Histoire

La leçon de Marc Bloch, une conversation avec Carlo Ginzburg

Europe
Long format

La présence de Zelensky aux commémorations du D-Day en Normandie a fait enrager le maître du Kremlin.

Dans son entreprise de propagande anti-historique, Poutine pourrait être en train d’orchestrer un tournant  : la «  nationalisation  » d’une victoire autrefois décrite comme soviétique — pour mieux occulter le rôle des Ukrainiens.

«  Peuples punis  », «  colonies spéciales  », banditisme, assassinat.

Cette semaine, notre série hebdomadaire nous plonge au cœur des relations de violence entre le pouvoir soviétique et des figures d’autorité tchétchènes. Dans une perspective micro-historique, Lina Tsrimova s’intéresse à une affaire pénale révélée par une archive inédite  : celle du procès de la «  bande du shaykh Hamid Gaziyev  » et de son bras droit condamné à mort—Bersanaka Gabayev.

La Russie est devenue le premier fournisseur d’armes sur le continent africain.

Cette politique d’engagement militaire — qui passe aujourd’hui par le nouveau masque de Wagner  : Africa Corps — ne date pas de Poutine. Dans une étude historique qui va de l’Angola à la Guinée-Bissau, Natalia Telepneva rend compte des raisons et du rôle de l’engagement soviétique en Afrique — pour traquer leurs réminiscences aujourd’hui.

Le 24 avril 1915, à Constantinople, Talaat Pacha ordonne la rafle des intellectuels arméniens. Ce «  dimanche rouge  » marque le début d’un des pires génocides de l’histoire.

Alors que nos années Vingt sont brutalement traversées par la violence, de l’Ukraine à Gaza en passant par le Haut Karabagh, on commémore aujourd’hui le génocide arménien.

Dans son dernier livre, l’historien des génocides Vincent Duclert revient sur les mécanismes des massacres 1915-1916 et nous alerte sur le fait que la guerre d’extermination contre le peuple arménien se poursuit sous nos yeux — dans un silence assourdissant.

Pour affirmer sa domination, l’URSS a mené une série de déplacements de population forcés tout au long de son existence. En Europe orientale, les mémoires de ces déportations constituent, à des degrés variables selon les pays, un socle commun des identités nationales.

Dans un nouvel épisode de notre série «  Violences impériales  », Céline Marangé interroge Alain Blum, Catherine Gousseff et Emilia Koustova sur les déportations staliniennes avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale.

1 600 morts par jour.

En Europe, les grandes Purges de 1937-1938 sont connues pour leurs procès truqués et médiatisés et marquent le tournant stalinien d’épuration du parti. Mais la Grande Terreur n’a pas simplement visé les cadres du PCUS  : elle a aussi et surtout éliminé des centaines de milliers de Soviétiques, considérés comme une menace selon des critères socio-ethniques. Dans cette étude fouillée, Nicolas Werth tente de retrouver qui ils furent.

C’est l’événement transatlantique le plus important de l’année.

Le 6 juin aura lieu une commémoration historique — les 80 ans du Débarquement de Normandie. Alors que le lien entre les deux rives de l’océan doit faire face aux incertitudes de l’année des grandes élections, le travail de mémoire revêt en 2024 une coloration politique. Philippe Etienne, président de la mission chargée de cette commémoration, revient sur le rôle clef de cette mémoire dans le récit franco-américain.