d’une manière soutenue, donné de l’appui à nos unités  ». La proximité des grands « frères » européens, multilatéraux et du G5 n’est pas un facteur d’autonomisation de l’armée malienne. Y compris dans une guerre de check-points, la coordination des actions de ces «  forces  » avec des hiérarchies parallèles reste difficile et semble parasitée par la position d’autorité de la MINUSMA, assurée d’un budget renouvelé, en particulier pour rouler dans des véhicules blindés sans motifs opérationnels. Pour harmoniser cette géographie contrastée des soldats maliens, les conseillers de l’EUTM, l’Advisory Task Force (ATF), suggèrent l’abolition des huit régions militaires au profit d’une structure plus cohérente de trois zones de défense. De plus, un centre de planification et de conduite des opérations, fortement doté en moyens de communications, devrait être implanté à Bamako. Une fois en place, il contribuerait à éviter selon l’ATF les cafouillages dans la coordination des unités comme ceux vécus début 2012, début 2013 à Konna et Diabali, à Kidal le 21 mai 2014… La division toute militaire et gramscienne entre guerres de positions et guerres de mouvement est ignorée par les groupes armés non étatiques, en particulier les GAD. C’est en cela et non pas dans des techniques «  terroristes  » que le combat est asymétrique. Les dénommés GAD n’attirent pas l’ennemi sur un champ de bataille qui leur serait favorable mais envahissent les camps et les retranchements des FAMa ou de la MINUSMA quand le rapport de forces l’exige et le permet.

Quelles guerres dans l’après Barkhane  ?

Au début de juin 2021, le chef de l’État français annonçait que les troupes françaises au Sahel allaient laisser place à une coalition internationale. Le temps était venu selon lui d’amorcer une transformation profonde de la présence militaire française. Signant la fin de Barkhane, cette nouvelle approche était revendiquée par Florence Parly. Pour la ministre de la Défense, cet aggiornamento n’est pas seulement institutionnel et politique, mais repose aussi sur des adaptations de l’emploi des forces sur le terrain, et inaugure sans doute aussi une nouvelle conception des opérations. Dans ce cadre, Françoise Dumas, présidente de la Commission de la défense et des forces armées à l’Assemblée nationale, assure de la continuité de Takuba définie comme instrument de « lutte contre le terrorisme djihadiste », et de l’EUTM (The European Union Training Mission) consacrée « à la formation des armées partenaires » (lire africaines)9. Ces éléments de langage font bien apparaître des constantes dans la stratégie d’intervention française 10, mais en disent peu sur les glissements apparus dans la conception des « small wars » de l’Occident, et qui se confirment dans l’après Barkhane11. Barkhane a pu apparaître comme une opération extérieure de plus car elle s’engouffrait dans le succès apparent de la brigade Serval12, entrée en lutte contre le djihadisme après une longue préparation. Serval comptait 800 soldats maliens et Touaregs, et le « partenariat » semblait aisé à reconduire. Cette opération avait de plus été saluée par la Rand Corporation13 comme un exemple de manœuvre de cavalerie à la française. Michael Shurkin14 s’y appuie sur l’analyse du colonel Michel Goya : « Audacity, Goya observes, still remains highly valued within French combat arms as an operational ideal. French desert warfare doctrine also stresses the importance of mobility and bold, rapid movements intended to preserve “tactical initiative” while discouraging static positions. One should, in effect, move as fast as one’s vehicles and the need for discretion permit15. » Dans le cas de Serval et ensuite pour Barkhane, la cavalerie du 1er régiment de Hussards parachutistes se dessine comme la pièce maîtresse ; elle prend ses marques à Abidjan avant de se fondre dans la brigade Serval16. Toutes les unités qui participent à l’opération Serval seront également mobilisées durant les huit années de Barkhane, dans le cadre de la 11e brigade parachutiste de Toulouse. Elle aura ainsi été déployée cinq fois mais ne compte plus que 300 hommes aujourd’hui, dont des éléments du 1er RHP et du 8e RPIMa de Castres. La mobilité et la rapidité étaient la caractéristique du  1er RHP, une unité de cavalerie blindée légère, sur lesquelles Barkhane reposait largement. Une autre composante de l’opération Serval fut alimentée par les unités Guépard, qui rejoignent aussi Abidjan avant de débarquer au Mali. Ces forces incluaient également le 2e Régiment étranger de parachutistes (REP)17 aujourd’hui mis en avant avec le passage à l’après Barkhane.

Barkhane a pu apparaître comme une opération extérieure de plus car elle s’engouffrait dans le succès apparent de la brigade Serval après une longue préparation.

Olivier Vallée

Un nouveau type d’engagement tactique ?

Ce régiment parachutiste de la Légion a déjà participé à des Opex en Afrique sub-saharienne et, en s’implantant à Port-Bouët18 en RCI, il revient sur le terrain de l’opération Licorne. Cependant, ce choix favorisé par la vocation de la Légion à ne pas stationner en France métropolitaine induit une orientation tactique différente de Barkhane. Il s’agit d’une unité d’infanterie avec des composantes diversifiées, et impliquant différents types de combat.  Ainsi, la 1ère compagnie du 2ème REP est spécialisée dans le combat en zone urbaine et dans le contrôle de foule. La compagnie s’entraîne régulièrement dans les villages de combat français, britanniques et allemands. À Jacqueville, où a été reconstitué un environnement de ville et de village africains (dont un hôtel de tourisme), les légionnaires pourront poursuivre leurs exercices et y associer les troupes africaines. Les limites de Barkhane ont fait l’objet d’analyses par les Américains19, qui ont fait apparaître le hiatus entre la capacité aérienne des forces françaises, et le déficit de soldats au sol20. Les villes du Nord du Mali comme les villages du Macina ne sont pas réellement investis par les éléments de contre-insurrection. Les alliés anglo-saxons de la France estiment que son armée dispose d’un système de pensée et d’opérations remarquables pour la guerre urbaine21. La 2e compagnie est spécialisée en combat en montagne et en zone accidentée. La 3e compagnie est la compagnie amphibie. Après un saut en mer (drop ou parachute), elle a la capacité d’aborder les côtes et de mener une action d’infanterie à terre (infiltration en Zodiac ou par kayak). Dans ce but, elle travaille également très fréquemment avec la Marine nationale et trouve, sur la lagune d’Abidjan, un terrain nautique propice. La 4e compagnie regroupe les spécialistes du tir de précision, les snipers et les experts en maniement des explosifs. Elle développe des savoir-faire de harcèlement et d’embuscade.

L’intervention aéroportée est le mode d’action privilégié du 2ème REP, mais le régiment est capable de s’engager sous blindage avec des VAB et des VBL, comme ce fut le cas ces dernières années : en ex-Yougoslavie, en Centrafrique, au Congo et en Côte-d’Ivoire, sans oublier le Tchad en 2007, dans le cadre de l’opération Épervier. En 2010, en Afghanistan dans le cadre de l’ISAF, le Bataillon Altor a été engagé dans des missions délicates rappelant les opérations d’Afrique du Nord. Alan Boswell a souligné les difficultés qu’avaient les forces françaises à tenir des nœuds urbains, dont la perte modifie la ligne de front22. Malgré des offensives et des frappes aériennes à longue distance23, dès qu’un point d’appui urbain est perdu, les OEV (Organisations Extrémistes Violentes) installent un no man’s land qui leur est profitable et qui, sans grand effort, étend la zone échappant au contrôle de l’État. Pour Boswell, Barkhane s’attendait à mener des attaques bousculant les forces ennemies pour que l’armée malienne se positionne, et conserve le terrain. Cela s’avère difficile car les OEV n’ont pas en face d’elles une infanterie équipée et entraînée à la guerre de positions. Les Forces spéciales, tant mises en avant, ont pour vocation et pour habitude de mener une guerre invisible derrière les lignes de l’ennemi. Celui-ci justement les abandonne très vite, et laisse le vide lui profiter.

Oublier Lyautey ?

Michael Shurkin révise, en 2020, ses appréciations positives du dispositif français de contre-insurrection au Sahel, et en particulier au Mali24. Malgré les grands ancêtres de la guerre coloniale que sont Lyautey et Gallieni, et toute l’école issue des batailles d’Indochine et d’Algérie, la contre-insurrection française postcoloniale se heurte à des contraintes tactiques qui limitent l’efficacité des opérations de combat25. Si « the mobile columns and camels of the colonial era have been replaced by state-of- the-art infantry fighting vehicles flanked by Tigre attack helicopters and over-watched by Reaper drones »26, l’effet de surprise est moindre car les décollages des Reaper sont observés par les contacts des OEV, et le bruit des Tigre informe des combattants aux aguets. Mais surtout, ce qu’ont montré ces huit dernières années, c’est l’impossibilité de consolider les gains après avoir neutralisé les chefs des groupes rebelles armés. La relation civilo-militaire n’a jamais été établie, ni au Mali 27, ni au Niger. Le manque de savoir-faire et les habitudes prises de se protéger, de la même manière que les Américains en Afghanistan, ont diminué selon Shurkin les acquis français dans le domaine de la relation avec la population28.

Malgré les grands ancêtres de la guerre coloniale que sont Lyautey et Gallieni, et toute l’école issue des batailles d’Indochine et d’Algérie, la contre-insurrection française postcoloniale se heurte à des contraintes tactiques qui limitent l’efficacité des opérations de combat.

Olivier Vallée

Il souligne l’inversion du modèle de présence des troupes françaises avec des rotations courtes, en contradiction avec les modèles de la contre-insurrection, de Lyautey à Galula. Enfin, si Françoise Dumas déplore dans le Midi Libre le « manque d’engagement des décideurs maliens »29, Michael Shurkin montre bien la très faible liaison de Barkhane avec les armées locales supposées partenaires, alors que les guerres coloniales ont été gagnées avec des supplétifs. Dans son analyse des révisions de la contre-insurrection à la française, Shurkin, un peu old school, déplore donc que Barkhane n’ait pas associé davantage dans ses unités les soldats de l’armée malienne30. Cela était bien entendu difficile à mettre en pratique, surtout après certaines expériences en Afghanistan où les nationaux retournaient leurs armes contre les troupes alliées auxquelles ils se trouvaient associés. On peut cependant le rejoindre sur les maigres performances de l’EUTM à un coût démesuré en matière de formation de l’armée malienne31.

De ce passage en revue de quelques aspects militaires de la coalition à rebâtir en Afrique francophone, il en ressort que ni Takuba, force spéciale européenne, ni l’EUTM, école de formation des militaires africains, ne semblent à la hauteur des défis polémologiques qui subsistent, y compris vu d’Abidjan. Cette lacune résulte de la conception même de la suite opérationnelle de Barkhane dominée pour l’instant par la consolidation du schéma de la coalition Sahel.

Sommet en juillet de la coalition Sahel

La rencontre des acteurs de la coalition Sahel au mois de juillet 2021 n’est ni précipitée ni inattendue. Elle est dans le fil du sommet de Pau32 où Emmanuel Macron était entouré de chefs d’État qui ne sont plus là aujourd’hui comme Deby, IBK et Issoufou. Le déport de la stratégie de Paris et du G5 sur les quatre piliers de la coalition pour le Sahel était déjà amorcé  : lutte contre le terrorisme, développement des capacités des armées nationales, présence de l’État sur le territoire, et aide publique au développement. En juin 2020, il y a un an, le président Macron confirmait ensuite le retour à une approche globale basée sur ces quatre piliers33 qui disqualifie la longue guerre que son chef d’État-major maintient comme objectif. La coalition prend forme à travers une visio-conférence  : «  À l’invitation conjointe du ministre des Affaires étrangères mauritanien, Ismail Ould Cheikh Ahmed, au titre de la présidence en exercice du G5 Sahel, du Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell Fontelles, et du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, une réunion ministérielle de la Coalition pour le Sahel en format plénier s’est tenue en visioconférence, ce vendredi 12 juin 2020. Cette première réunion de la Coalition, en réponse à l’appel des pays du G5 Sahel, a permis de rassembler une soixantaine de représentants d’États et d’institutions internationales. Les premiers travaux de la Coalition ont ainsi pu se tenir dans un format élargi, comme l’avaient appelé de leurs vœux l’Union européenne et les chefs d’État du G5 Sahel lors de la visio-conférence du 28 avril 2020 qui a consacré l’établissement conjoint de la Coalition pour le Sahel et du Partenariat pour la sécurité et la stabilité au Sahel (P3S)34. »

Cela renforce du côté français le poids des affaires étrangères dans la négociation de ce tournant et retour au tryptique des 3 D  : Défense, Diplomatie, Développement. Le glissement géographique du secrétariat de la coalition en juillet 2021, de Paris à Bruxelles, présenté comme un déménagement bureaucratique, a été pensé depuis au moins 6 mois et va réduire l’osmose entre diplomates et officiers français et élargir le «  partenariat  » aujourd’hui prôné. Il y a donc aussi un réaménagement interne français du fait de la nouvelle logique de la présence française au Sahel. Ainsi selon Africa Intelligence  : «  À Bruxelles le 21 juin pour une réunion des ministres des affaires étrangères de l’UE, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a de nouveau appelé les Européens à s’impliquer encore davantage au Sahel. Le même jour, l’UE a par ailleurs officialisé la nomination de la diplomate italienne Emanuela Claudia Del Re au poste d’envoyée spéciale de l’UE pour le Sahel.  »  

Pour le gouvernement français, les alliés de la coalition doivent aider aussi à financer le G5, ce qui n’est pas gagné du côté américain – la visite d’Antony Blinken à Paris le 25 juin l’a encore confirmé. Selon Africa Intelligence toujours  : «  Pour tenter d’avancer malgré les réserves américaines et britanniques, Paris planche néanmoins sur un modèle de financement du G5 Sahel mixte, par l’ONU et l’Union africaine (UA). Sur le volet onusien, ce dernier se traduirait par la mise en place d’un « bureau de soutien » au G5 Sahel financé uniquement via des contributions volontaires des États membres. Le projet – déjà bien avancé – pourrait même être présenté au Conseil de sécurité le mois prochain, dans le cadre de la présidence française de celui-ci qui commencera le 1er juillet. Dans cette perspective, Jean-Yves Le Drian devrait se rendre à New York mi-juillet.  » Les grandes manœuvres reviennent donc au Quai d’Orsay et à ses représentations permanentes à Bruxelles comme à New-York. Du coté de la Défense, il faut battre le rappel des effectifs de Takuba. «  Ainsi le nouveau « comforce » de Barkhane, le général Laurent Michon, désigné fin juin pour prendre la tête de l’Opex35, sera également chargé d’accompagner la task force européenne Takuba, en cours de déploiement dans la région du Liptako-Gourma depuis cet hiver. » Le paysage tactique de l’après Barkhane parait donc effacé par les objectifs politiques et financiers de la coalition Sahel tandis que l’armée française serait déjà dans la projection vers des conflits de haute intensité36.

Sources
  1. Animal nocturne, timide, et discret, chassé par les Dozos pour sa peau tachetée comme celle du léopard
  2. Rémy Scarpa, Offensive Éclair au Mali, Éditions Pierre de Taillac, 2015.
  3. «  Mali : crisis management and military logistics  », Finabel, 2017
  4. «  The Stability Operations Lessons Learned and Information Management System (SOLLIMS), Lessons Learned “Sampler” – Overcoming “Challenges & Spoilers” with “Unity & Resolve.”  »  ; April 2014
  5. Colonel Denis, Brigade Serval, in Rémy Scarpa, op.cit.
  6. Ibid.
  7. « One last actor to be considered in the analysis of the MUJAO is the Peul community (or Fulani in English), whose participation in the MUJAO’s war enterprise has attracted relatively little attention.25 The Peuls’ involve- ment in the conflict in northern Mali should be interpreted against the background of the clashes that have taken place since the 1990s between Tuareg and Peul herders and cattle farmers, in a context of growing environmental degradation. Peul-Tuareg hostility has also degenerated into violent clashes in “post-conflict” Mali, when some 30 Tuaregs were killed 80 km from Gao in February 2014 by armed Peuls, apparently in revenge for the kidnapping and killing of a member of their community. This prompted the Malian government to talk about an al-Qa’ida-linked terror attack.« (Ahmed, 2014).
  8. À l’origine d’un Groupement de Commandos Volontaires, il sera responsable de la formation des Forces Spéciales qui interviendront contre les terroristes à l’Hôtel Radisson Blue.
  9. https://www.midilibre.fr/2021/06/11/francoise-dumas-reagit-a-la-decision-demmanuel-macron-sur-la-fin-de-loperation-barkhane-au-sahel-9600278.php
  10. https://theconversation.com/the-flawed-logic-behind-french-military-interventions-in-africa-132528
  11. https://www.e-ir.info/2020/10/29/french-intervention-in-west-africa-interests-and-strategies-2013-2020/
  12. https://club.bruxelles2.eu/2016/06/loperation-serval-devenue-operation-barkhane-au-sahel/
  13. Michael Shurkin, « Frances War in Mali, Lessons for an Expeditionary Army », © Copyright 2014 RAND Corporation
  14. Ibid.
  15. Doctrine d’emploi des forces terrestres en zones désertique et semi-désertique (Edition provisoire), pp. 29, 33.
  16. Michael Shurkin, « Frances War in Mali, Lessons for an Expeditionary Army, op.cit.
  17. Jean-Paul Lottier, “200 légionnaires du 2e REP de Calvi au Mali,” Corse Net Infos, 27 Janvier 2013
  18. https://www.lefigaro.fr/international/en-cote-d-ivoire-macron-soigne-les-troupes-et-relance-barkhane-20191221
  19. https://tnsr.org/2020/11/frances-war-in-the-sahel-and-the-evolution-of-counter-insurgency-doctrine/
  20. https://www.npr.org/2013/01/17/169644098/islamist-rebels-quick-to-adjust-to-french-tactics-in-mali
  21. https://researchcentre.army.gov.au/library/land-power-forum/are-we-doing-enough-prepare-coming-urban-conflict-benchmarking-french-armys-approach
  22. https://www.npr.org/2013/01/17/169644098/islamist-rebels-quick-to-adjust-to-french-tactics-in-mali
  23. « And what’s happened is the airstrikes were fairly successful at first. But without ground troops that are able to stay on the ground in the form of the Malian army, it hasn’t really mattered a lot. And what you see happening now is that the Islamist rebels have been pretty quick to adjust and are doing things like using human shields and sleeping in people’s homes and putting their anti-aircraft next to houses and things like that to almost neutralize the French airstrikes. » Ibid.
  24. https://tnsr.org/2020/11/frances-war-in-the-sahel-and-the-evolution-of-counter-insurgency-doctrine/
  25. https://tnsr.org/2020/11/frances-war-in-the-sahel-and-the-evolution-of-counter-insurgency-doctrine/
  26. Ibid.
  27. Rémi Carayol, “Au Mali, les soldats français commencent à « fatiguer » les civils,” Mediapart, March 7, 2020, https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/070320/au-mali-les-soldats-francais-commencent-fatiguer-les-civils.
  28. https://tnsr.org/2020/11/frances-war-in-the-sahel-and-the-evolution-of-counter-insurgency-doctrine/
  29. https://www.midilibre.fr/2021/06/11/francoise-dumas-reagit-a-la-decision-demmanuel-macron-sur-la-fin-de-loperation-barkhane-au-sahel-9600278.php
  30. « The French are not following the colonial pattern of raising local forces. Nor are they integrating local forces into their own ranks or forming units of supplétifs or maquis led by a cadre that historically might have consisted of a French officer and French non-commissioned officer. » Source : https://tnsr.org/2020/11/frances-war-in-the-sahel-and-the-evolution-of-counter-insurgency-doctrine/.
  31. Ibid.
  32. https://www.theafricareport.com/22480/frances-macron-and-g5-sahel-presidents-united-against-jihadists/
  33. « The French also reiterated at the June summit in Mauritania that the strategy of the “Sahel Coalition” included progress on four pillars : “counter-terrorism action” and “military capacity building,” of course, but also “support for the return of the State and government authorities across the territory,” and “official development assistance. » Source :https://sahelblog.wordpress.com/2020/07/01/notes-on-yesterdays-g5-security-summit-in-nouakchott-mauritania/.
  34. Ibid.
  35. Africa Intelligence le 21/05/21
  36. https://www.economist.com/europe/2021/03/31/the-french-armed-forces-are-planning-for-high-intensity-war