Bruxelles. Jean-Claude Juncker, de concert avec la Banque Européenne d’Investissement (BEI), a annoncé ce mercredi 18 juillet, à Bruxelles, le succès du Plan d’investissement pour l’Europe, surnommé “Plan Juncker” : il a dépassé les prévisions élaborées lors de son lancement en 2015 de plus de 6 % (3). Une excellente nouvelle pour la relance de l’activité économique européenne et pour l’image de l’Union auprès des investisseurs et industriels.
Le plan Juncker s’inscrit dans le contexte de l’investissement de l’Union dans les entreprises depuis la crise de 2008, qu’il s’agissait de revitaliser et de prémunir contre l’endettement, en particulier les P.M.E. et les firmes qui prônent une croissance durable (2). À travers une architecture institutionnelle méthodiquement ficelée, le projet initial était, en 2015, de mobiliser 315 milliards d’euros d’ici mi-2018. Finalement, en juillet 2018, le montant s’élève à 335 milliards d’euros. Parmi les bénéficiaires, un tiers est composé de P.M.E., un cinquième d’acteurs de l’énergie et un cinquième d’entreprises et instituts de recherche et développement. Par ailleurs, le plan a permis de soutenir plus de 750 000 emplois.
En termes absolus, l’État membre qui en a le plus profité est la France. Mais rapportés à la taille du PIB, les investissements majeurs se sont réalisés dans des pays qui digèrent encore les effets de la crise, la Grèce en tête (1). De quoi offrir de belles perspectives à la compétitivité et au dynamisme des entreprises des États de l’Union, dont le PIB a ainsi augmenté de 0,6 %.
Perspectives :
- Septembre 2018 : Jean-Claude Juncker prononcera le traditionnel Discours sur l’état de l’Union. Lors du Discours de 2017, il lui avait été reproché de parler de la compétitivité en Europe en ne mentionnant les P.M.E. que de façon anecdotique. Le Discours de 2018 sera sans nul doute l’occasion de rectifier le tir en vertu des résultats du plan d’investissement, dont les P.M.E. sont les principales bénéficiaires.
- 23-26 mai 2019 : les négociations sur le prochain budget pluriannuel de l’U.E. (2021-2027), entamées en mai 2018, se sont caractérisées par la proposition forte du vice-président de la Commission, Jyrki Katainen, d’étendre les méthodes et fondements du plan Juncker à travers un projet encore plus ambitieux, nommé InvestEU, tout en mettant en concurrence la Banque européenne d’investissement. Les élections européennes de mai 2019 laissent cependant planer beaucoup d’incertitudes sur la promotion de l’investissement européen, et les projets déjà imaginés pourraient être mis à mal par la nouvelle majorité élue.
- Fin 2020 : le triple objectif du Plan forgé en 2015 – mobiliser 500 milliards d’euros en faveur de l’investissement, soutenir 1,4 million d’emplois, augmenter le PIB de l’U.E. de 1,3 % – sera-t-il au rendez-vous ?
Sources :
- Banque européenne d’investissement, Le plan Juncker dépasse son objectif initial de 315 milliards d’euros d’investissements, Juillet 2018.
- BOTSARI Antonia, GVETADZE Salome, KRAEMER-EIS Helmut, LANG Frank, TORFS Wouter, European Small Business Finance Outlook , European Investment Fund Research & Market Analysis, Décembre 2017.
- Commission européenne, Le Plan Juncker atteint son objectif de 315 milliards d’euros d’investissements , Juillet 2018.