Londres. Après qu’une première visite de Donald Trump au Royaume-Uni avait été annulée en début d’année sur fond de protestations populaires (1), le président des États-Unis sera finalement accueilli pour une « visite de travail » le 13 juillet. Cette rencontre, qui n’aura pas le faste d’une visite d’État, sera l’occasion pour Donald Trump et Theresa May de redéfinir les termes d’une « relation spéciale » passablement éprouvée.

Theresa May avait été la première chef de gouvernement à rendre visite à Donald Trump après son investiture en janvier 2017 afin de signifier l’importance que le Royaume-Uni attache encore à une relation cruciale, principalement dans les domaines stratégiques du renseignement, des forces spéciales et du nucléaire militaire, sans oublier les échanges commerciaux et la traditionnelle proximité politique entre les deux côtés de l’Atlantique (3).

Toutefois, même si Trump avait critiqué la prise de position d’Obama après que ce dernier avait mis en garde les Britanniques face aux conséquences néfastes d’un vote en faveur de la sortie de l’UE, l’accord de libre-échange promis par l’actuel président s’avérera certainement difficile à négocier et dépendra largement des modalités de la future relation entre le Royaume-Uni et l’Union.

Quant à la coopération diplomatique et stratégique entre les deux États, elle est fortement menacée par le désengagement progressif des Américains du continent européen et surtout par l’attitude méfiante de Trump vis-à-vis de la coopération multilatérale, en particulier de l’Otan (2). De plus, les décisions de se retirer de l’accord de Paris sur le climat, de transférer leur ambassade en Israël de Tel Aviv à Jérusalem, ou d’abandonner le Plan d’action global conjoint sur le nucléaire iranien, ont été prises unilatéralement par les États-Unis. Ainsi le Royaume-Uni est plus proche de ses alliés européens que de Washington et seuls les partisans les plus fervents du Brexit accordent à la « relation spéciale » un avenir et une valeur qui relèvent davantage de la nostalgie pour des temps révolus que d’une analyse rationnelle du monde contemporain et de ses enjeux (4).

Perspectives :

  • 11-12 juillet 2018 : sommet de l’OTAN à Bruxelles.
  • 13 juillet 2018 : visite de Donald Trump au Royaume-Uni.

Sources :

  1. HEATHER Stewart et SMITH David, Donald Trump cancels London visit amid protest fears, The Guardian, 12 janvier 2018.
  2. MARGULIES Ben, How Donald Trump’s populism may threaten the US-UK Special Relationship, LSE USApp blog, 7 décembre 2017.
  3. OLIVER Tim et WILLIAMS Michael, Making the Special Relationship Great Again ?, Strategic Update 17.1, LSE Ideas, janvier 2017.
  4. REES-MOGG Jacob, President Trump will be our greatest ally after Brexit, The Times, 1 mai 2018.