Politique

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Cet été a été marqué par un événement d’une ampleur sans précédent depuis la fin de la Guerre froide  : 16 prisonniers, dont des détenus politiques russes et des journalistes occidentaux, ont été échangés contre huit citoyens russes — des espions et un tueur. Depuis, de nombreux étrangers restent emprisonnés, de nouveaux ont été arrêtés, et de nombreux Russes sont toujours en captivité.

Pour comprendre la persistance de ce phénomène et ce qu’il nous dit du régime de Poutine, nous lançons une série sur les prisonniers politiques en Russie.

«  En Ukraine, l’opération militaire spéciale est une bataille entre l’ange et le diable  ».

Pour Douguine, la guerre d’Ukraine n’a pas d’autre finalité que la survie de l’humanité. Aux frontières du poutinisme, l’idéologue extrême expose une doctrine anti-moderne nourrie au fascisme européen. Un conspirationnisme total sur l’homme, Dieu, la géopolitique ou l’intelligence artificielle.

Marlène Laruelle trace les coordonnées d’une figure complexe de l’extrême droite internationale en Russie.

Pour gouverner, le nouveau premier ministre français Michel Barnier aura une priorité  : trouver un budget.

Mais avec un calendrier très serré, face à une procédure de déficit excessif et alors que les prévisions du Trésor s’empirent, dessiner une trajectoire viable pour les recettes et les dépenses implique de savoir articuler les contraintes venant de l’extérieur à des compromis difficiles en interne.

Une perspective signée Shahin Vallée.

Phénomène européen, la surpopulation carcérale est en train de prendre un tour tragique en Italie. Depuis le début de l’année, les suicides carcéraux se multiplient. En misant sur une politique pénale très répressive, le gouvernement Meloni semble dans une impasse  : avec la création d’un nombre toujours plus important de délits, les prisons italiennes sont entrées dans un cercle vicieux qui laisse de côté des problèmes sociaux structurels.

La campagne républicaine est en train de se diviser violemment — et l’une des pommes de discorde s’appelle «  Project 2025  », l’agenda ultraconservateur écrit sur mesure par la Heritage Foundation que nous avions commenté dans la revue.

Alors que Trump cherche à bas bruit à s’en détacher, son colistier J. D. Vance a signé la préface du prochain livre du directeur de la Heritage, dont la sortie initialement prévue le 24 septembre a été repoussée sine die pour ne pas gêner l’élection. Nous la traduisons et la commentons ligne à ligne.

Il y a un mois, Nicolás Maduro annonçait sa réélection à la présidence du Venezuela après les élections du 28 juillet, dont les résultats sont contestés par l’opposition.

Dans un régime qui tient en exportant son instabilité, un point de blocage pourrait avoir été atteint. À Caracas, l’avenir se résout désormais à un triangle radical  : «  soit plus d’autoritarisme, soit une chute — soit une déposition violente.  »

Entretien croisé.

Deux ans avant d’envahir l’Ukraine, la Russie de Poutine fixait par ordonnance sa stratégie sportive jusqu’en 2030. Soumis aux courants de la politique extérieure, le Kremlin oscille entre désir de réintégrer les grandes compétitions sportives mondiales et aspiration à en créer de parallèles. À la veille de la cérémonie de clôture à Paris, sur la suggestion de Lukas Aubin qui avait signé au début des JO un 10 points sur la géopolitique du sport en partant de la Russie, nous traduisons ce document officiel, révélateur d’un rapport illusoire au sport comme outil de soft power d’un pays paria.

Cet été, la Russie ne diffuse pas les Jeux olympiques de Paris 2024 — et les 15 athlètes russes à Paris jouent sans bannière et sans hymne.
Mais en juin, la ville de Kazan a accueilli les Jeux des BRICS — l’une des alternatives pour faire exister le sport russe hors des cadres internationaux dont il aurait été «  cancel  » à la suite du scandale du dopage et de l’invasion de l’Ukraine. Dans la fabrique russe du sport «  du futur  », nous traduisons un texte clef de l’un des penseurs de ce modèle, au service du projet politique de Poutine.

Pour le Premier ministre hongrois, le monde est à un point de rupture amené par la décadence et la déchristianisation de l’Occident. Afin de naviguer habilement cette phase de déclin, Orbán appelle à reconnaître la nouvelle domination chinoise et renforcer les liens de l’Europe avec Poutine. Dans la vision spenglérienne de l’histoire exposée lors de son discours du 27 juillet à l’université d’été de Bálványos, l’Europe doit lier son futur géopolitique à la victoire de Trump.

Le contrat social nordique nous semble étrangement lointain — tout comme nous semblent désormais lointaines la pandémie et ses secousses. Pourtant, dans l’autonomie du technique par rapport au politique qui caractérise la Scandinavie, il y a un modèle de bonne gouvernance exportable. Fabrizio Tassinari a rencontré Anders Tegnell, épidémiologiste et architecte de la réponse de la Suède au Covid-19. Trois ans plus tard, il tire les leçons d’une résilience singulière.