• Après la tant attendue tournée européenne du Président américain Joe Biden à la mi-juin, c’est désormais le Secrétaire d’État américain, Antony Blinken, qui s’apprête à faire le tour des capitales européennes. Après un déplacement de trois jours en Allemagne, il se rendra à Paris le 25 juin pour y rencontrer Emmanuel Macron et Jean-Yves Le Drian.
  • Outre les poncifs tant attendus propres à la relation entretenue avec le « plus vieil allié des États-Unis » qui seront allègrement mis à l’honneur durant cette visite officielle, la rencontre ne sera pas totalement dénuée de tensions, puisque Blinken a déclaré à Berlin ce mercredi que « les États-Unis n’avaient pas de meilleur ami que l’Allemagne ». 
  • Si Emmanuel Macron s’est beaucoup montré aux côtés du Président américain lors du sommet du G7 en Cornouailles, la ligne de la France en politique étrangère penche vers un non-alignement plus démarqué vis-à-vis des États-Unis.
  • Il a beaucoup été question durant les mois qui ont suivi l’élection de Joe Biden en novembre dernier de la position que l’Europe se devait d’adopter par rapport à la puissance américaine dans un monde « post Donald Trump ». À en juger par les propos du Secrétaire d’État aux affaires européennes, Clément Beaune, la rupture s’est finalement faite.
  • Ce dernier déclarait notamment qu’après avoir bloqué plusieurs dossiers importants durant quatre années : « aujourd’hui ce sont eux [les Américains] qui se rallient aux positions européennes ». Emmanuel Macron avait également laissé entendre qu’il ne partageait pas le même agenda que les États-Unis concernant la position à adopter face à la Chine.
  • Antony Blinken est particulièrement apprécié en France où il a étudié durant sa jeunesse, et dont il maîtrise très bien la langue. Toutefois, on peut s’attendre à certains blocages entre une ligne américaine qui entend retrouver sa position, et une Europe qui, rétrospectivement, a profité de l’isolationnisme cultivé par Donald Trump pour promouvoir son autonomie stratégique.